Alors ? Vous avez
eu votre compte ? Vos précieuses esgourdes ont été
mises à rude épreuve pendant ces fêtes ? Les
chants de Noël infantiles et dégoulinants, les superbes
émissions de variétés à la télé
et les comptines sirupeuses ne sont décidément pas
votre tasse de thé. Ou bien vous trouvez les longues veillées
en familles sympas mais vous étouffez. Car, par la force des
choses, vous êtes sevré bien malgré vous de
bonnes doses de Rock'n'Roll régénérateur.
D'autant plus que les vacances, pour ceux qui en ont, c'est aussi
pour profiter et se retrouver au calme, passer enfin ses disques
préférés, pouvoir lire ou relire des ouvrages
sans piquer du nez, éreinté par le boulot, ou encore se
passer un bon DVD, tranquillou dans le noir, avec le kit de survie :
de quoi grignoter, ou plus, et de quoi se rincer le gosier. Mais non,
c'est pas possible. Y'a tout l'monde à la maison, ou pire.
Vous n'êtes pas chez vous, confiné dans un lieu où
la discothèque se limite à Mireille Mathieu, Julio
Iglesias, ou pour les plus jeunes, Nicki Menaj, Kesha, Guetta (- "arrrggghhh... vade retro satanas !!") et les compils des
compils du Best-of de fun ou sky-rock (alors eux, je n'ai jamais
compris leur patronyme), la bibliothèque au Journal de Mickey,
et la télé aux émissions de variétés
agrémentées de super films qui sont trop forts
(Independence Day, Superman, Blanche-fesse et les 7 mains, Mon curé
chez les nudistes, etc... rien que des films d'auteurs). Et après
on s'étonne qu'il y en ait qui boivent comme des trous sans
fond lors des fêtes de fin d'année ! C'est sûr
que lorsque l'on vous passe d'affilée la « Danse
des Canards » enchaîné à la
« Chenille », deux fois si possible car
généralement y'a pas d'imagination (même pas un
Bonnet M), y'a de quoi faire une dépression.
Alors avant que le mal ne soit fait, que vous ne partiez en déprime ou que vous ne piquiez ne une crise (de ce que vous voulez), péter un câble quoi, passez-vous au plus vite (qu'importe l'entourage) Trucker Diablo. Il est néanmoins recommandé de suivre attentivement la notice avant utilisation. « Médicament » déconseillé aux moins de 14 ans (sauf si atteints d'une forte crise de muzak), aux femmes enceintes, ainsi qu'aux appareillés d'un peacemaker.
"Heingue !? Quoi ?
Truqué-diablô ?? C'est quoi ça encore ?"
Trucker Diablo,
c'est une bande de potes, de jeunes velus originaires d'Irlande du
Nord. De « fringants » garçons qui
semblent bannir le déodorant, le rasage de près, le
coiffeur, les magasines de mode (« Hu
? c'est quoi ça ? »),
mais certainement pas la bière. Par contre, ils paraissent
avoir une bonne connaissance du rayon Heavy-Rock'n'Roll qui
défouraille sec et qu'importe les dommages collatéraux.
Vouaille !
C'est qu'il ne
font pas dans la dentelle ceux-là. Des slows ? Des ballades ?
Des intros ou des breaks acoustiques ? Des claviers ? «
Ouarf !!?! Mais
pourquoi faire, man ?? »
Genre : -
« Ouais,
nous mon pote, on joue de la musique d'homme ! Celle qui exige
sueur et sang !»
- « Ah
ouais, d'accord »
Bon vous percevez
la philosophie de ces charmants messieurs, qui ont tout pour séduire
la gente féminine la plus exigeante, la plus délicate ?
Rapidement, ils
acquièrent un noyau dur de fans locaux, et parviennent se
faire une petite réputation hors de leurs frontières
(bourgade ?) grâce à internet.
En 2011, ils
sortent un premier méfait auto-produit. Un missile. Une bombe
à fragmentation, une charge de barbares sans foi ni loi. Pas
finaud pour un sou, toutefois, ce qu'ils font, ils le font bien. Ça envoie sévère, mais ce n'est pas brouillon pour autant
(pas évident pour tout l'monde). Avec de vrais soli (et non
des gammes rabâchées maladroitement) et même des
refrains accrocheurs entre pop-rock musclée et punk-rock. Une basse qui
claque vraiment (doit souvent péter des cordes celui-là,
et sur une basse, ce n'est guère évident) et un Keith
Moon en herbe derrière les tambours. Du Sleaze mené
tambours battant.
La présence
en guest de Ricky Warwick (Almighty et nouveau chanteur du
néo-Thin-Lizzy) sur "Juggernaut" apporte une certaine crédibilité.
