lundi 21 janvier 2013

LES 45 TOURS MYTHIQUES - (2ème Partie) : LES SIXTIES - par Philou




 Malgré un début sur les chapeaux de roues, le Rock'n' Roll va décliner rapidement à la fin des années 50. En 1957, Little Richard se tourne vers la religion. En 1958, Elvis Presley part à l'armée pour 2 ans et après son retour, rien ne sera plus comme avant. Jerry Lee Lewis se fait boycotté par les médias qui ont découvert qu'il était marié avec sa cousine âgée de 13 ans. Chuck Berry se retrouve en prison pour 2 ans, suite à une sordide histoire de mœurs. En 1959, Buddy Holly et Ritchie Valens meurent dans un accident d'avion.
L'année suivante, c'est Eddy Cochran et Gene Vincent qui ont un accident de voiture, dans un taxi qui les conduit à l'aéroport de Londres. Le premier est tué, le second s'en sort, mais reste handicapé.
L'âge d'or du Rock'n' Roll aura duré à peine cinq ans...



"What'd I Say" (1959)
On est pas encore en 1960, mais en juillet 1959 et Ray Charles avec la chanson "What'd I Say", va briser les frontières du rhythm and blues et du gospel.
Cette chanson aux paroles suggestives, va tout d'abord être interdite sur plusieurs stations de radio, mais petit à petit, des millions d'auditeurs vont pousser de plus en plus fort le volume et reprendre en chœur le fameux "Unnnh, Unnnh, Oooooh, Oooooh" avec Ray Charles et ses Raelettes. Sexy et dansante, la chanson va s'imposer auprès du public blanc.
Elle va même entrer dans le top 10 du hit parade pop et se vendre, en quelques mois, à plus d'un million d'exemplaires.
En pleine ségrégation, c'est carrément un exploit et cela ne va pas être le dernier...



"You Really Got Me" (1964)
Une chanson peut être entièrement construite autour d'un riff implacable de guitare !!!
La preuve ... "You Really Got Me" avec l'accord de Dave Davies qui ouvre la chanson et qui ne vous lâche plus. Les Kinks vont trouver la recette miracle avec cette chanson qui va influencer des générations de hard rockers chevelus.   Au départ "You Really Got Me" devait être un titre jazzy, mais Dave Davis changea le riff joué au saxophone par un riff puissant de guitare balancé d'un ampli, dont le haut parleur avait été tailladé à coups de lames de rasoir.
Bien des années plus tard, la chanson confirmera sa place au firmament du rock avec le version survitaminée de Van Halen qui devient un véritable hymne qui enflamme tous les stades de la planète. 



"My Generation" (1965)
Considéré longtemps comme le groupe le plus bruyant de la planète (120 db à 50 mètres de la scène pendant un concert aux USA), les Who vont entrer dans la légende grâce au célèbre bégaiement de Roger Daltrey ("Why don't you all f-f-fade away") sur "My Generation".
 Écrite par Pete Townsend en 1965, qui pensait à ses potes Mods de Londres, le guitariste n'avait certainement pas l'intention de composer ce qui allait devenir l'hymne de toute une jeunesse en pleine rébellion.
-"My Generation parlait de trouver sa place dans la société. J'étais très très paumé. Le groupe était jeune. On croyait que notre carrière serait brève"- déclara Pete Townsend en 1987 à Rolling Stone Magazine.


 Il a fallut 18 mois pour enregistrer "Yesterday" et de séances d’enregistrement en séances d'enregistrement, la chanson parait enfin, en Angleterre le 6 aout 1965.

"Yesterday" (1965)
 -" La chanson a traîné pendant des mois et des mois avant que nous ne la terminions enfin. À chaque fois que nous écrivions ensemble des chansons pour une session d'enregistrement, celle-là revenait. On l'avait presque terminée. Paul a écrit presque toute la chanson, mais nous ne trouvions pas de bon titre. Nous l'avons appelée Scrambled Eggs et c'est devenu une blague entre nous. Ensuite on a pensé qu'un titre avec un seul mot pourrait aller, mais on ne trouvait pas le bon mot. Et un matin, Paul s'est réveillé et la chanson avec le titre étaient trouvés, terminés. J'étais triste d'une certaine façon, on avait eu tellement de plaisir avec ce titre"-(John Lennon).



D'après Le Livre Guinness Des Records, "Yesterday" est la chanson la plus reprise de l'histoire de la musique et également la plus diffusée à la radio.


