SHEMEKIA COPELAND " 33 1/3" (2012) par Rockin- JL

Jusqu'à présent on faisait référence à Shemekia Copeland comme étant la fille de Johnny Copeland mais les choses pourraient bien changer et c'est de Johnny qu'on se rappellera bientôt comme le papa de Shemekia…

Je ne ferai pas l'injure à nos  lecteurs férus de la note bleue de leur présenter Johnny Copeland  dit le "Texas twister" et co-auteur avec Albert Collins et Robert Cray du fameux album "Showdown!", un must absolu de Chicago blues (Alligator, 1985).

 En 1985 la petite Shemekia n'a que 6 ans, mais à baigner ainsi dans le blues elle ne pouvait que devenir à son tour chanteuse, dès 12 ans elle tourne avec son père et à 19 enregistre son premier album. De l'eau a coulé dans le Mississippi depuis : 4 albums et un enterrement (son père, décédé en 1997), un mariage, une invitation par les Obama à jouer à la White House, des scènes avec BB King, Clapton ou Buddy Guy, des collaborations avec Steve Cropper ou Dr John, un couronnement sur scène, en 2011 à Chicago, de "Queen of the blues " sur le trône laissé vacant par la mort de Koko Taylor, bref, elle a pas chômé  Shemekia.

Le titre de ce  6eme  album, "33 1/3", son second pour Telarc après 4 pour Alligator, fait référence à son âge et aussi aux bons vieux vinyles. Autour de la chanteuse, on retrouve Ted Pecchio (basse), Gerry Hansen (drums) et Olivier Wood (guiatre), ce dernier également producteur et qui co signe 4 titres avec John Hahn, son manager . Quelques invités aussi, Roosevelt Collier et Charlie Starr (pedal steel guitar), Neil Wauchope (orgue) , Jon Liebman (harmonica, Arthur Nielson (guitare) et en guest stars JJ Grey qui signe un titre (le soul "A woman") et partage le chant sur un autre ("Mississippi mud")  et l'ami de longue date Buddy Guy, qui vient poser sa guitare sur "Ain't gonna be your tattoo". Certainement le sommet de l'album, ça commence en blues tempéré et ça explose à coups des riffs tendus du père Buddy. 

Nous aurons aussi quelques belles reprises, de papa d'abord avec "One more time" blues soul mid tempo avec un harmonica discret, de Dylan  avec la ballade "I'll be your baby tonight" et de Sam Cooke avec "Ain't that good news", Sam Cooke une des idoles de jeunesse de la belle.

Je ressortirai aussi le superbe et autobiographique Chicago blues "I sing the blues", que n'auraient pas renié Koko ou Etta, ses autres modèles.

L'album baigne dans une belle ambiance très soul, avec des pointes de gospel, de country, de Chicago blues, de Rhythm'n'Blues, avec une  Shemekia à la voix plus subtile qu'à ses débuts, elle dit avoir beaucoup travaillé là-dessus pour faire passer ses émotions. Et elle en a des émotions, des colères aussi, puisque plusieurs titres sont à connotation politique ( "Lemon pie", "Broken world" ou "Never going back"). 

un grand merci à Yann Charles pour ces superbes photos

Un bel album digne de ce nouveau statut, vive la Reine! 
Juste un truc quand même Shemekia, tu es superbe, love you, mais fais gaffe aux hamburgers si tu ne veux pas qu'on t'appelle bientôt "Big Mama" Copeland, à moins que ce ne soit pour marcher dans les pas de l'immense Big Mama Thornton..

3 vidéos avant de se quitter: 
1- "Lemon Pie" en accoustique
2- à la Maison Blanche
3- chez Letterman, avec le King Bibi en personne

Ces 2 dernières m' amènent 2 remarques, z'en ont de la chance les ricains d'avoir du blues  à la télé, et chez nous à quand un président avec un minimum de culture musicale? (voir les playlist de nos 2 derniers candidats..et la mienne: CLIC ! )