Don Felder ne se doutait pas qu'après avoir grattouillé quelques notes (carrément) inspirées d'une chanson de Jehtro Tull intitulée "We Used To Know" (de l'album Stand Up sorti en 1969), il allait écrire un slow de légende, un morceau d'anthologie, une chanson qui reste encore de nos jours très difficile à décrypter : "Hotel California".
Son intro magistrale sur sa Martin acoustique 12 cordes plante immédiatement le décor : un homme roule en plein désert au volant de sa décapotable, le vent frais lui caresse le visage, mais la nuit tombe et la fatigue commence à se faire sentir. Il doit rapidement trouver un endroit pour se reposer.
Le mystérieux voyageur se retrouve finalement dans un hôtel paumé au milieu de nulle part accueillit par une superbe femme qui l'attend avec une chandelle à la main.
Un hôtel étrange, luxueux, où l'on prend du bon temps, mais finalement le voyageur y reste prisonnier, ne pouvant jamais quitter les lieux....
Mais il existe vraiment cet hôtel ??? Et ben oui, il s'agirait en réalité du "Beverly Hill Hotel", un palace mieux connu sous le nom de "The Pink Palace" qui se situe au 9641 Sunset Boulevard, à Beverly Hills (Los Angeles).
L’hôtel, construit il y a 100 ans, a vu défiler bon nombre de célébrités comme Charlie Chaplin, Buster Keaton, Marilyn Monroe, Howard Hughes, John Wayne, Elizabeth Taylor, les Beatles, Faye Dunaway, Rockin' JL, Warren Beatty...etc...
Alors évidemment après avoir écouté la chanson des dizaines et des dizaines de fois on peut encore se demander aujourd'hui le véritable sens de ses paroles qui sont souvent à double, voire à triple sens ???
Don Felder & Joe Walsh en pleine action pendant le solo final ! |
Chacun y va donc de sa petite interprétation....
En fait, l'Hotel California est en réalité un centre de désintoxication à Los Angeles pour les people du show bizz et les musiciens qui veulent se refaire une santé.
Foutaises !!!! Ce n'est pas du tout ça... la chanson est une histoire qui parle d'une maison hantée où l'on rencontre des adorateurs de Satan !!! A l'intérieur de la pochette de l'album, sur la photo de droite, à l'étage, on aperçoit même Anton LaVey (fondateur de l'Église de Satan) - "They gathered for the feast, they stab it with their steely knives but they just can’t kill the beast" (Ils la piquaient avec leur couteaux d'acier, mais ils ne pouvaient tout simplement pas tuer la bête)- Si c'est pas des rites de magie noire ça môôôsieur !!!!!
N'importe quoi .... La chanson relate relate l'histoire d'un chasseur de galinettes cendrées, perdu dans le désert, il venait du Bouchenoy et il s'est juste arrêté pour la nuit pour se reposer un peu - "My head grew heavy and my sight grew dim, I had to stop for the night" (Ma tête devint lourde et ma vue s'assombrit, Je dus m'arrêter pour la nuit) -
Tout ça c'est des conneries !!! En réalité, c'est une métaphore sur la drogue, qui parle de la dépendance à la cocaïne, tellement énorme que personne ne l'a vraiment compris, la preuve : les dernières paroles de la chanson - "You can check-out any time you like, But you can never leave!" (Tu peux quitter l'hôtel quand tu veux, Mais tu ne pourras jamais partir) - c'est clair, non ???
Arrêtez de délirer !!! Mr Toon, notre spécialiste maison en grande musique, lui il connait la vérité vraie :
- "En effet, cet hôtel est situé à Todos Santos, qui est à environ une heure de route au nord de Los Cabos. C'est une petite ville pittoresque du Mexique sur la péninsule de la baie de Californie et l'hôtel se trouve en plein centre ville. Ma femme et moi avons visité l'endroit en 2005. C'est génial de savoir que nous étions là, mais pour vous dire la vérité, il ne passe pas grand chose dans ce fameux "Hotel California".
L'Hotel California à Todos Santos (Mexique) |
Bon, les gars on se calme... "Hotel California" serait en réalité une évocation du milieu musical en Californie au milieu des années 70, un univers d’excès en tous genres, drogues, alcool, voitures de luxe et p'tites pépées. L'industrie musicale de Los Angeles est décrit ici comme une prison dorée, les artistes y entrent librement mais découvrent plus tard qu'ils ne peuvent plus y échapper : - "we are all just prisoners here, of our own device" (Nous sommes tous simplement des prisonniers ici, de notre plein gré) -
Don Henley : "Her mind is tiffany-twisted, she got the mercedes bends" |
Don Henley, dans une interview en 1995, a déclaré que l'album entier était en fait une métaphore obscure sur l'American Dream, une sorte de capture du temps de l'époque, une chanson sur la perte de l’innocence. En 1976, les Eagles ne supportaient plus ce monde de débauche et voulaient quitter cet univers malsain.
