lundi 7 janvier 2013

LES 45 TOURS MYTIQUES - 1ère Partie : Le Rock'n Roll des Années 50 - (par Philou)




"Le 45 tours de rock, c'était comme l'apogée de l'évolution des espèces selon la théorie de Darwin, a déclaré Bono en 2009. C'est de loin la chose la plus difficile à créer, mais aussi la véritable force de vie du Rock' N 'Roll : énergique, concis et accrocheur, qu'il s'agisse des Sex Pistols, de Nirvana, des Pixies, des Beatles, des Who ou des Rolling Stones".

Aujourd’hui le rock a plus de soixante ans. Si sa naissance officieuse se situe à la fin des années 40-début des années 50, par des pères fondateurs noirs américains, il explose à la face des américains au début de l'été 1954 avec "That's Alright Mama", une chanson composée en 1946 par le bluesman Arthur Crudup. Elle est interprétée par un jeune blanc qui n'a pas encore 20 ans, Elvis Presley, un gamin du sud des Etats Unis. Si cette chanson ne rencontre pas un grand succès public, elle incarne certainement aujourd'hui la naissance du Rock'n' Roll.

En 2012, le rock se refuse toujours à vieillir, retour sur la bande originale de sa vie...

"Rock Around The Clock" (1954)
Bill Haley était plus vieux que les rockers de l'époque, mais cela ne va pas l’empêcher de s'en mettre plein les fouilles avec la chanson "Rock Around The Clock" qui sort en mai 1954. Ce fut le 1er disque de rock à monter sur la plus haute marche du podium des charts. Ce bon vieux Bill avait commencé sa carrière comme chanteur de Country dans les années 40 dans le groupe "The Saddlemen" et va rapidement rencontrer le succès avec son groupe rebaptisé "The Comets". Quand la chanson apparait un an plus tard, en mars 1955, dans le film "Blackboard Jungle", les adolescents américains trouvent enfin leur musique et les Comètes de Haley vont ouvrir la porte du succès à Elvis Presley, Jerry Lee Lewis, Chuck Berry, Eddy Cochran et à tous les rockers du monde entier.



"Hound Dog" (1956)
1956 est l'année de tous les tubes pour Elvis Presley qui va rapidement devenir "Le King". Les stations de radios sont submergées et diffusent sans relâche "Heartbreak Hotel", "Don't Be Cruel", "Hound Dog", "Love Me Tender""Blue Suede Shoes", "I Got A Woman", "Tutti Frutti"...
Avec la chanson "Hound Dog", Elvis va faire tomber les barrières entre le rythm and blues, la country et le rock'n'roll.
En studio, pour l'enregistrement du morceau, il impose 31 prises aux musiciens avant d'être satisfait du résultat final.
Au Milton Berle Show, le 5 juin 1956 devant 40 millions de téléspectateurs, son déhanchement va provoquer l'hystérie générale !!!!
Les critiques de presse se moquent de sa voix "miaulante et de ses paroles sans aucun sens" et le surnomment "Elvis The Pelvis".



"Jailhouse Rock" (1957)
En 1957, Elvis Presley continue d'enchaîner hit sur hit. "All Shook Up" s'installe sur les ondes radios au printemps et "(Let Me Be Your) Teddy Bear" devient le tube de l'été.
A l'automne, dans le film "Jailhouse Rock" (le rock du bagne) il incarne Vince Everett, un jeune homme, accusé à tort, en prison qui rêve de devenir un chanteur de rock. 
Le titre phare du film c'est "Jailhouse Rock", une autre chanson écrite par la paire gagnante Jerry Leieber -Mike Stoller. La chanson s'ouvre sur une des intros les plus reconnaissables du rock et devient le 8ème numéro 1 du King. Elle marque l'apogée de la 1ère partie de sa carrière, car quelques semaines plus tard, le 20 janvier 1958, il reçoit sa feuille de route de l'US Army pour partir en Allemagne pendant 2 ans.




"Whole Lotta Shakin’ Goin’ On" (1957)
L'énorme succès d'Elvis incite alors les jeunes chanteurs de l'époque à se tourner vers le Rock'n' Roll.  Parmi eux, un certain Jerry Lee Lewis alors passionné de country music enregistre "Whole Lotta Shakin’ Goin’ On"  suivi de "Great Balls Of Fire" et grâce à ces deux titres, celui que l'on surnomme "The Killer", va devenir rapidement la nouvelle attraction du rock. Il passe ses années les plus fastes chez Sun Records en équilibre entre la country déjantée et le Rock'n' Roll sauvage. En juillet 1957, au Steve Allen Show, un concert télévisé, il fait une interprétation complétement destroy de "Whole Lotta Shakin' Going On". Il balance sa chaise à travers la scène et joue du piano avec son pied. Le public est choqué par ce Southern White Trash, mais le disque devient n°1 des hit-parades.... La gloire sera de courte durée, la presse découvre peu de temps après que sa jeune épouse (âgée de 13 ans) n'est autre que sa cousine.... l'Amérique puritaine est horrifiée !!!

