Certaines
œuvres musicales portent des surnoms qui distillent une aura de mystère. Elles
en deviennent ainsi célèbres et sujets d'inspirations diverses dans une vie
artistique plus vaste : cinéma, peinture, littérature. Et quand je parle de sentiment
de célébrité pour le titre d'une œuvre, cela est applicable à tout le monde, y
compris ceux qui n'en n'ont jamais écouté une seule note. "Symphonie Inachevée" : une A.O.C. qui,
comme "la truite", rime avec Schubert.
Étonnant si l'on considère que les symphonies dites "inachevées" sont
légions (10ème de Mahler, 9ème de Bruckner
et j'en passe). Mais pour ces derniers, c'est souvent la mort qui a sifflé la
fin de la partie. Pour Schubert, ce n'est pas la raison, il lui reste
en 1822 six années à vivre et il
écrira une 9ème symphonie tout à fait complète, et plutôt développée
puisque portant le sous-titre "La Grande" (50').
En 1954, un improbable biopic sur Schubert est tourné par Glauco Pellegrini avec Claude Laydu et Marina Vlady. Le titre : "La
Symphonie Inachevée". Quand je vous le dis que l'appellation est
déposée… Claude Laydu, ex curé de campagne (Celui du "journal" de Bresson) se retrouve ici coiffé comme un rocker dans une
réalisation à côté de la plaque historique et musicale, donc à oublier !
Ah
oui, au fait, pourquoi cette symphonie se termine ainsi après son mouvement
lent ? Pourquoi ni scherzo ni final, une forme classique imposée que Schubert
respectait à la lettre dans ses 6 symphonies précédentes ?
-
Mais M. Claude, vous dites 6, et la 7 alors ?
-
Elle n'existe pas vraiment Sonia, c'est la 8 qui aurait dû porter ce numéro 7. Ce
qui pose une autre question : où serait passée la 8ème puisqu'il y a
une 9ème…
-
Ne le prenez pas mal M. Claude, mais j'attrape la migraine là !
-
Vous savez Sonia, Schubert a tellement souffert d'incompréhension en son temps
que son catalogue est un puzzle… inachevé, je vais essayer d'expliquer tout
cela.
-
Heuuu et c'est qui ce chef d'orchestre, ce M. Blombstedt ? Un petit nouveau, un
beau jeune homme ?
-
Hi Hi, pas vraiment ! Herbert Blombstedt fête énergiquement ses 85 ans et, dans
une discographie pléthorique, j'ai choisi son merveilleux disque pour ne pas
toujours parler des mêmes artistes.
-
Ah je vois…. Dites donc, ça serait rigolo une chronique de M. Luc sur ce film… C'est bien
son genre…
Je
vous renvoie à la biographie détaillée de Schubert
dans l'article consacrée au Quintette "La truite" et au Quatuor "la jeune fille
et la mort" (clic). Prenons l'affaire en 1822, année où l'existence du compositeur va basculer dans une
longue et tragique agonie qui l'emportera en 1828.
À
25 ans, le jeune Franz atteint la maîtrise totale de son art créatif. Le 30 octobre 1822, il écrit la date en
tête de la partition vierge d'une symphonie en si mineur qui va devenir une
légende. Il ne compose que les deux premiers mouvements. Bizarrement la correspondance
échangée avec ses amis ne fait jamais mention de ce projet. En 1823 Schubert est promu membre d'une
société musicale. En remerciement, il envoie un courrier étrange en promettant "d'offrir"
une symphonie. De laquelle parle-t-il ? De l'achèvement attendu de celle en
cours d'écriture, ou de celle de 1821,
la fameuse N°7 D 729, des esquisses
qui ne seront pas orchestrées complètement, et de fait hors catalogue officiel.
L'histoire reste muette sur la suite donnée à cette promesse.
Pourquoi
cet abandon total en cours de route, cette dissimulation ? Le travail commencé
sur la 8ème est du domaine du chef-d'œuvre ! Ce n'est plus une
ébauche mais un ouvrage majeur dans son parcours. Schubert
innove, tant par les dimensions des mouvements que par l'esprit sombre et
métaphysique de l'écriture. Nous sommes loin des accents mozartiens des
symphonies précédentes. Le chef d'orchestre Hekbeck
redécouvre en 1865 la partition dans
des documents appartenant à Anselme
Hüttenbrenner, ami un peu jaloux du génie, et la crée dans la foulée. 43
ans de silence et de mystère et plusieurs hypothèses !