Il raconte : "C'est une chanson sur le côté sombre du rêve américain et sur les excès en Amérique qui étaient quelque chose que nous connaissions bien. Nous étions tous des enfants de la classe moyenne du Midwest et "Hotel California" est notre interprétation de la grande vie à Los Angeles..."
Yes, yes, tout ça c'est bien gentil, mais au fait Don, c'est bien toi en 1981 qui s'est sorti de justesse d'une sale affaire de détournement de mineure, assortie d'incitation à la débauche et avec en plus, 22 grs de cocaïne dans les poches. Non ???
Heureusement que tes avocats ont bien bossé et bien plaidé... une p'tite amende et une p'tite cure de désintox et voilà tout est arrangé !!!
Pour conclure, on peut juste dire que comme tous les grands poèmes, toutes les interprétations sont valides...
The Eagles Live 1976 (Portland) |
- 5 : étoiles.
- 208 : chambres (dont 38 suites), 24 bungalows.
- 545 : dollars (à partir de) la chambre.
- 1912 : année d'ouverture.
- 4 : hectares de végétation luxuriante, avec jardins tropicaux et fleurs exotiques.
- 1976 : année de sortie de l'album (le 08/12/1976).
- 1977 : année de sortie du 45 tours (le 22/02/1977).
- 1 : première place du Billboard US 200 des albums pendant 8 semaines au début de 1977.
- 1 : première place du Billboard US Singles Chart Pop, le 7 mai 1977.
- 6 minutes et 30 secondes : durée de la chanson.
- 2 minutes et 10 secondes : durée du solo final.
- 16 000 000 : 16 millions d'albums vendus aux États-Unis uniquement.
- 8 : le solo final de la chanson a été classé "huitième meilleur solo de tous les temps" par Guitar Magazine.
- 37 : l'album a été classé trente septième sur la liste des "500 plus grands albums de tous les temps" par Rolling Stone Magazine.
- 49 : la chanson a été classée quarante neuvième meilleure chanson de tous les temps par Rolling Stone Magazine.
- 3 : la chanson "Hotel California" est classée à la troisième place du Top Ten des chansons préférées Philou.
- 3,5 milliards de pelles roulées sur "Hotel California".
La version live acoustique enregistrée en avril 1994 :
Une autre version acoustique signée les Gypsy Kings dans une scène mythique du film des frères Cohen "The Big Lebowski":
Ils prennent les chèques-vacances à l'Hotel California? Parce que.....ce serait juste un peu au dessus de mes moyens!
RépondreSupprimerSuperbe chanson, c'est sûr, quand on pense grands morceaux, deux titres viennent naturellement à l'esprit: "Stairway to Heaven" et "Hotel California" .
J'aime beaucoup la version acoustique et son côté hispanisant très pertinent.
To day,snow in the valley! et comme disait Steve Miller in "Children of the Future" (1969) - "The beauty of time is that it's snowing"!!
3ème dans le top 10 de Philou ? Mais alors, qui est 2ème, et qui est 1er ??? Et qui sont les 7 autres...
RépondreSupprimerLe classement varie selon l'humeur...en vrac : THE CARS "Drive", BAD CO "silver, blue & gold", CROWDED HOUSE "nail in my feet", ASIA "only time will tell", ELVIS COSTELLO "shipbuilding", PAUL KOSSOFF "time away", KANSAS "dust in the wind", PHIL LYNOTT "old town", THE RAINMAKERS "tatoo",
RépondreSupprimerThe Cars dans ton Top ! Ca c'est bien mon Filou !
SupprimerEn ce qui concerne Hotel California je pencherais plutôt sur la version de l'ésotérisme teintée d'une légère brume de fumée opiacée.
En fait, c'est un morceau que lorsque l'on l'entend à la radio et que tu est dans ta caisse à 4 "reulles" ( c'est du Chti...) bin tu as l'impression de conduire sur la 66.
Il a des morceaux comme cela qui te chavire un peu le bulbe... Comme Europa par exemple de Santana.
Pas besoin d'aller aussi loin. Il y a un Hotel California sur la côte varoise et seulement à partir de 45 euros.... but the dream is not the same
RépondreSupprimerSexe,Drug and Rock'n'Roll ! Pas un dingue de Eagles, mais Joe Walsh a fait quelques albums solo pas dégueu! "But Seriously Folks" en 1978 n'est pas mauvais.
RépondreSupprimerOuaip, that's right. Et les albums de James Gang avec Joe Walsh sont indispensables. Si jeune et déjà tant de classe.
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