Puis c'est Joe Elliot (Def-Leppard, Down'n'Outz), et aussi Cormac
Neeson (The Answer) qui donnent un sérieux coup-de-pouce en
vantant les mérites du quatuor. Ainsi, 2011 est une ascension
fulgurante pour ce petit groupe de ??. Ils écument le
Royaume-Uni et font quelques festivals (dont un où
l'ex-Twisted-Sister Dee Snider aurait suivi leur set de bout en
bout). La presse spécialisée anglo-saxonne est
conquise. Des radios américaines, canadiennes et australiennes
passent des titres sur les ondes, ce qui attire l'attention d'un
label californien, Ripple Music, qui les signe pour ressortir illico
« The Devil Rhythm », augmenté d'un
titre bonus.
Consécration
? Il est dorénavant possible de télécharger
« Drink Beer, Destroy » (et
en plus, ils sont poètes),
leur premier single américain sur le jeu « Rock
Band » de la Xbox.
des grands enfants ? |
En résumé, c'est simple : si vous avez de l'aversion pour le tiers des groupes suivants, soit Motörhead, Zodiac Mindwarp, Million Dollar Reload (qu'ils remercient d'ailleurs), Doomfoxx, Hogjaw, B.B.Brunes, Green Day, Nickelback, Charm City Devils, Electric Mary, Buckcherry, Black Label Society, American Dog, Paperback Freud, Los Bastardos Findelandes, Supagroup (cherchez l'intrus), prenez vos jambes à votre cou et fuyez ces culs-terreux à toute vitesse. Sinon, prêtez-y une esgourde avertie. C'est pas du Mozart, mais ça défoule. 45 minutes qui s'avalent cul-sec !
Mais ? Ce « Stand
Up and Fight » ? Il n'aurait pas un peu pillé le
temple sacré de Thin-Lizzy, non ?
P.S. : Un nouveau pressage vient de sortir sous le label français spécialiste du Rock qui bouscule, Bad Reputation. Le bonus US a été supprimé au profit de deux inédits (des démos ?) : "Whiskey Woman" et "Evil Marie".
- Drink Beer, Destroy - 3:20
- Juggernaut - 4:20
- Big Truck - 4:38
- Stand Up and Fight - 3:58
- Voodoo - 3:35
- Never Too Late To Sin - 4:18
- Dirty Love - 4:43
- Black and Blue - 4:40
- When Angels Die - 4:59
- Rattlehead - 3:43
- Running Scared (bonus / version US) - 3:18
Tom Harte : Chants & Guitares - Simon Haddock : Chants & Guitares
Glenn Harrison : Guitare basse - Terry Crawford : batterie
Attention : cours d'Aerobique ! Sortez les shorts et les tennis ! ça c'est de la chorégraphie ! Balayées, Paula Abdul et Madonna !
(ne pas confondre les deux débiles avec les musiciens. Il s'agit ici d'un clip de Gedzilla's TV)
Les vrais ce sont eux (je ne suis pas sûr que vous ne gagniez au change...)
Le premier titre diffusé sur les ondes américaines. Ils (ou elles) n'ont pas choisi le plus tendre. C'est du lourd.
J'aime bin ! Ils ont un drôle de matos en amplis...
RépondreSupprimerLes amplis (les têtes d'amplis) sont des Orange. Depuis quelques années, la marque anglaise revient sur le devant de la scène, notamment en séduisant bon nombre d'artistes US.
SupprimerTiens... Cela me fait penser au guitariste de QUEEN qui avait un penny en style de médiator... Il utilisait aussi des amplis de quelle marque peu connu de la scène musicale non ??? As tu souvenir mon Roudoudou de Bruno ?
RépondreSupprimerVOX, non ? VOX AC30, plus exactement, je crois.
SupprimerOui, c'est ça (j'viens de contrôler). Dans les années 90, la marque (anglaise également) a créé un modèle signature.
Vox était très connu dans les 60's, notamment grâce aux Beatles. Toutefois, Marshall, qui créa les double corps, écrasa rapidement la concurrence. En autre, pendant bien quinze ans (si ce n'est plus), c'était THE Ampli ; l'outil incontournable pour les amateurs de rock velu (de tout poil). Encore aujourd'hui, 90 % des gratteux pros ont au moins un Marshall dans leur attirail.
Pendant longtemps, seul Fender arrivait à résister à cette concurrence.
Maintenant, il y a une flopée de marques et de modèles différents. C'est à en perdre son latin (ou son histoire du Rock burné).
Ha oui c'est cela ! VOX ! Jouer avec un penny comme médiator ca doit aussi donner un timbre différent non ?
RépondreSupprimer