Norum immergé dans un Heavy-Rock
70's version LOUD !
John
Norum est surtout connu pour son rôle de guitariste au sein du
groupe de Hard-FM Suédois, Europe. Un groupe de minets
chevelus peroxydés propulsé par le succès
phénoménal du single « The Final Countdown »
en 1986 (pourvu d'un formidable solo blackmorien en diable, mais le
grand public retiendra surtout le thème pompeux aux claviers), présent
sur les derniers juke-box encore en état de marche cette année-là. Norum eu
le courage de quitter le groupe en pleine gloire, pour divergence
musicale (bien trop de claviers à son goût, et
certainement aussi parce que l'on avait retenu aucune de ses
compositions sur leur dernier opus - elles sont toutes, à l'exception d'une seule co-signée, du chanteur Joey Tempest -). Il ne réintégrera
Europe que pour leur reformation en 2004. Il fut également le
guitariste de Dokken en 1990 et 2002. Parallèlement, il géra
une carrière solo débutée en 1987 (avec un premier album salué
par la critique spécialisée), dont « Play
Yard Blues » est la huitième réalisation,
album live compris.
Depuis quelques temps, John semble avoir délaissé ses Fender Stratocaster, et autres cousines aux formes stratoïdes équipées de Floyd-rose, au profit de Gibson LesPaul. Résultat, un son bien plus lourd, favorisant les graves, et faisant abstraction de tout maltraitance de cordes à l'aide de vibrato mécanique.
Déjà, le précédent, "Optimus" (de 2005 sur Mascott Records), présentait un son et une forme évoquant de sombres bourrins tels que Black-Sabbath, Black Label Society, Alice in Chains, Ozzy, Stone Temple Pilot. On n'est pas là pour rigoler.
Un disque sympathique, assez lourd donc, avec grosses guitares (de viking), riffs massues (marteau de Thor), batterie acrobatique (chevauchée des Walkyries), et basse ronflante (souffle corrosif des trolls). Du brutal qui ne dénie pas l'aspect mélodique, s'offrant le luxe d'accalmies de haut-vol (les très bons "Change Will Come" et "One More Time"). On remarque que John a commencé à réduire considérablement les soli à rallonges et les démonstrations techniques. Il y en a bien encore quelques retours de tics nerveux de frénétique du manche, mais pas suffisamment pour gâcher ce scud de métal lourd en fusion. De bons moments.
Depuis quelques temps, John semble avoir délaissé ses Fender Stratocaster, et autres cousines aux formes stratoïdes équipées de Floyd-rose, au profit de Gibson LesPaul. Résultat, un son bien plus lourd, favorisant les graves, et faisant abstraction de tout maltraitance de cordes à l'aide de vibrato mécanique.
Déjà, le précédent, "Optimus" (de 2005 sur Mascott Records), présentait un son et une forme évoquant de sombres bourrins tels que Black-Sabbath, Black Label Society, Alice in Chains, Ozzy, Stone Temple Pilot. On n'est pas là pour rigoler.
Un disque sympathique, assez lourd donc, avec grosses guitares (de viking), riffs massues (marteau de Thor), batterie acrobatique (chevauchée des Walkyries), et basse ronflante (souffle corrosif des trolls). Du brutal qui ne dénie pas l'aspect mélodique, s'offrant le luxe d'accalmies de haut-vol (les très bons "Change Will Come" et "One More Time"). On remarque que John a commencé à réduire considérablement les soli à rallonges et les démonstrations techniques. Il y en a bien encore quelques retours de tics nerveux de frénétique du manche, mais pas suffisamment pour gâcher ce scud de métal lourd en fusion. De bons moments.
Cinq plus tard, après avoir retrouvé son vieux copain Joey Tempest, réintégré Europe et réalisé avec trois disques, John réitère l'expérience solo.
Plutôt
qu'un album de Blues, et/ou de Blues-rock, comme pouvait laisser présager
la pochette et le titre, c'est dans le Hard-blues et surtout le
Heavy-rock des 70's que s'est immergé Norum. Et c'est plutôt
dans l'artillerie lourde du genre qu'il opère. C'est même
parfois bien chargé, comme avec « Got my Eyes on You » qui navigue entre un Dokken 80's et le Black Sabbath
de Dio. Ou encore « Over & Done » qui
évoquerait un Whitesnake plombé, ou l'oublié Manic Eden. Tandis
que « Born Again » accélère le
tempo pour flirter avec le Heavy-Metal de la NWOBHM.
