Retour en force en
France
Pendant
les années 80, Véronique Sanson reprendra en
main la réalisation de ses albums qu’elle co-signe quelques fois avec certains
de ses musiciens. Dans cette décennie, seulement trois albums studio sortiront
dans les bacs ainsi que trois live. Même si ses périodes d’enregistrement sont
plus espacés, ses apparitions sur scène ne le sont pas. Elle reste rarement
plus d’un an éloigné de sont public. En 1981,
l’album «Laisse-la vivre» annonce une
tournée sans précédent, trois semaines au Palais des Sports (Un album live à la
clé) avec le retour d’une section de cuivre.
Définitivement
installée en France, enfin divorcée de Stephen Stills,
séparée de Bernard Swell, elle retrouve un peu
de calme auprès de son fils Christopher. Mais
l’inspiration peine à revenir. Dans cette période plutôt calme, nous ne verrons
voir le jour qu’un 45 tours enregistré en public : «Le
temps est assassin» en face A, et «Avec un
homme comme toi» en face B. En 1985
elle sort son 8ème album «C’est long, c’est court». A l’automne 1986, elle fait une tournée en duo avec
Alain Souchon «Chacun
mon tour» avant de s’accorder une année sabbatique.
En
1988, elle grave un album plus
percutant et engagé «Moi, le venin». C’est
aussi les retrouvailles artistiques avec Michel Berger
qui produira une chanson «Allah» qui, en
pleine affaire Salman Rushdie,
mettra en colère certains soit disant, fondamentalistes musulmans. Le titre
marche fort en radio, mais des menaces de mort la contraignent à le retirer de
son programme à l’Olympia.
Entre enfoirés,
symphonie et albums
En
novembre, elle fait partie de la première tournée des enfoirés avec le gratin
de l’époque. Jean Jacques
Goldman en tête bien sur, Sardou, Eddy Mitchell et Johnny
Hallyday.
Et
en décembre, elle prend possession du théâtre du Chatelet avec les 82 musiciens
du Fisyo de Prague. Le disque et la vidéo «Symphonique
Sanson» s’arracheront l’année suivante.
Après
une tournée avec l’orchestre, elle donne, fin 1991, quelques rares concerts
seul au piano. En 1992 sera la date de la sortie de l’album «Sans regrets», celui qui amènera une jeune génération à sa musique avec «Rien que de l’eau», écris par une vieille
connaissance, Bernard Swell.
Aout 1992 après la disparition brutal de Michel
Berger, elle commencera à lui rendre hommage sur scène en y interprétant
«Seras-tu là» ou «Quelques mots d’amour».
La
suite sera un mélange de tournée, d’album live dont «Comme
ils l’imaginent» enregistré au Francofolies
de La Rochelle en 1994 et parfois en
compagnie de plusieurs partenaires masculins comme Marc
Lavoine, Maxime le Forestier et même un bluesman
comme Paul Personne. Son répertoire est
revisité.
Il
faudra attendre 6 longues années pour retrouver un album studio. «Indestructible» sera accouché dans la douleur pour
cause d’inspiration défaillante. L’enregistrement et le spectacle, même s'ils
furent des succès, ont été éprouvants. Véronique
Sanson à un projet à cœur qu’elle veut concrétiser et c’est maintenant
qu’elle va le faire, un disque consacré aux chansons de Michel Berger «D’un papillon à une étoile» sera l’album événement de cette année 1999. S'en suivra une tournée
(Evidement !). Elle emmènera avec elle dans sa besace, un groupe de
musiciens américains (Dont le légendaire Leland Sklar,
le bassiste à l’allure de Dumbledore dans Harry Potter, que l’on ne présente plus) et une
formation Tchèque de 48 cordes.
La Sanson des années
2000
Pour
la fête de la musique, le 21 juin 2000,
elle donne un concert voix-piano dans la Cour d’Honneur du Palais de l’Elysée.
Les années suivantes seront laborieuses, entre une maladie génétique du sang qui
l’épuise physiquement et moralement, et toujours l’alcool. Ce n’est quand 2004 que l’on retrouvera la belle
blonde avec «Longue distance» qu’elle signe
avec plusieurs auteurs dont sont fils Christopher
Stills qui épate sa mère par la qualité de ses compositions. (Avec de
telles parents quand même … !) Un titre sort du lot «La douceur du danger» où elle évoque pour la
première fois son combat contre l’alcool.
