mercredi 29 août 2012

HADDEN SAYERS - "Hard Dollar" - (2011) by Bruno




Hadden Sayers est comme un docteur itinérant (certainement pas du genre charlatan) administrant les remèdes adéquats aux patients souffrant d'une carence en Blues frais, roots, électrique et sincère.

Troubadour à la Stratocaster, Hadden, pour son septième album, nous invite à un voyage au pays du Blues, grâce à ses chansons qui s'ouvrent aux différentes branches de la musique du diable.
Ainsi, tout au long de l'album ce natif de Nacogdoches assène des Blues de différents horizons, qui trahissent tous néanmoins l'âme Texane de l'interprète. La première écoute est un peu surprenante, voire décevante, car elle donne l'impression d'un patchwork.

On retrouve ainsi à travers ses treize compositions du Blues-rockabilly appuyé à la Jimmy Thackery, un Souful en duo avec Ruthie Foster, du Blues-funk et boogie sauce Popa Chubby (sans les soli), un autre épicé au Snook Eaglin ', Chicago-blues avec un gros clin-d'œil à Hubert Sumlin, un slow-blues (dédicacé à Sean Costello) qui a quelques petites intonations de « Blue-Jean Blues », un country-folk-rock façon John Mellecamp, un blues-jazzy genre Leon Redbone en plus électrique, de l'americana même, du Blues encore qui évoque les frères Vaughan et Doyle Bramhall, et un instrumental à la Albert Collins. Presque une circumambulation du genre, en évitant le Blues moderne flirtant avec le Hard.

En toute logique, beaucoup d'influences texanes planent sur ce disque.
C'est l'album du renouveau, d'un nouveau départ après des années de galère, d'entourloupes, de malchance et d'incertitude. D'où le titre, « Hard Dollar », pour signifier la difficulté que l'on peut avoir pour gagner sa croûte, en parcourant les routes avec tous les obstacles (et le gars, apparemment, en a eu quelqu'uns assez conséquents), pour parvenir à monter sur les planches pour un revenu parfois bien modeste.

Hadden Sayers chante bien et juste d'une voix rocailleuse, évoquant bien souvent celle de Popa Chubby avec quelques inflexions à la Bill Perry, et maîtrise son jeu de guitare, assez conventionnel mais efficace, d'obédience Texas-blues (avec prédominance Vaughan Brothers – plus Jimmie que Stevie). Son groupe assure impeccablement (avec le tonton qui vient prêter main forte à la basse et au Fender Rhodes), malgré un batteur un peu raide. Malgré les treize titres (50 mn.), ça s'écoute avec plaisir et aisément d'une seule traite (malgré le slow-blues s'étirant un petit peu).

Cependant, devant la pluralité des sous-genres abordés, on se demande où se situe la personnalité de Hadden Sayers. Est-ce son caractère qui le pousse à toucher à tout ? Ou est-ce dans le but de séduire le plus grand nombre qu'il joue sur plusieurs tableaux ? Ou encore a-t'il voulu faire un étalage de ses capacités ? Dans un élan de vengeance envers l'adversité de la vie ? Ou tout simplement un passionné avec un gros bagage musical plein à craquer et forcément, dès qu'il a l'opportunité d'enregistrer, cela part dans tous les sens.
Fort heureusement, le son de l'orchestration, et bien évidemment la tonalité de la voix, changent peu (à part pour Back to The Blues avec Foster, Sweet Texas Girl et Money Shot), servant alors de liant à l'ensemble.

« Hard Dollar » est un bon disque agréable à écouter, mais qui pourra rebuter ceux qui préfèrent des disques qui se cantonnent essentiellement à un registre identique du début à la fin.




  1. Take me back to the Texas - 3:09
  2. All I want is you - 3:33
  3. Back to the Blues - feat. Ruthie Foster - 5:32
  4. Inside out Boogie - 3:29
  5. Lap of luxury - 2:59
  6. Flat black automobile - 2:42
  7. Sweet Texas girls - 4:21
  8. Crush on you - 2:42
  9. Ain't comin' round on more - 3:31
  10. Hippie Get away - 4:01
  11. Burnin' up - 3:55
  12. Room 155 - 7:01
  13. Moneyshot - 4:29 (instrumental)






Autre clip : autre registre


Article initialement paru dans le magazine BCR

2 commentaires:

  1. pat slade29/8/12 15:50

    Un plaisir de voir Ruthie Foster sur la vidéo !

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  2. d'accord avec toi Pat, plaisir de voir Ruthie Foster, et de l'entendre! j'aime beaucoup le morceau proposé et je file écouter le reste de l'album. merci Bruno.

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