Le nom de Chuck Leavell doit
apparaitre sur la moitié des albums rock-blues de ces 40 dernières
années ! Grand connaisseur de la chose Blues, il rejoint les Allman’s
Brothers, plus tard joue avec Gov’t Mule, et participe à l’aventure Sea
Level, groupe jazz-blues progressif né des cendres des Allman’s, dont il est le
principal compositeur. On le connait comme accompagnateur des Rolling Stones depuis
les années 80, en studio et sur scène, suppléant
au décès de Ian Stewart, dit Stu, le pianiste historique du gang à Jagger. Et sur
le Unplugged de Clapton, le somptueux chorus de piano sur « Bad
Love » c’était lui… Malgré cet emploi du temps chargé, Chuck Leavell
trouve le temps d’enregistrer pour son propre compte, et BACK TO THE WOODS est
son cinquième album solo.
Le titre de l’album peut être
compris à deux niveaux, retour au bois, à la matière brute, aux racines, mais
aussi hommage à la grande passion de Chuck Leavell, la protection de la nature,
des forêts en particulier. Car en parallèle de son métier de musicien, Chuck
Leavell est aussi propriétaire d’arboretum, de plantation, sa femme et lui
étant très actifs dans la défense de l’environnement depuis 30 ans.
Dans cet album, Chuck Leavell
rend hommage aux grands pianistes de Blues, Leroy Carr, Ray Charles, Otis
Spann… Ca ne s’est pas fait en trois jours, mais au long court, avec pas mal
d’invités. Pourtant l’ambiance de l’album ressemble justement à une
jam, comme si tout était improvisé, simple, facile… L’hommage est respectueux,
sincère, l’ambiance très cosy ! Un disque à écouter dans un vieux fauteuil
club en cuir râpé, un verre malté à la main, devant un bon feu de cheminée…
J’ai horreur de cette expression, mais je n’en connais pas d’autres : BACK TO
THE WOODS est un disque de blues qui peut plaire à ceux qui n’aiment pas le
blues ! (sauf que... si on n’aime pas le blues, pourquoi acheter un disque
pareil ?!). Pas de prise de risque, le confort de l’auditeur est la seule préoccupation
de son auteur. Se faire plaisir, et par la même occasion, nous faire plaisir. C’est réussi. Même si au bout de 15 titres, on se dit que ça commence
à ronronner un peu…
Le premier titre donne le ton. « No special rider » évoque irrésistiblement le swing moite de Dr John, avec passage du tempo binaire au tertiaire toujours très efficace. On plie l’affaire en 2’50, et on enchaine sur un slow-blues « Evening train » (de Leroy Carr, connu aussi sous le titre « How long blues ») relevé d’une guitare acoustique. Et qui tricote sur ce manche ? Keith Richards…
Le premier titre donne le ton. « No special rider » évoque irrésistiblement le swing moite de Dr John, avec passage du tempo binaire au tertiaire toujours très efficace. On plie l’affaire en 2’50, et on enchaine sur un slow-blues « Evening train » (de Leroy Carr, connu aussi sous le titre « How long blues ») relevé d’une guitare acoustique. Et qui tricote sur ce manche ? Keith Richards…
Chuck Leavell n’a pas la puissance vocale de Ray Charles, mais il fait une reprise de brother Ray avec "Losing hand", et subtilement souligné d’une section de cuivres. Quel touché de piano sur le solo ! Comment qualifier la voix de Chuck leavell ? Ben... Normale ! On ne peut pas dire qu'il fasse des étincelles, mais tout sonne juste, il y a le ton, et surtout l'envie de servir au mieux les textes qu'il chante. Le titre qui suit « Naptown » (Leroy Carr encore) blues chaloupé, nous renvoie vers la Louisiane de Professor Longhair, un p’tit côté Tipitina, avec lignes de scat. Le titre éponyme « Back to the woods » est une création de Charlie Spand, le morceau est joué en piano solo, avec un tuba en guise de basse. Le boogie n’est pas absent avec « I got to go blues », souligné cette fois d’un violon country. On retrouve Keith Richard sur le shuffle « Boots ans shoes » signé Otis Spann, avec John Mayer en renfort sur le second solo de guitare.
Sur « Mean
Mistreater » (composé par Leroy Carr) un blues lent assez somptueux,
Chuck leavell partage le micro avec la chanteuse Candi Staton, et c’est Randall
Bramblett qui officie au saxophone ténor. Un « Memphis Town » enjoué
avec chœurs, et on retrouve Candi Staton au chant solo sur « The blues is
all wrong ». Chuck leavell conclut seul, chant et piano solo sur un titre
de Little Brother Mongomery « Vicksburg blues », un tempo lent et
mélancolique, une voix plus forte.
BACK TO THE WOODS, A TRIBUTE TO
THE PIONNEERS OF BLUES PIANO est un album très agréable à écouter, une
collection de vignettes aux couleurs différentes, qui raviront les adeptes du
piano blues, mais qui peut à mon sens plaire bien au-delà.
"No Spécial Rider" en live
Article écrit conjointement pour la revue BCR.
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