Schubert
aurait honoré sa promesse en offrant sa demi-symphonie qui ne sera jamais jouée,
car à cette époque, une symphonie en seulement 2 mouvements est considérée
comme injouable ! Péripétie possible à la lecture des manuscrits de la fameuse
Société Musicale, mais cela n'explique pas pourquoi l'œuvre est restée
inachevée ! Par ailleurs, on a retrouvé en 1969
quelques mesures initiales du Scherzo. Donc Schubert
avait bien l'intention de poursuivre son ouvrage. Qui ou quoi l'en aurait empêché
?
L'hypothèse
la plus admise est la révélation de sa syphilis. Schubert
se sachant condamné à une vie courte aurait traversé un état dépressif et
abandonné un travail qui, à l'instar de nombre de ses œuvres, somme toute très en
avance sur leur temps, avaient peu de chance d'être jouée dans l'immédiat. D'autant
qu'il faut bien admettre qu'en 1822,
Schubert a trouvé les clés des modes de composition
et d'architecture formelle que l'on rencontrera chez le visionnaire Bruckner (clic) près d'un demi-siècle plus
tard !
Herbert Blomstedt
Le
chef d'orchestre Suédois (naturalisé américain) Herbert
Blomstedt est né en 1927
à Springfield dans le Massachusetts
! L'enfant n'a que deux ans quand sa famille retourne s'installer dans son pays
d'origine. Il fréquente le collège royal de Stockholm et l'université d'Uppsala
(fondée en 1477). Le jeune homme étend son art dans tous les domaines : la
musique contemporaine à Darmstadt en
1949, puis le baroque auprès de Paul Sacher en Suisse. Pour la direction
d'orchestre, il suit les enseignements d'Igor
Markevitch, de Jean Morel
à la Juilliard School et de Leonard Bernstein. Rien d'étonnant après
un tel parcours qu'il remporte le prix Koussevitzky
en 1953 à 26 ans.
Herbert Blomstedt est un homme peu connu car discret.
Comme interprète, ses compositeurs de prédilection sont Beethoven,
Mendelssohn, Schubert
(à l'évidence), Bruckner et Richard Strauss.
Il excelle également dans le répertoire nordique : Grieg,
Berwald, Sibelius
et Carl Nielsen.
Un
grand artiste est toujours un peu un original. Blomstedt
appartient à l'église "Adventiste du septième jour". Il ne répète
jamais les vendredis soir et les samedis (c'est du travail), mais donne des
concerts qu'il considère plutôt comme des moments de prière. On ne sera donc
pas surpris de voir ce mince octogénaire réaliser la première intégrale
marquante depuis celle de Günter Wand
des symphonies du mystique Bruckner.
Il en a dirigé à Paris la 8ème symphonie le 27 septembre dernier.
Ce
chef a conduit les meilleurs orchestres de Scandinavie et de la planète, dont
la Staatskapelle de Dresde (1975-1985) avec
lequel il a enregistré les symphonies de Schubert.
Son coffret de 3 CD consacré à Paul Hindemith est
un enchantement au sein de sa discographie qui met en relief la fidélité de ce
chef envers l'esprit musical des œuvres.
Mouvement 1 : Allegro Moderato
Cette
symphonie fait partie des œuvres qui me posent problème en termes de commentaires.
Comment traduire avec de simples mots, sans tomber dans des analyses musicales
pointues, la puissance émotionnelle qui se dégage de cette bonne vingtaine de
minutes de musique. Cliquons sur le lien…
De
sombres accords aux contrebasses se font entendre. Il semble que le silence
d'où surgit ce motif grave constitue un prélude en lui-même, une genèse de la
partition, une marche vers un drame qui va se nouer. [16"] Un premier
motif rythmé aux cordes et au bois s'oppose déjà au climat tendu des premières
mesures. Le climat reste indéfinissable. Est-ce une course pastorale pour s'écarter
d'un orage proche, ou une fuite angoissée pour échapper au drame suggéré par
l'introduction. La musique gagne en énergie, s'assombrit ici et là par de
brèves et interrogatives interventions des cors. [1'12"] Une nouvelle
mélodie plus sereine et chantante suit des accords sévères de cors. On retrouve
le Schubert romantique, l'homme jeune, insouciant.
Herbert Blomstedt joue sur la clarté, expose toute cette
riche matière sonore dans une poétique logique. Le tempo assez vif évite de
dramatiser à outrance ce mouvement et l'allège de toute lourdeur germanique.
Les couleurs instrumentales de la Staastkapelle de
Dresde sont magnifiées par une mise en place orchestrale précise.
