Avec
FREE FORM, le trompettiste Donald Byrd signe un enregistrement très réussi.
Dans un collectif fort passionnant, un peu dans la lignée de celui d’Horace
Silver (le premier thème, "Pentecostal Feeling" est à ce titre
significatif), la session, loin d'être une grande surprise, garde tout son
intérêt. Elle s'inscrit dans un hard-bop de bon aloi, mais préfigure de par une
thématique aléatoire et mystérieuse le jazz avant-gardiste des années suivantes
(que l'on trouvera notamment dans les galettes de Jackie McLean, Grachan
MoncurIII ou encore Bobby Hutcherson).
Né en 1932 à Détroit, Byrd, comme vous le savez peut-être, vient de nous quitter ce mois-ci (le 4 février 2013). Depuis quelques années, on n'en entendait plus trop parler. Bien dommage. Il est vrai qu'il n'a jamais été aussi populaire qu'un Freddie Hubbard ou un Lee Morgan.
Qu'importe ! FREE FORM témoigne à sa façon, en ce début des années 60 (la session a été enregistrée le 11 décembre 1961 dans le studio de Rudy Van Gelder) de la vivacité d'une nouvelle génération de musiciens (Herbie Hancock et Wayne Shorter ici présents n'allaient pas tarder à rejoindre le quintet de Miles Davis).
Né en 1932 à Détroit, Byrd, comme vous le savez peut-être, vient de nous quitter ce mois-ci (le 4 février 2013). Depuis quelques années, on n'en entendait plus trop parler. Bien dommage. Il est vrai qu'il n'a jamais été aussi populaire qu'un Freddie Hubbard ou un Lee Morgan.
Qu'importe ! FREE FORM témoigne à sa façon, en ce début des années 60 (la session a été enregistrée le 11 décembre 1961 dans le studio de Rudy Van Gelder) de la vivacité d'une nouvelle génération de musiciens (Herbie Hancock et Wayne Shorter ici présents n'allaient pas tarder à rejoindre le quintet de Miles Davis).
Cette
session immortalise donc la rencontre de cinq astéroïdes dans le ciel
new-yorkais et tient, il faut bien le dire, d'une belle alchimie grâce à un
Wayne Shorter qui assume complètement son rôle de
co-leadeur. Le saxophoniste était alors membre du super-power quintet (parfois
sextet) d'Art Blakey, puis allait rejoindre Miles Davis, comme chacun sait. Le style
de Byrd, avant qu'il ne se lance dans le jazz-funk (on écoutera avec beaucoup
d'intérêt Street Lady enregistré au cours de la décennie suivante...) est ici
ambitieux, très classique aussi (ou "mainstream"). On ne se
focalisera donc pas sur le titre qui pourrait nous laisser croire que la
session s'inscrit dans un free jazz déstructuré et pimenté. Loin de là. Comme
je le disais plus haut, c'est du hard-bop bien achalandé, bien équilibré avec
de belles mélodies et une thématique assez identifiable.
Aux
côtés des deux soufflants et du pianiste, on trouve une section rythmique de
rêve : Butch Warren à la contrebasse et Billy Higgins à la batterie. Depuis son
arrivée sur le label d'Alfred Lyon, Byrd aura été de quasiment toutes les plus
grandes entreprises (que l'on se souvienne de Fuego). On se souviendra aussi
longtemps de son association avec le sax baryton Pepper Adams. Ici, il signe
toutes les compositions hors mis "Night Flower" et "These
Wishes" qui sont de la plume de Herbie Hancock. Les sonorités sont
savamment agencées et possèdent un côté assez mystérieux. Elles n'alourdissent
jamais la lisibilité mélodique, bien au contraire. Avec ses pulsations
obliques, FREE FORM n'est peut-être pas le plus mémorable des albums Blue Note
mais mérite cela dit un sérieux détour. Dans ce parcours enchanteur ("Nai
Nai" et surtout "French Spice"), on ne notera pas de surprise
notable, mais le bonheur d'y (re)découvrir un hard bop de bon aloi, aux
antipodes de tous les clichés de l'époque, grâce à un alliage unique de timbres
provenant des soufflants qui se révèlent époustouflants. Quant à Byrd et
Hancock, les deux hommes s'étaient déjà retrouvés au cours de la session
précédente, Royal Flush, enregistrée en 1961 elle-aussi.
Pentecostal
Feelin' - 6:43 / Night
Flower - 6:48 / Nai
Nai - 6:37 / French
Spice" - 8:02 / Free
Form - 11:11 / Three
Wishes" – 5 :12
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