mardi 22 janvier 2013

THE RED BEANS "WHO MADE THE SAUCE" par Rockin'Jl et Luc B.



2 ans après un premier album qui nous avait scotché (clic!), et qui si nous avions créé notre Deblocd'or un an plus tôt l'aurait sans doute reçu en 2010, revoici les RED BEANS avec ce WHO MADE THE SAUCE. On retrouve autour de notre ami le guitariste biterois Laurent Galichon qui signe paroles et musiques, la même section rythmique (Thierry Imperato drums - Denis Bourdié basse), le tout agrémenté d'un clavier (Baptiste Chaubard), de 2 cuivres (Marc Averous sax - Jean Paul Capodanno trompette) et d'une nouvelle chanteuse en la personne de Jessyka Aké

Ce qui nous avait séduit dans le premier opus était ce mélange et cette fusion des genres, du blues au funk en passant par le jazz, le rock, voire le hard rock et le progressif alors voyons ce qu'il en est de celui-là. Après une intro à la Ry Cooder on entre dans le vif du sujet avec un blues rock au riff puissant ("Alone") et où l'on remarque la belle voix de la chanteuse, puissante et cristalline (je veux dire par opposition aux voix plus "rauques" à la Janis). Mais attention les RED BEANS ne sont pas un groupe de blues rock lambda comme il en existe tant, ils se plaisent à brouiller les pistes, ainsi "I should lie" commence comme un blues funky avant d'embrayer sur une partie atmosphérique avant de remettre la sauce pour un gros final musclé, avec un sacré solo de Laurent qui doit jouer plus vite que son ombre, c'est qu'il touche sa bille à la gratte, remarquez quand on est aussi le guitariste d'un Tribute band à Hendrix vaut mieux assurer ("Voodoo chile"). "Stay in bed" sera plus classique, un shuffle à la Albert Collins, un des guitaristes favoris de Laurent, allégé de piano et de cuivres avant le premier gros temps fort, un terrible funk de 6'35 ("We're gonna funk U"), grosse guitare, grosse basse, break jazzy avec le sax. Un titre que j'aurai bien vu sur la BO d'un film de la blackploitation", oui pas de doute ils nous ont "funké" sur ce coup-là! Aprés une pose douceur avec la bien nommée "sweet song", la "face B" nous offrira "Winter is coming", une relecture de Summertime en blues avec un gros final instrumental à la Gary Moore, "Who do you think U are ?" mon titre préféré qui commence sur une note hendrixienne ("Little wing") puis évolue en tempo jazzy, deux autres charges funky "You Dr Jekyll" et "The squire" un funky rythm'n'blues torride à la James Brown et "Petit M" pour finir, un instru orientalisant. 

Le premier album nous avait séduit, celui-là est du même tonneau, même si un peu différent, plus funky et plus jazzy, avec toujours le blues comme dénominateur commun, ainsi que cette capacité à, tel un caméléon, changer de couleur au fil des titres. Décidément la sauce de ces haricots rouges est bien savoureuse, mais Luc qui a également gouté cet album va nous dire si il a apprécié, et sans être fayot… 
 (haricots, fayot… elle est bonne, non?..) 
ROCKIN-JL 
 

L'AVIS DE LUC B.

Enfin, le voilà, le tant attendu deuxième album, après LE GARDIEN qui nous avait franchement enthousiasmé, par sa musique bien sûr, et aussi par sa maturité. Re belote avec WHO MADE THE SAUCE, qui multiplie les univers et les morceaux de bravoures. Rien que sur le premier titre « Alone », et le p’tit pêché mignon de Galichon pour les intros à rallonge, cette fois une slide blues (mais ensuite, les titres seront plus carrés que sur LE GARDIEN) et v’lan, une pattern déconstruite du batteur Thierry Imperato, impérial (pardon, on a dû lui faire 100 fois celle-là !). « I should lie » déboule à 100 à l’heure, un p’tit côté « Fly of the rat » de Deep Purple pour l’urgence du tempo, et patatras, ça vire au vieux blues lourdingue… Voilà, l’esprit RED BEANS, non seulement le disque entier propose un large panorama de styles, mais une seule chanson peut aussi proposer plusieurs couleurs. Vous savez qui ça me rappelle ? Derek Trucks, pas forcément cet album précisément, mais dans l’esprit, le mélange des genres, et une musique généreuse qui donne à entendre. 

Pour « Stay in bed » les RED BEANS nous sortent un shuffle de chez shuffle, exercice casse gueule vue le nombre de titres bâtis sur ce mode, avec les cuivres en soutien… Eh ben, ça le fait, parce qu’il y a la pêche, et le talent, et tous les p’tits trucs qu’on aime (la montée d’accords avant le chorus de guitare, du très classique, mais ça le fait, non ?). Ce qui est bien avec ce groupe, c’est qu’un morceau moins passionnant au départ (« We’re gonna funk you ») va se muer en autre chose en cours de route, y’a toujours une surprise quelque part qui nous attend, en l’occurrence ici le changement de tempo, et surtout le final au saxophone, ça vire au jazzy, avec encore un Imperato qui abat un boulot d’enfer. Et la reprise de « Summertime », fallait oser, non ? Nous ressortir pour la énième fois ce vieux saucisson. Une version assez blues-rock, passe partout, assez sage finalement, mais sur laquelle Laurent Galichon s’offre de belles plages de guitares. Par contre, c’est quoi ce fondu à la fin ??? Ho ! Hé ! Y’avait vraiment pas moyen de faire autrement ?? Je parlais de Deep Purple tout à l’heure, le riff de « Your Dr Jekyll » renvoie au Blackmore période « Fireball » (le plus progressif du groupe, ce n’est sans doute pas un hasard…) comme d’ailleurs l’ensemble du morceau. Tiens une trompette s’invite sur « Who do you think you are », titre jazzy assez somptueux, il y aura le sax de Marc Averous aussi, et Baptiste Chaubard aux claviers s’énerve bien comme il faut, toujours sur un tapis de batterie impressionnant. Eh les gars, voilà Huggy les Bons Tuyaux qui débarque !! Allo, Zebra 3, ici le capitaine Dobey !! Et c’est le funky « The squire » et un Baptiste encore en surchauffe (voir leur clip "Starky et Hutch" ci dessous). Enfin, Laurent Galichon semble s’être dit, moi aussi je veux mon Bron-y-aur (Led Zep, Physical Graffiti), on va donc œuvrer dans l’instrumental acoustique bien terroir, pour conclure, une fois de plus, sur un changement de ton.

Dites, on aurait pas oublié quelqu’un ? Jessyka Aké, au chant, possède un timbre et une technique assez semblable à sa prédécesseur, on aimerait sans doute qu’elle soit mise davantage à contribution que le strict déroulement des textes, mais sa couleur vocale sied très bien à cette musique, à contre-pied, là où on attendrait du masculin, du viril et du poilu. Un album dans la droite ligne du précédent, un peu plus funky (ce qui ne nous déplait pas), composé à la fois de titres plus carrés, courts, et à la fois d’envolées instrumentales progressives qui sont vraiment la marque des RED BEANS. Et je demande : à quand un album live, où là, on étirerait encore plus les titres ? 
 LUC B.


1 commentaire:

  1. Dis moi mon cher Rockin', toi que semble t'intéresser de près au blues hexagonal, voire européen , je suppose que tu as noté la tenue du 3eme European Blues Challenge le 8 et 9 mars au Bikini à Toulouse!
    Y seras-tu ou quelqu'un du Debloc? Pour ma part les billets sont déjà pris!

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