mercredi 15 mai 2013

DOOMFOXX (2005) par Brunoxx



Suite aux nombreux courriers de réclamation de nos fidèles lecteurs nous reprochant de délaisser quelque peu la musique de bourrin (du genre Hard-Rock / Heavy-rock) depuis le début de l'année, (malgré un mois de février plutôt généreux sur le sujet), et à la demande insistante du rédac-chef, j'ai, à contre-cœur, laissé de côté mes articles sur de véritables dieux de la chanson (Chantal Goya "Live At the Marquee"; 2be2, la story ; Miki Minaj, la chirurgie ; Clara Morganne, "Comment je suis devenu chanteuse et animatrice (for adults only)" ; Charlie Oleg, "Jon Lord m'a tout pris" ; Tenacious D, "l'art de maîtriser son instrument" ; Eninem, une voix ; Venom, les Virtuoses ; Sim, la libellule ;  Poets & Pornstar ; Cradle of Filth, "Le raffinement, la délicatesse et le bon goût" ; Les Musclés "Made in Pamparigouste"). Au placard tout ça. Tant pis. Certainement que cela paraîtra bien plus tard, à titre posthume peut-être, sous un titre du genre "Les chroniques inachevées de Bruno".

Bon, et bien alors allons-y : vROUmm... VRAOUOOuumm... Australian-rock


     L'origine de Doomfoxx remonte à la rencontre à New-York du chanteur, Stuart McKie avec le guitariste Dave Thomas. Tous deux font la paire, notamment parce qu'ils sont issus du même pays. Ils partagent piaules et galères et souhaitent fonder un groupe de Hard-Rock franc-du-collier et sans gras. Bien décidés à concrétiser leur projet, ils retournent à leur terre natale : l'Australie. 
Comme certains chanteurs bien connus de ce continent, McKie a des origines Écossaises (ses parents sont des immigrés nés au pays de William Wallace) ; à croire qu'il y a un rapport de cause à effet.
De retour au pays, McKie retrouve son ancien collègue du groupe Cercle pour prendre les baguettes. Il ne manque plus qu'un bassiste qu'ils trouvent en la personne de Mark Gerber. La petite troupe se baptise alors Flame Boa. En dépit de la présence de Michael Browning, qui fut le premier manager d'AC/DC, le quatuor ne parvient pas à prendre son envol.
   

 Plus tard, Gerber est remplacé par Archi Read, auparavant avec Hell City Glamours (auteur d'un CD et de deux Ep). C'est le moment où Flame Boa devient Doomfoxx.

Ce patronyme vient de l'intérêt que portent McKie et Thomas à l'œuvre de Iceberg Slim alias Robert Beck (né Robert Lee Maupin le 4 août 1918 à Chicago, et décédé le 28 avril 1992) qui, après avoir été proxénète puis fait de la taule, s'est reconverti en écrivain. Il fait partie des auteurs noirs les plus lus aux Etats-Unis ; sa forme d'expression crue et dure a inspiré les rappers Ice-T et Ice-Cube. "Doom Fox" est son dernier livre publié (bien que commencé en 1978) ; il relate l'histoire d'une jeune fille au très fort pouvoir de séduction.
Il y a peu, Foxy Lady a écrit un article sur lceberg Slim et son livre, "Pimp, (mémoires d'un maquereau)" - [à lire ici]

     Un soir dans un bar, le groupe, - ou du moins une partie, dont les deux membres fondateurs -, tombent sur Mick Cocks, l'ancien guitariste de Rose Tattoo de 1977 à 1981. Ils le "séquestrent" pratiquement et n'ont de cesse de lui resservir à boire (de la Tequila) tandis que quelques dames l'aguichent, jusqu'à ce qu'il abdique et accepte de faire quelques essais avec eux.
D'après le chanteur, Stuart McKie, ce fut un "fucking awakening" ; Mick Cocks était la clef qui manquait à Doomfoxx.

      Ainsi voilà réunie une troupe de gaillards au look qui ne laisse aucun doute sur le genre de musique qu'ils affectionnent et interprètent. Presque une panoplie. Le genre de bonhommes pour qui la brasserie, ou le bar (et si on y joue de la musique qui fait du bruit, c'est encore mieux), est un second foyer.

     Le groupe réalise (en 2005) un mini-CD quatre-titres qui leur sert de carte de visite, et qui leur permet de trouver rapidement un contrat d'enregistrement avec le label allemand, Armageddon. Une boîte qui, comme son patronyme le laisse entendre, est spécialisée dans les groupes de bourrins qui ne s'embarrassent guère de détails ou de raffinement.
La même année, Doomfoxx enchaîne avec la réalisation de son premier disque, puis tourne en Europe grâce au soutien de Rose Tattoo (dont le fameux festival allemand, Wacken Open Air, où a été enregistré le double-live des tatoués, "25 to Life" qui a relancé leur carrière), The Darkness, MSG, et, plus étonnant, avec Uli Jon Roth.
La télévision allemande WDR enregistre leur prestation au Rockpalast du 3 mars 2006 (cela fera l'objet d'un DVD).
Une fois encore grâce à Rose Tattoo, ils partent pour les USA. Peut-être un cadeau empoisonné car en 2007, alors qu'un second skeud est en préparation ("A Night on the Lash"), dans le courant du mois de juin, Mick finit par rejoindre ses anciens collègues de Rose Tattoo. 
 