Entre
insouciance et peur du destin, vers quel chemin Schubert veut-il nous
entraîner. À travers ces thèmes et mélodies aux accentuations antinomiques, il
est quasi impossible de le savoir. Schubert le sait-il lui-même ? Le génie du
compositeur se manifeste ainsi. Il tisse une forme sonate classique, certes, mais
distille une incertitude totale quant à l'évolution de l'atmosphère
psychologique, et cela grâce à un jeu complexe sur les tonalités à travers les
développements thématiques. [1'58] Les trilles des cordes déchirent l'espace,
les phrases initiales reviennent, s'entrechoquent, se métamorphosent presque
furieusement. [3'37"] L'introduction aux contrebasses réapparait, c'est
logique, mais vers quel but ? Les violons s'élancent dans une longue plainte
vers un point culminant et tragique. Ce crescendo conduit à un combat
symphonique où trombones et trompettes s'affrontent. [5'11] Nous traversons là
un des moments les plus bouleversants de l'art de Schubert et de la musique
tout court. De tonalité en tonalité, le compositeur varie les réexpositions
jusqu'à une coda poignante. Cette symphonie est vraiment un tournant "pathétique"
dans l'inspiration de Schubert, dans sa
vie aussi.
Étant très
attaché à l'interprétation métaphysique de Karl Böhm, je trouve dans la
direction de Blombstedt une transparence
infinie, un équilibre rare entre les pupitres. Même les timbales jouent un rôle
autre que souligner quelques effets sonores : celui d'une présence inquiétante.
J'ai toujours ressenti dans ce morceau comme une forme de déchirement. Schubert
aurait-il entendu et voulu revisiter la 5ème symphonie de Beethoven,
mais sur un ton plus introverti ?
Mouvement 2 : Andante con moto
Si
le premier mouvement jouait sur les contrastes et l'énigme des sentiments,
l'andante va s'affranchir au premier abord des doutes de l'auteur. Quoique.
Une
complainte des cordes et quelques notes lointaines des cors introduisent ce
second mouvement qui, par tradition de la forme "symphonie", se doit
d'être lent et méditatif. [1'18"] Très martiale, la seconde idée se veut
presque joyeuse, un rien ensoleillée, en contraste absolu avec les ténèbres si
fréquentes dans l'allegro. [2'22"] Une mélodie délicate des cordes et un
dialogue hautbois et flûte apportent une touche de douceur et de bonhomie. Je
parlais plus haut de la 5ème symphonie de Beethoven,
nous baignons ici dans la scène au champ de la 6ème la "Pastorale".
Un plagiat ? Pas du tout car la reprise du second thème [3'44"] avec rage
nous renvoie aux interrogations existentielles qui domine l'ouvrage. Chez
Beethoven, seule la félicité dominait.
Herbert Blombstedt reste l'homme de la situation. Le
discours est à la fois concertant et le legato fluide et gracieux.
[8'01"]
Le développement se fait tendre mais, toujours fidèle à l'ambigüité des
sentiments qu'il veut suggérer, Schubert
étire le temps, diffuse une ombre face au soleil, laisse les cordes se perdre dans
l'extrême aigu. L'andante s'achève ainsi sereinement certes, mais subtilement
teinté de nostalgie.
Le
Scherzo et le final auraient-ils résolu, dans la joie ou l'angoisse, la sourde
ambivalence des émotions présente à tout moment dans cette symphonie tronquée ?
Nous ne le saurons jamais…
Discographie alternative
Elle
est impressionnante. Commençons par le CD commenté qui est extrait d'une intégrale des 8
symphonies réparties sur 4 CD, et globalement excellente et même plus. Atout
supplémentaire, on la trouve à un prix imbattable. Dommage que le livret se
réduise à… rien !!!
Même
présentation en coffret avec l'intégrale réalisée par Karl Böhm
de 1963 à 1971 à la Philharmonie de Berlin.
Le chef viennois parvient à un souffle épique inégalé. Le pathos romantique reste
très ductile et pertinent dans cette interprétation "à l'ancienne"
(6/6), à noter la présence d'un livret détaillé. Carlos
Kleiber a enregistré l'inachevé en album simple (avec la 3ème
symphonie) en 1979. Il propose une
vision authentique, lumineuse, tendue et nerveuse aux accents beethoveniens. Kleiber dirige la Philharmonie de Vienne, la
beauté sonore est diabolique, une autre référence (6/6).
