Parfois j'ai l'impression de vivre dans un monde parallèle...en fait à chaque (rare) fois que j'allume une radio ou une télé, ou tombe sur les "victoires" de la musique, sans même parler des NRJ "mégadaubes" awards. Sont ce ces médias et leur public décérébré à coup de matraquage qui sont dans le vrai et suis je un "déviant", je me le demande parfois...Dans mon monde à moi les "héros" se nomment Fred Chapellier, Malted Milk, Jesus Volt, Miguel M, Witch Doctors, Blues Power Band, Nina Attal, Bill Deraime, Paul Personne, Nico Wayne Toussaint (et bien d'autres que j'oublie, pardon), et à cette liste je vais devoir ajouter dorénavant Buzztown tant ce combo frenchy affiche talent et maitrise de vieux briscards.
crédit photos: Christophe Despreles |
Pourtant il s'agit d'un jeune groupe, fondé en 2007 qui en est à son second album après
en 2010 "Hit the road and play the blues" (joli titre). Au départ composé de Hugues Renault (guitare, chant), Benjamin Jouet (drums) et Anthony Billaud (basse), le groupe s'est adjoint un chanteur en la personne de Mike Chailloux, qui tate du sax également.
Les présentations étant faites, il est temps d'envoyer la sauce, avec "I can't believe it" qui évoque le rock sudiste et les jam de l'Allman Brothers, et où la voix qui gratte un peu de Mike Chailloux se révèle très adaptée. Mais le propre de Buzztown est de ne pas s'enfermer dans un style et le titre suivant "Trader" rappellera aux connaisseurs l'époque "Jazz blues fusion" de John Mayall, jazz blues fusion -tout est dit dans l'expression- avec cuivres de sortie, comme sur "Slice of life" et son groove funky. Mais le blues reprend vite ses droits avec "The devil 's walking in my footsteps" (si c'est pas un thème blues ça je m'y connais pas!), un blues crépusculaire allégé par un beat jazzy et le sax de Mike. Ce serait chouette un harmonica dans tout ça, ça tombe bien voici en invité une pointure de l'hexagone, Vincent Bucher, sur "Dirty woman", un blues classique, où brillent guitare et harmo, du bel ouvrage. Très belle compo aussi "Sons", long blues lent, ambiance tavernes enfumées de Chicago, Buddy Guy ou Luther Allison..
plus de photos et dates sur le site de Buzztown |
Nous aurons aussi droit à notre dose de blues rock à la Stevie Ray Vaughan avec "Wake up" , "Pills" ou "Not a good thing", à la ballade cool blues "Something growing in me" et deux autres blues lent "How to love you" et Wherever you hide" avec encore l'harmo de Vincent Bucher ", mon titre préféré, pur blues ras des champs de coton, à la Neal Black .
2 instrumentaux aussi, le "jump" "level up" et "Blue crunch" , Chicago shuffle où tous les instruments s'exposent , en particulier le piano d'un autre invité, David Carion, présent sur 5 titres au piano ou à l'Hammond.
Un bel album qui devrait imposer Buzztown sur la scène blues française, avec plein d'ambiance et de styles variés, une maitrise des instruments, une envie et une conviction palpable, bref, à suivre..
Un album Dixiefrog, digipack 4 volets, belles photos, un objet qui a de la gueule, et l'occasion de pousser un petit coup de gueule contre le téléchargement (2 coups de gueule dans la même chronique, j'ai la forme aujourd'hui..). C'est quand même autre chose, un certain respect pour les musiciens et la musique d'avoir un CD (et encore mieux un 33 tours) entre les mains au lieu d'un fichier sur une clé USB à écouter avec un son de merde sur un aie-foune...Et ce qui est encore mieux, c'est d'éteindre Facebook et cette télé de m**** et d'aller voir les musicos en concert, Buzztown par exemple, quelque chose me dit que sur scène ça doit bien bouger, enfin ce que j'en dis moi..
et demi
Sagré gratteux qui envoie bien la sauce !
RépondreSupprimerEn voilà un bon skeud, très belle découverte. Très bons musiciens, le sax de Mike Chailloux est magique sur "Slice of life" et "The devil 's walking in my footsteps". Seul défaut je trouve sa voix parfois manquant de relief. Mais sinon c'est du tout bon, faut que je vois ça sur scène même si je dois louper un épisode de ma série favorite.
RépondreSupprimerZ