Little Richard est né en 1932 à Macon (Georgie-USA). Sa carrière débute en 1951, mais c'est à partir de 1955 qu'il va connaitre le succès avec "Tutti Frutti" et son fameux cri de guerre "A-wop bop-a loo-bop, a-wop bam-boom !". Il devient le prototype du rocker "authentique", black, homo, sans cesse tiraillé entre la débauche et la foi religieuse.
"Good Golly Miss Molly" (1957)
"Tutti Frutti" est le 1er classique d'une longue série qui comprend "Long Tall Sally", "Rip It Up", "Ready Teddy", "Lucille" et "Good Golly Miss Molly", des classiques qui seront abondamment repris par les générations de rockers à venir.
En octobre 1957, il a une vision dans son sommeil : il est nu, damné, plongé par Dieu dans les flammes de l'enfer. Il se tourne alors vers la religion et devient  pasteur au sein de l'Église Adventiste.
Brian Epstein, le manager des Beatles, ramène Little Richard au Rock'n' Roll en 1962, mais de come-back en come- back, il s'enfonce dans la drogue et l’alcool et n’arrivera pas à remonter la pente.

"Johnny B. Goode" (1958)


Si vous ne savez pas jouer "Johnny B. Goode", vous ne savez pas jouer du rock !!!
En effet, tous les groupes de rock de la planète ont certainement repris la chanson la plus célèbre de Chuck Berry, avec son fameux riff de guitare qui reproduit presque note pour note celui de "Ain't That Just Like A Woman" de Louis Jordan.
 Avec cette chanson Chuck Berry devient le 1er véritable parolier du rock en brossant le portrait de la jeunesse de l'époque qui veut plus de liberté, rejeter l'autorité parentale et célébrer les plaisirs de la musique et de la danse. Le texte, l'utilisation de la guitare, le riff, la rythmique, le son, la mélodie et l'urgence de l’interprétation de ce titre mythique vont poser les bases du rock et influencer une flopée d'artistes comme les Beatles, les Rolling Stones, les Beach Boys, les Kinks, Jimi Hendrix, les Sex Pistols, AC/DC, Eddy Mitchell, etc....


Eddie Cohran restera à tout jamais ce jeune rocker à la gueule d'ange et pendant sa (très courte) carrière, il écrira quelques uns des standards les plus importants du Rock'n' Roll comme "Twenty Fly Rock", "Jeannie Jeannie Jeannie", "Summertime Blues", "C'mon Everybody", "Somethin' Else".
Il a fallu 45 minutes à Eddy Cohran pour écrire "Summertime Blues". Il n'avait que 19 ans, mais il avait déjà cette image de rebelle Rock'n' Roll. La chanson connait un succès phénoménal pendant l'été 1958 et devient un classique incontournable du rock.

Sa musique épurée, basique et énergique aura une influence sur un paquet de futurs rockers dont Paul McCartney qui interpréta "Twenty Fly Rock" pour entrer dans les Beatles. Eddy Cochran a été repris par Led Zeppelin, les Beach Boys, les White Stripes, les Sex Pistols, UFO, Rush, les Stray Cats etc...et surtout par les Who dans leur album "Live At Leeds".
Le 16 avril 1960, alors qu'il se rend à l'aéroport de Londres en compagnie de sa fiancée Sharon Sheeley et de Gene Vincent, le taxi s'écrase contre un réverbère. Éjecté de la voiture, il décède le lendemain. Sa fiancée s'en sort par miracle, mais Gene Vincent restera infirme.


 D'autres 45 tours mythiques :

- Ike Turner & Jackie Brenston : "Rocket 88" (1951) considérée par le Rock and Roll Hall of Fame comme la 1ère chanson Rock'n'Roll enregistrée.
- Carl Perkins : "Blue Suede Shoes" (1956)
- Fats Domino : "Ain't That a Shame" (1955)
- Buddy Holly : "That'll Be the Day" (1957)
- Gene Vincent : "Be-Bop-A-Lula" (1956)
- Ritchie Valens : "La Bamba" (1959)




"Rock Around The Clock" : Bill Haley & The Comets




"Johnny Be Goode": Chuck Berry.





3 commentaires:

  1. En 1953, sort le film "L'équipée sauvage" avec Marlon Brando (dont Elvis était fan), une histoire de motards, de blousons noirs, qui envahissent une petite ville. Mais pas une once de rock'n'roll dans la bande son !! "Rocket 88" avait pourtant déjà été enregistré, mais les producteurs n'avait pas eu l'idée d'associer au cinéma violence + rock'n'roll. Et pour cause, en 1953, officiellement, le R'n'R n'est pas né ! Ce qui se fera deux ans plus tard, avec Bill Halley et "Graine de Violence" (Blackboard Jungle)comme tu le racontes. Parce que Brando + rock'n'roll + moto + rebelles... On tenait le coktail du siècle !!

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  2. j'ai vu ce film, mais à l'époque j'étais resté sur ma faim.... il manquait quelque chose . Bon sang mais c'est bien sur !!! une bande son digne de ce nom !!!

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  3. Des bulles aussi! Vient de sortir "45 Tours Rock" de Hervé BOURHIS chez Dargaud. Excellent.(Merci Papa Noel).

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