Dans
mes trésors, on trouve quelques raretés : Otto
Klemperer avec le Philarmonia
offre une lecture au scalpel permettant une découverte à la note prêt de l'œuvre.
Une petite harmonie et des cuivres très en avant participent à cette lisibilité
exigeante qui aboutit cependant à une légère impression de froideur (5/6).
Inattendue
et en live, la captation d'un concert de Pablo Casals
lors du festival de Malboro de 1968. L'artiste catalan joue avec un
petit orchestre (des membres du symphonique de
Boston). Si cette interprétation laisse la place à la
spontanéité par rapport à la fidélité au texte, on ne peut rester insensible à
l'humanité du maestro de… 92 ans. Une touchante curiosité (4/6). Il faudrait
également citer Günter Wand, mais je ne
connais pas ce CD indisponible mais reconnu comme référence.
IMPORTANT : Il est
important de considérer que nonobstant une analy
- Monsieur Rockiiiiiin,
j'ai un souci avec la chronique de M. Toooooonnnn...
- Faites voir Sonia, mon petit
chat….
- il manque des mots…
- Oui c'est bizarre, on
dirait une chronique inachevée…. Bof c'est déjà assez long comme ça, ha ha ha…
- Ce n'est pas très
sympa M. Rockin et même taquin, mais c'est vrai que s'il y avait eu les quatre mouvements, hi
hi hi…
Vidéos
La symphonie.
Puis, pour faire un peu mieux connaissance avec Herbert Blomstedt, voici le début de la troisième partie de la symphonie "Mathis le peintre" de Paul Hindemith enregistrée au Royal Albert Hall de Londres en 2010 avec l'orchestre de la BBC. Illustration de circonstance : "la tentation de Saint Antoine" du peintre Matthias Grünewald (1475-1528.)
Chose bizarre mais c'est une symphonie qui a même été le fond sonore du dessin animé télévisé des "stroumphs". Pour ma part,entre la version de Karl Böhm et cele de Carlos Kleiber, je garde celle du fils de Erich.
RépondreSupprimerEt moi je garde celle du père de Carlos, d'une insoutenable tension dramatique.
SupprimerMerci Monsieur TOON de cet engageant commentaire de L'Inachevée.
Vous savez que bien d'autres hypothèses se murmurent au sujet de cet inachèvement. Schubert, compositeur inchoatif pour reprendre un adjectif lié à un essai de Dominique Fernandez, lançait beaucoup d'idées sur les portées mais peinait parfois à finir ses oeuvres, notamment dans le domaine de la grande forme.
Il semble que la tonalité choisie, la cohérence dialectique entre les deux mouvements, l'aient dissuadé de chercher une suite à ce binôme symphonique.
J'ai toujours considéré que le Scherzo et le Finale de La Grande cultivaient un esprit très différent des deux premiers mouvements -je n'ose point dire que la qualité de leur inspiration est moindre...
Merci Melomaniac,
SupprimerJe suis tour à fait d'accord sur votre impression d'inspiration moindre dans les deux derniers mouvements de la 9ème symphonie, notamment le dernier qui semble par moment tourner en rond, divines longueurs ou pas….
J'irai même plus loin en disant que l'absence des deux mouvements ultimes de la 8ème est peut-être une bénédiction, dans le sens où, entre la gravité des premières mesures de l'allegro et la sérénité de la fin de l'andante, l'œuvre se suffit à elle-même et que le silence s'impose. Le travail achevé pour coller à l'académisme formel en 4 mouvements aurait peut-être "gâché" la pureté de ce "binôme" pour reprendre votre terme. Et en effet, Schubert a peut-être choisit cette voie… mystère…
J'ai écouté les tentatives de reconstitution des mouvements "manquants" par des musicologues et jouées dans les meilleures conditions (Neville Marriner), je n'adhère pas vraiment. Le final issu de la musique de scène de Rosamunde me paraît même hors sujet et trop court de toute façon... Avis purement personnel, cela va de soi…
Oui il y aurait beaucoup d'autres grandes versions à citer dans la discographie : Erich Kleiber surement (CD a priori quasi introuvable en neuf) et on pourrait ajouter Toscanini avec l'orchestre NBC malgré un son insoutenable et un allegro moderato devenu furioso !!
Merci Pat
RépondreSupprimerJe vais ouvrir une rubrique œnologie-musique :
Bougogne (chambolle-musigny) : Karl Böhm ; puissant et automnale, à déguster après une partie de chasse dans les forêts viennoises.