Après
un retour triomphal sur le devant de la scène, elle va, en 2007 pour fêter ses 40 ans de chansons, sortir une intégrale de sa
discographie. Mais suite à des complications juridiques, la sortie du coffret
sera retardée. Elle commence une série de concert qui va s’étaler sur deux ans,
le plus souvent dans de petites salles avec une formation resserrée. Deux
passages sur Paris, à la Cigale et à l’Olympia qui seront «Sold-Out». Enfin le
pavé «Et voila» l’intégrale 1967-2007 parait
enfin ! 22 CD, 4 DVD, deux livrets, une œuvre d’art.
Mais
Véronique ne se repose pas sur ses lauriers pour autant. Le 14ème
album est déjà en chantier. A croire que cette boulimique de musique ne se
repose jamais. Un album qui sera fait dans la joie et l’allégresse dans sa
maison en bord de Seine. «Plusieurs lunes» fait
un carton auprès du public et des critiques. J’aurais la chance de la voir lors
de la première date de la tournée, le 29 janvier 2011, au théâtre de Longjumeau (Essonne). Une épopée qui se finira salle
Pleyel en décembre 2012. (Où je ne
serais pas !) Le soir du vendredi 8 février 2013 au Zénith de Paris, elle reçoit des mains de son fils Christopher, une victoire d’honneur de la musique pour
les 40 ans «D’amoureuse».
Tout se termine en
Sanson
En
résumant brièvement, Véronique Sanson, c’est
14 albums studio, 10 albums live, un coffret de l'intégrale, deux compilations,
trois victoires de la musique (1993
–1996-2013), grand prix du MIDEM en 1978
et de la SACEM en 1991. Mais, elle a
eu aussi les honneurs de la patrie, Chevalier de l’Ordre des Arts et Lettres
en 1984,
l’Ordre National du Mérite en 1992
et Officier de l’Ordre des Arts et Lettres en 2005. Comment ne pas passer à coté de cette artiste qui, comme l’a
dit si bien Luc dans un commentaire sur la 1ère partie : «Je crains que la
vie ne lui ait pas donné autant de joie, qu’elle en a transmis à son public…»
Que rajouter d’autre ?
Vidéos
: 1 - Véronique
Sanson - Quelques mots d'amour en
live. 2 - Paul
Personne et Véronique Sanson - Rien que de l'eau.
XXX
Redoutable le duo avec Paul Personne !
RépondreSupprimer«Je crains que la vie ne lui ait pas donné autant de joie, qu'elle en a transmis à son public…» dites-vous.
RépondreSupprimerPour reprendre ses propres mots, je crois surtout (comme elle le reconnaît elle même dans une chanson de son album "indestructible") qu'elle c'est beaucoup manquée. Je pense que son tempérament impulsif et quelque peu irréfléchi lui ont souvent fait commettre des actes lourds de conséquences. Quitter Michel Berger comme elle la fait en est un bel exemple notamment.
J'aime malgré tout beaucoup son écriture (proche d'un Michel Berger justement) et la plus part de ses musiques.
Lors d'un concert de sa tournée hommage à Michel Berger, je lui avais fait parvenir un long courrier à son attention, que j'avais eu la chance de pouvoir remettre en main propre à son Gentleman de bassiste, Leeland Sklar.
J'attendais un simple mot de sa part en retour. Rien n'est jamais venu !
Elle se donne à son public dis-tu Pat ? Oui mais sur scène. Et uniquement sur scène. C'est en tout cas à croire.
Un de mes premiers souvenirs musicaux de quand j'étais minot remonte à l'album "Vancouver" dont je ne comprenais aucunement le sens. Vent couvert ? Mais de quel vent couvert parle -t-elle ? Une des photos intérieur la représentait telle une "boucles d'or" songeuse (et bronzée). Je crois que mon attirance pour la blondeur féminine est née de cette photo. Amoureux ?
Un autre souvenir, amusant celui là, me reste en mémoire à jamais. Dans le titre "Redoutable", Véro chante "tu m'as donnée le goût de l'art". Quand il fredonnait cette chanson, mon père ne pouvait s'empêcher de la reformuler en "tu m'as donné le goût du lard". Ce qui ne manquait de nous faire hurler de rire mes soeurs et moi. Lamentable Pat, je sais.
A+
Vince.