   On pourrait définir rapidement Doomfoxx comme le croisement entre deux formations majeures australiennes : The Angels et Rose Tattoo. Cette dernière étant plus prégnante.  
Un chanteur énergique, coincé entre Doc Neeson et Angry Anderson. Des guitares qui doivent autant aux frères Brewster qu'au binôme de Rose Tattoo. Avec une approche un brin plus sleaze.
Parfois, lorsque le quintet appuie sur le champignon, passant outre les limitations de vitesses, n'ayant que faire des radars, on croirait entendre Pete Wells faire des dérapages contrôlés de sa slide incendiaire et Dallas "Digger" Royal marteler ses fûts tel un freak allumé.
Pour affiner la comparaison, on peut rajouter les quelques légers accents stoniens, et, plus nettement, ceux de Quireboys (et plus précisément celui des disques "Well Oiled" et "This is Rock'n'Roll"). On peut également citer en vrac Screaming JetsLittle CaesarSilvertide, D.A.D., Starfighters? Million Dollar Reload, et The Answer.

     Pur groupe de Hard Rock'n'Roll Aussie s'approchant parfois d'un certain Punk-rock, avec un son brut de décoffrage, décapant mais chaleureux, sans fioritures, si ce n'est quelques chœurs scandés par ce que l'on imaginerait vraisemblablement comme des proches cousins de Lemmy.  

On sent parfois McKie sous l'emprise de ce Rock'n'Roll abrasif, s'y offrant totalement, vomissant presque ses mots, tel un Iggy aux cordes vocales saturées.
Mais attention, ces rockers là savent également écouter leur coeur, comme le prouve la ballade "Beautiful Friends".



     Il n'est nullement question ici d'un ersatz des groupes précédemment cités, mais bien d'un groupe, certes très largement influencé par eux (ils le revendiquent d'ailleurs, avec en plus AC/DC, Black Crowes, Aerosmith), mais avec sa propre personnalité, - ou du moins, le résultat d'une mixture faite de leurs diverses influences -. Et qui par là, réalise un album bourré d'énergie (non dévastatrice mais positive), avec d'excellentes chansons rock intemporelles capables de se graver dans votre cerveau.


     On a parfois reproché à Doomfoxx de ne pas faire une musique originale, de marcher sur des sentiers battus. Et alors ? Peut-être, quoique cela ne sonne jamais comme un plagiat quelconque. Mais de toute façon, on s'en fout ! Là n'est pas le propos ! Doomfoxx c'est du Rock franc-du-collier, en rien intellectuel mais totalement inoxydable. Toujours le même plaisir après huit ans.
Passez outre cette pochette rebutante, et plongez dans ce bain de rock entêtant, vindicatif et pêchu.

Doomfoxx c'est du Heavy-sleaze-rock qui "communique avec l'asphalte, au son rauque et puissant des mégaphones turgescents".


Mick Cocks (né Michael Thomas le 11 janvier 1955), grand rythmicien devant l'éternel, a succombé le 22 décembre 2009, d'un cancer du foie.

     Mick est remplacé Tony Kvesic (futur Oh La La), qui lui-même l'est par Woody Greenwoood. En 2008, Doomfoxx repart pour une tournée aux USA. On retrouve les traces d'une tournée (quelques dates pour une tentative de reformation ?) en Europe en 2012, mais au niveau discographique, que dalle ; reste cet opus. 
Le départ de Mick Cocks semble avoir été fatal à ce combo prometteur, mais on ne peut pourtant pas lui reprocher son retour au bercail ; d'autant plus que depuis le début des années 90 (voire même avant), il avait sans cesse fait le va-et-vient au sein de cette légendaire formation aussie. 

  1. Pure Platinum  - 2:17
  2. Piece of Me - 4:23
  3. Look Ma No Hands - 3:51
  4. Boyfriend - 3:47
  5. My Beautiful Friends - 4:11
  6. Schoolboy Adonis - 3:47
  7. Ginger Rose - 3:32
  8. Sweetheart Of The Troops - 2:45
  9. Drugs - 3:45
  10. Abandon of Hope - 2:31
  11. Girls Like You - 4:53
  12. Rock'n Roll Show - 4:21                      All songs written and performed by Doomfoxx


P.S. : la grosse caisse affiche le logo de Rose Tattoo. Soit c'est celle de Dallas « Digger » Royal (décédé en 1991), soit le batteur est carrément un fondu du groupe (Rose-Tattoo). Ou bien même les deux. Ou en hommage.


3 commentaires:

  1. Pas si bourrin que ça sur l'extrait choisi, c'est même assez festif, du bon rock'n'roll disons... viril... et le chanteur (un clone de Vincent Cassel en perruque noire !!) me rappelle dans sa gestuelle second degré, le péroxydé David Lee Roth (ou les mimiques de Steven Tyler, et de leur père à tous Mick Jagger... d’ailleurs le batteur porte un tee-shirt des Stones...).

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Non, effectivement, pas si bourrin que ça ; enfin, c'est relatif, tout dépend de l'auditeur.

      Hé ! Mais on voit le cinéphile ! Vincent Cassel, j'aurais jamais fait le rapprochement, mais pourtant oui, c'est évident.

      Supprimer
  2. Bin mi ja qaire !
    Traduction :
    j'aime bin !
    Pardon...
    J'aime bien !

    RépondreSupprimer