Bordeaux (un grand Saint-Emilion) : Carlos Kleiber : presque classique, pas d'épaisseur romantique, les saveurs bien définies de la philharmonie de Vienne ; les mélomanes peu mystiques ne peuvent qu'adorer…
Loire (Pouilly-fumé) : Blombstedt : corsé et fruité comme les couleurs instrumentales de la staatskapelle de Dresde ; une force retenue aux mille parfums
Savoie (Mondeuse) : Casals : Fruste en apparence, un petits vin personnalisé qui se boit entre ami à la bonne franquette, un Schubert chaleureux et dédramatisé…
T'en pense quoi… Hips…
Je pense que faire une comparaison entre une oeuvre et la direction d'un orchestre par un grand chef et l'oenologie serait une bonne chose pour les non initiés à la musique classique en général et au chef d'orchestre en particulier ! Et pour ceux qui ne boivent pas ,avec une pâtisserie pour les gourmands ou une pièce de boeuf avec les carnivores !
RépondreSupprimermerci Claude de mettre cette musique à la portée de toutes les oreilles. Je ne renierai pas mon cher Blues, mais je prend goût au classique grâce à toi.
RépondreSupprimerMerci Cat.
RépondreSupprimerIl est exclu de "divorcer" d'un genre musical adopté pour la vie pour un autre ! Le but du blog est d'entrebâiller des portes vers de nouveaux univers que l'on peut laisser de côté pour diverses raisons, ou des a priori culturels (ex : Le rock est joué par des junkies qui connaissent 3 accords, le classique c'est pour les intellos rupins, j'en passe et des meilleurs)…
De mon côté je fais la démarche inverse, je n'ai jamais autant "creusé" l'univers classique en explorant les œuvres. Et de mois en mois je découvre le blues, certains Rock… De quelles tendances, bof, je laisse cela aux spécialistes comme toi, Bruno, Luc, Rockin et les autres… on verra la science plus tard…
A conseiller aussi, une version sur instruments et diapason d'époque
RépondreSupprimerde Jos Van IMMERSEEL et ses musiciens d'ANIMA ETERNA (des baroqueux flamands)
chez SONY, 1997. Incontournable, car c'est la seule version dont je dispose à ce jour!
Donc subjectivité totale!
Mais que dire et que penser de Agostino STEFFANI (1654-1728), que tout le monde connait,bien sur,
surtout dans les interprétations de Cecilia BARTOLI.
Un admirateur anonyme 74
Merci pour cette suggestion surement passionnante, mais ce coffret est épuisé. Je m'interroge du bien-fondé de jouer "baroqueux" les 2 dernières symphonies de Schubert qui bénéficient d'une orchestration qui flirte avec l'orchestre romantique (3 cors, 3 trombones).
RépondreSupprimerL'écoute du premier mouvement sur YouTube est assez surprenante par l'acidité des timbres et la rudesse des timbales ! http://youtu.be/kyb5-61N9dY.
Au-delà des questions de couleurs sonores, l'interprétation de ce mouvement est de bon aloi, quoique un peu psychorigide à mon gout...
A noter qu'un album simple avec les 8ème et 6ème est disponible à prix modique en Allemagne.
Agostino STEFFANI ? Désolé, mais j'avoue mon ignorance, si vous pensez à l'album Mission, c'est une nouveauté qui semble bien accueillie…
La mort, qui achève nos existences, en fait pourtant à chaque fois des "symphonies inachevées". D'où la douleur poignante de cette musique, et sa nostalgie inconsolable de la vie, y compris quand elle parvient à la sérénité... en attente du mystère éternel. Quel est le chef d'orchestre qui a pu rendre tout cela, puisque je l'ai reçu? C'était au début des années 50. Au verso du disque, il y avait Les Préludes. Je ne sais plus le nom de ce chef.
RépondreSupprimerJe me rappelle ! André Cluytens. 1952 environ, orchestre du conservatoire (je crois qu'il a donné aussi les deux concerts en 1960 à Berlin). Je ne sais pas si c'est la "meilleure version" aux yeux des musicologues, mais c'est celle qui m'a le plus ému.
RépondreSupprimerMerci François pour ses précisions et souvenirs....
RépondreSupprimerAndré Cluytens a enregistré plusieurs fois la symphonie inachevée de Schubert, et en effet avec la philharmonie de Berlin en 1961 (réédité par le label Testament)
C'est un disque mono de Inghelbrecht qui m'a fait découvrir l’œuvre, puis rapidement j'ai découvert la version de Böhm... Çà ne me rajeunit pas :o)
Amicalement