"Like a Rolling Stone" (1965)
Début 1965, Bob Dylan ne se sent plus à l'aise avec son image de folkeux et de prince de la contestation et il va faire quelque chose d'impensable à l'époque : passer du statut de  héros folk à celui de messie électrique !!! 
Les 15 et 16 juin 1965, il s'installe dans les studios Columbia à New York avec la crème des musiciens dont le bluesman Mike Bloomfield et le pianiste Al Kooper pour enregistrer "Like a Rolling Stone". La chanson est un raz de marée d'orgue, de piano et de guitare qui, pendant plus de 6 minutes, va tout dévaster sur son passage.
On n'avait jamais vu à l'époque un single aussi long, ce qui ne va pas va l’empêcher d'atteindre la 2ème place des charts US, juste derrière "Help" des Beatles.



C'est certainement le riff plus connu de toute l'histoire du rock et chaque fois que vous entendez le son intense que fait sortir Keith Richards de sa guitare, ça vous donne envie de sauter partout !!!
C'est pendant une tournée aux USA dans un motel de Floride, que Keith Richards se réveille en pleine nuit, avec une idée de riff qui n’arrête pas de tourner dans sa tête. Il l'enregistre avec une guitare acoustique sur un magnéto à cassette. Il se recouche et le lendemain matin, réécoute l'enregistrement. La cassette a défilé jusqu'au bout et il s'aperçoit qu'il n'y a que 30 secondes du riff et sur le reste de la bande...des ronflements.
Quelques jours plus tard, les Rolling Stones entrent en studio et vont donner au rock un morceau au son nouveau, plus dangereux, plus dur, il s'intitule "(I Can't Get No) Satisfaction".



 Après avoir trainé des années sa guitare comme musicien de seconde zone aux States, Jimi Hendrix va réussir enfin à s'imposer auprès du grand public en Angleterre. 

"Hey Joe" (1966)
La 1ère explosion discographique du Jimi Hendrix Experience a lieu avec ce 45 tours qui sort en décembre 1966. En réalité, c'est une reprise d'une chanson folk composée par un certain William Roberts en 1962. Jimi Hendrix va la transcender, en la passant à la moulinette bluesy-électrique de l'Experience, avec l'aide du batteur Mitch Mitchell et du bassiste Noel Redding.
Le disque est produit par Chas Chandler et chose incroyable, il est refusé par plusieurs maisons de disques, jusqu'à ce que Polydor accepte finalement de le publier.
Le morceau entre en 41ème position dans les charts anglais le 5 janvier 1967 et grimpe jusqu'à la 6ème place..... 
La légende peut commencer.



Bien loin d’être une chanson d’amour romantique, ce morceau est avant tout un hymne aux plaisirs du sexe.  Bien qu'écrite par Robbie Kriegger et enregistrée par les Doors en 1966, c'est en avril 1967, la fameuse année du "Summer Of Love", qu'elle est publiée en 45 tours.
En fait, à l'origine, la chanson parue sur l'album durait 7 longues minutes avec au menu, un solo de claviers de Ray Manzareck et un solo de guitare de Robbie Kriegger.
Les responsables de la maison de disques Elektra Records vont réduire la chanson à moins de 3 minutes pour sa sortie en 45 tours, pensant qu'autrement les stations de radio ne la diffuseraient pas.
Et ils ont eut grandement raison : "Light My Fire" va atteindre rapidement la 1ère place des charts 3 mois plus tard et lancer la carrière des Doors.



La Chanson "Born To Be Wild" de Steppenwolf restera définitivement associée au film Easy Rider, dans lequel Dennis Hopper et Peter Fonda avalaient les kilomètres au guidon de leurs Harley Davidson, de Los Angeles à la Nouvelle Orléans.


 Symbole de liberté et d’indépendance, c'est certainement la plus grande chanson à la gloire des motards.
 Écrite en 1968 par Mars Bonfire (le frère du batteur du groupe), la chanson contient les fameuses paroles "Heavy Metal Thunder", utilisées pour la 1ères fois dans une chanson de rock, une des toutes premières références écrites à un style qui émergera quelques années plus tard, le Heavy Metal.
 
-"Chaque génération pense être née pour être libre et celle ci peut reconnaitre "Born To Be Wild" comme son hymne"- (John Kay).



