C'est une
évidence : Jimi Hendrix a marqué de façon
indélébile la musique en lui ouvrant de nouveaux
horizons, en créant de nouvelles perspectives. D'abord en
électrifiant considérablement le Blues (on retrouvait
même l'origine de son jeu de scène chez Buddy Guy,
Guitar Shorty, T.Bone Walker, voire Earl King – mais
les p'tits blancs z'avaient pas l'habitude -),
puis en l'extrapolant, en l'étirant vers d'autres horizons,
l'amenant ainsi à flirter avec le jazz, la pop et le
psychédélisme (ou l'inventer ?), pour créer en
définitive un monde nouveau où tout semblait possible
et où les frontières étaient abolies.
Hendrix, c'est un
chant et un jeu de guitare immédiatement reconnaissable. Une
marque déposée.
Son influence
demeure encore aujourd'hui prédominante sur une majorité
de musiciens.
On dit, non sans
raison, qu'après lui, la guitare ne fut plus jamais la même.
C'est indéniable, son empreinte se retrouve chez
d'innombrables musiciens. Certains, irrémédiablement
traumatisés, ou encore tout simplement par faute de caractère,
n'ont fait que suivre la route tracée, sans jamais s'écarter
du chemin, et sans jamais essayer d'aller au-delà du terminus
construit sur « Cry of Love » / « Firts
Rays of the New Rising Sun ». Alors que d'autres ont su se
démarquer en apportant leur propre personnalité. En
quelque sorte, une reprise du flambeau (qui peut être
contestable).
Le but de ce
modeste chapitre : faire (ou refaire) découvrir, très
succinctement, ceux qui portent de façon évidente sa
marque, son héritage ; en sélectionnant et recommandant
leur disque le plus représentatif, ou le plus hendrixien. En
tout cas, un qui en vaut la peine.
Robin Trower ne
peut être que le premier de la liste, car sans nul doute, c'est
celui qui a su le mieux perpétuer la flamme sans jamais
plagier son mentor. Certainement l'un des plus sincères,
cherchant toujours dans sa longue carrière, qui a connu des
hauts et des bas, à retranscrire un feeling plutôt
qu'une technique évidente. Son âge d'or est lié
au bassiste-chanteur James Dewear (auparavant avec Stone The Crows)
notamment grâce à deux disques incontournables, ou
plutôt deux chefs d'oeuvre : Bridge of Sigh et Live !
Frank Marino à
qui on avait prêté la légende suivante : lors
d'un séjour à l'hôpital pour abus de substances
illicites, il aurait vu l'esprit d'Hendrix venir le visiter pour lui
intimer l'ordre de poursuivre son oeuvre. Le principal concerné
réfuta plus tard cette anecdote. Si l'influence d'Hendrix est
très marquée sur ses premiers essais (surtout sur les
trois 1ers opus), Frank s'en démarquera progressivement mais
sans toutefois la renier ni l'oublier. En passant par plusieurs
périodes, notamment une très Heavy, proche d'un Nugent
bluesy sous amphétamines, les doigts dans la prise (State of
Shock), avec des soli intarissables, Frank dérivera vers des
plages aux parfums de jazz-rock et de rock-progressif. Au Canada,
Marino est un héros.
Child of Novelty
(le plus Hendrixien), mais Juggernaut pour ma préférence.
Le germain Uli
Jon Roth a du tomber étant petit dans un chaudron rempli de la
discographie complète du gaucher (concerts, bootlegs et pistes
obscures compris). Depuis, il ne s'en est toujours pas remis. Au
point qu'elle prenne le pas sur sa propre personnalité.
Mimiques, look, matos, et même le chant, se calquent sur son
idole (cependant Roth est tout sauf un bon chanteur). Roth n'hésita
pas parfois à faire du plagiait ; toutefois avec classe, car
il demeure un excellent musicien. Malheureusement, depuis quelques
années la vitesse prime sur le feeling (et ses adaptations de
chef d'œuvres de la musique classique ne sont pas toujours
heureuses). Son âge d'or reste lié au groupe de
Hard-rock, Scorpions. Notamment parce que la rencontre de
tempéraments différents (Rudolf Schenker, Meine et
lui-même) conférait aux teutons une diversité et
un lyrisme qu'ils perdront au profit d'une musique nettement plus
carrée. Ses deux premiers opus, Earthbreaker et Firewind,
auraient pu être de pures pépites si Uli ne s'était
pas borné à prendre le micro alors qu'il demeure un
piètre chanteur.