"Play Yard Blues" attaque fort d'entrée, avec « Let it Shine » . Un Heavy-blues-rock porté par un riff genre Gov't Mule Mark III, ponctué de couplets dont le chant est à l'unisson avec la guitare, donnant ainsi la sensation d'un fort parfum typé Frank Marino. Refrains dotés d'un certain lyrisme 70's, wah-wah volontaire, break aérien et évanescent, suivit d'un solo épique. Une belle entrée en matière. Assurément, le titre phare. Cela sonne comme un classique, au point où, croyant à une reprise enfouie dans de lointains souvenirs, on court vérifier le nom du compositeur.
« Red
light » suit à peu près la même ligne,
avec un chant tendance « Creammienne ». Norum ne
lâchera plus la pression avant le titre de clôture ; seul
titre vraiment blues. Du moins dans le style d'un Gary Moore. Bien
plus un long, et bon, solo, que réellement un instrumental. Une improvisation, ou plutôt un développement démarrant sur un chorus blues.
Dans
l'ensemble, on gravite dans un Heavy-rock puissant, le blues,
lorsqu'il y a, n'étant vraiment qu'en filigrane, avec tantôt
l'omniprésence d'un lyrisme à la Thin-Lizzy. Sans
omettre quelques plans qui n'auraient pas dépareillés
dans Dokken ou Europe (forcément). On gravite autour des Frank
Marino, Mountain, Ben Granflet, Pat Travers, Whitesnake, Gary Moore
post 80's, Graig Erickson, Electric Sun, Three Man Army. Cela déborde
de grosses guitares biens grasses, avec des soli lumineux, inspirés, travaillés
avec une bonne maîtrise de la wah-wah, tout en évitant
soigneusement l'album de guitar-hero démonstratif. Les tics du shredder (qui pouvaient parfois ternir des pièces de ses disques précédents) sont rares.
Le chant est un peu feutré, jamais poussé ou forcé : il se situe entre David Coverdale, Phil Lynott, Jorn Lande et Rob Lamothe (cependant sans atteindre le niveau de ses derniers).
Le chant est un peu feutré, jamais poussé ou forcé : il se situe entre David Coverdale, Phil Lynott, Jorn Lande et Rob Lamothe (cependant sans atteindre le niveau de ses derniers).
John avec son fils, Jake Thomas |
Un peu décevant au début (lorsque l'on s'attendait à un autre registre ?), mais très vite, au fil des écoutes, l'album s'instaure finalement comme une belle petite réussite. Simplement un bon album de Hard-Rock, à l'ancienne.
Trois
reprises, qui font honneur aux originaux : « It's only
money » de Thin-Lizzy (original sur le disque « Nitghlife » - [liens / Thin Lizzy : Johnny the Fox et Live and Dangerous]), le char d'assaut « Ditch Queen » de Frank Marino (sur
« Juggernaut », peut-être son meilleur
opus (lien / "Juggernaut")) , et « Travel in the Dark » de Mountain (sur
« Nantucket sleigrith »).
L'album est
dédicacé à Michelle Meldrum Norum (guitariste des groupes Phantom Blue et de Meldrum), son épouse décédée
le 21 mai 2008, à l'âge de 39 ans.
John et Michelle (originaire de Detroit) se sont mariés en 1995, et ont emménagé en Suède. Ils ont un fils, Jake Thomas (l'adorable bambin ci-dessus).
Suite à la croissance d'un kyste au cerveau, Michelle tombe dans le coma le 18 mai 2008 ; elle succombe trois jours plus tard.
Suite à la croissance d'un kyste au cerveau, Michelle tombe dans le coma le 18 mai 2008 ; elle succombe trois jours plus tard.
P.S. : Notons la
présence, bien discrète (noyée), de Mic Michaeli, le claviériste d'Europe ; ainsi que celle de Leif Sundin (Great King Rat, Michael Schencker Group, Treat, Brian Robertson, House of Leaf) au chant sur "Born Again" et "Got my Eyes on You".
- Let it Shine - 4:56
- Red Light Green High - 4:12
- It's Only Money 2:54 (Phil Lynott)
- Got My Eyes on You - 3:14
- When Darkness Fall - 3:51
- Over and Done - 3:51
- Ditch Queen - 5:41 (Marino)
- Travel in the Dark - 4:11 (Pappalardi - Collins)
- Born Again - 4:13
- Play Yard Blues - 4:08
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