C'est incontestablement l'un des riffs de guitare les plus puissants et sauvages du rock, en plus, couplé avec les hurlements de Robert Plant, ça devient une véritable tuerie !!!!
"You need coolin', baby, i'm not foolin', I'm gonna send you back to schoolin"....
Publiée en 45 tours le 7 novembre 1969, la chanson est extraite du 2ème album de Led Zeppelin et s'inspire principalement d'un titre écrit par Steve Mariott des Small Faces, "You Need Loving", mais également des paroles de "You Need Love" de Willie Dixon.
Ce bon vieux Willie, attendra que le groupe s'en mettre plein les poches et assignera Led Zeppelin en justice sept ans plus tard, afin d'être crédité de la composition.
Finalement, un accord sera trouvé (quelques valises de Dollars) et Robert Plant admettra même que les paroles étaient un plagiat...

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D'autres 45 tours mythiques :

- "Surfing USA"THE BEACH BOYS - (1963)
- "The House Of The Rising Sun" - THE ANIMALS - (1964)
- "The Sound Of Silence" - SIMON AND GARFUNKEL - (1965)
- "Respect" - ARETHA FRANKLIN - (1965)
- "California Dreamin" - THE MAMAS AND THE PAPAS - (1965)
- "I Got You (I Feel Good)" - JAMES BROWN - (1965)
- "Wild Thing" - THE TROGGS - (1966)
- "Mr Tambourine Man" - THE BYRDS - (1965)
- "Good Vibrations" - THE BEACH BOYS - (1966)
- "Somebody To Love" - JEFFERSON AIRPLANE - (1967)
- "I'm Waiting For The Man" - THE VELVET UNDERGROUND - (1967)
- "Purple Haze" - JIMI HENDRIX - (1967)
- "Hey Jude" - THE BEATLES - (1968)
- "Sunshine Of Your Love" - CREAM - (1968)
- "Sympathy For The Devil" - THE ROLLING STONES - (1968)
- "I Heard It Through The Grapevine" - MARVIN GAYE - (1968)
- "Proud Mary" - CREEDENCE CLEARWATER REVIVAL - (1969)



A l'époque chez Drucker, les invités ne s’appelaient pas Bruel, Obispo, Pagny, Enrico Macias, Michel Sardou ou Mimi Mathy....




Et hop, un p'tit tour en Harley !

6 commentaires:

  1. A propos de "like a rolling stone" de Dylan... Le claviériste Al Kooper raconte qu'il était à cette époque assistant, pas encore musicien. Le jour de l'enregistrement, l'organiste arrive en retard, et Kooper (qui en rêvait) prend sa place en studio. Dylan débarque. L'ingénieur son, dans sa cabine, s'étrangle en voyant Kooper aux claviers, mais n'ose interrompre la séance de peur de s'attirer les foudres de Dylan. Le vrai clavier veut rejoindre sa place mais s'aperçoit qu'elle est prise !! Kooper avait tout de même quelques notions de musique, mais n'a pas eu le temps d'étudier la partition. C'est pourquoi, il écoute les autres d'abord, et joue ensuite, il y a un infime décalage entre le son de l'orgue et les autres, car Kooper attendait les changements d'accord pour les faire à son tour ! (raconté par lui-même dans "No Direction Home")

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    1. Yes..Yes...tout à fait...je connaissais cette anecdote, Mr Luke....

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  2. pat slade22/1/13 12:06

    Un sujet qui mériterait un annuaire complet, En oublier un , c'est en oublier mille. Comme "Night in white satin" des Moody Blues ou en encore "The house of the rsing sun" des Animals etc...etc...!

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  3. Si le texte de "Whole lotta...." s'inspire de Dixon, le riff de guitare lui me semble pompé sur le "Who's been talkin'" de Howlin' Wolf, me trompe-Je? Oh maître! Ca fait beaucoup d'emprunts pour un seul morceau!

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  4. C'est sûr que Led Zep s'est bien inspiré de pas mal de vieux blues men noirs.... comme Howlin' Wolf,Willie Dixon, bobby parker, Albert King, Robert Johnson.....etc....

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  5. Toutefois, ce ne sont pas les seuls à avoir pompé (dépouillé ?).

    Par contre, je vous invite à écouter le "You Need Loving" des Small Faces (1966). Et dire que Plant a systématiquement vilipendé ses "copieurs"...
    Rappelons que le 1er souhait de Page était d'avoir Steve Marriott pour chanteur.
    On retrouve même de la gestuelle de Marriott dans le jeu de scène de Page.

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