Eddie Hazel, adepte du phasing et de la wah-wah, guitariste spontané, jouant principalement au feeling, il illumina les albums « Free your Mind... and Your Ass will Follow » et « Maggot Brain » de Funkadelic.
Maggot Brain,
rien que pour le titre éponyme qui n'est qu'une longue
complainte à la guitare. George Clinton lui avait demandé
de jouer comme s'il venait de perdre un être cher (Clinton aurait insisté en lui proposant de penser à la disparition de sa mère, ce à quoi Eddie lui aurait répondu "Motherfucker" avant de se lancer dans cette formidable improvisation). La Wah-Wah
saturée de Fuzz pleure par toutes les stries du bois de la
Stratocaster. Maggot Brain sera joué à son enterrement,
le 23 décembre 1992
Eric Gales, membre d'une fratrie de guitaristes gauchers talentueux, tous ancrés dans le blues (souvent tendance métal en fusion). Ils firent un disque ensemble : le bien nommé « Left Hand Brand » (1996). Eric se démarque néanmoins par une vélocité et un groove rare qui le rapproche irrévocablement de Jimi. Il fut même un temps considéré, et non sans raison, comme le nouvel Hendrix. Il fut même produit par le label de Janie Hendrix, la demi-sœur de Jimi.
Gales est un grand guitariste de Blues-rock, du genre en ébullition et légèrement parfumé de psychédélisme. C'est irrévocablement. Cependant, il lui arrive souvent d'être un tantinet bavard, et d'avoir la main un lourde sur moult couches de guitares. Le jour où il arrivera à temporiser ses (h)ardeurs, il accouchera d'un grand disque.
Celui-ci, parce que c'est le disque que Janie Hendrix a en partie financé.
La Gibson SG '69 d'Hendrix (exposée à l'Hard-Rock Café de l'Ontario) |
Stevie Salas, une véritable pile électrique celui-là, le genre de gars à mettre le feu sur scène, sans l'aide d'artifices , juste à l'aide de sa gratte, de son arsenal de pédales (il adore expérimenter en la matière, jusqu'à tester différents placements des petites boîtes magiques). Même s'il privilégie les rythmes funk en mode Heavy, ses ballades et ses slows trahissent une grosse influence du gaucher. Tout comme bon nombre de ses soli gorgés de wah-wah.
Back from the
Living
Craig Erickson.
Peu connu, ce gaillard disait haut et fort à ses débuts
que, bien qu'étant évidemment très concerné
par le Blues, il préférait la Country (rock ?), mais
que sa maison d'édition (Shrapnel de Mike Varney) l'incitait à
se focaliser sur les douze-mesures. Vraiment ? Des années plus
tard, Graig n'a toujours pas réalisé un seul disque de
Country, par contre il est de plus en plus Hendrixien, comme le
démontre l'album qu'il a réalisé avec Rob
Lamothe (Riverdogs) au micro.
Il joue sur une
Vigier Excalibur (Made in France).
J'aime bien Eric Gales que j'ai re-découvert grâce à son endorsement des guitares Magneto Sonnet. Il vient de sortir un CD/DVD live qui est vraiment sympa (les mêmes titres sur les deux support cependant) sa maitrise est parfois dévordante mais il groove vraiment superbement et possède une voix vraiment à la hauteur.
RépondreSupprimerDans tes émules tu as ommis l'excellent Hiram Bullock mais tu as peut être prévu de le mettre dans la Part 2 en tous cas vraiment un artiste que je respecte énormément par sa façon d'aborder le réperoire du Voodoo child
Je pense que Gales n'a pas encore réalisé un album à la hauteur de son talent. Il lui suffirait juste de canaliser son débordante énergie.
SupprimerQuant à Hiram Bullock, désolé, mais je l'avais complètement oublié. En fait, à une époque (reculée ??), j'en entendais régulièrement parlé, et il m'arrivait de lire quelques rare papiers sur sa personne.
Je ne crois l'avoir écouté. Un conseil ?
Jean Paul Bourelly!!!
RépondreSupprimerUne idée de ce qu'aurait pu offrir Hendrix si... Son album consacré au maître ("Tribute to Jimi" chez DIW... plus très facil à trouver...)est pour moi le plus réussi des hommages, une relecture intelligente, fidèle, moderne et originale.
Et Randy Hansen ?
RépondreSupprimerhttp://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=zsKBHZK2upE#!
www.hardmaisrock.com
Tiens... je vais remettre mon post en avant première pour ce début d'année...
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