vendredi 10 août 2012

CERTAINS L'AIMENT CHAUD, de Billy Wilder (1959) par Rockin - JL


Cette semaine Marilyn aura eu du bon puisqu'elle m'aura permis de revoir pour la je ne sais plus combientième fois "Some like it hot" et de constater à quel point il me faisait toujours marrer et qu'il n'avait absolument pas pris une ride (Qui a dit "Pas comme toi!"??). Et je ne suis pas le seul puisque l'AFI (American Film Institute) classe ce film N°1 dans sa liste de meilleures comédies of all times, titre entièrement justifié en ce qui me concerne.
Un film signé Billy Wilder qui retrouve Marilyn , 4 ans après le succès de "7 ans de réflexion", les 2 autres tête d'affiche étant Tony Curtis (1925-2010, "les vikings" "Spartacus " ou la série "Amicalement votre" avec Roger Moore) et Jack Lemmon (1925-2001), un des acteurs fétiches de Wilder ("La garçonnière").

Mais sans plus attendre, installons nous sur le canapé, un petit thé, des biscuits et c'est parti pour 2 heures de bonheur, Sonia à ma droite, Foxy à ma gauche, ah ça a du beau parfois la vie de chroniqueur au Deblocnot...
de g. à d.,T Curtis, J Lemmon, Marilyn

Chicago, 1929, la prohibition, Joe le saxophoniste (Curtis) et Jerry le contrebassiste (Lemmon) jouent dans un club clandestin , planqué derrière ...une entreprise de pompes funèbres tenue par le mafieux Spats Comlombo (George Raft) . Ils échappent à une descente de police (les incorruptibles d'Eliot Ness?..) puis assistent par hasard à un règlement de comptes entre bandes rivales. Là encore ils s'échappent et, poursuivis par les truands qui veulent se débarrasser de ces témoins gênants, se déguisent en femmes pour intégrer l' orchestre de jazz féminin de Sweet Sue qui part jouer en Floride.  La chanteuse du groupe c'est bien sur Marilyn, alias "Sugar", elle aussi fuit...les hommes, et plus particulièrement les sax ténors à qui elle ne peut résister..."je ne suis pas très maligne" avoue t'elle à plusieurs reprises...Ce qu'elle  espère c'est épouser un milliardaire.
Évidement va s'ensuivre une série de quiproquos et de situations plus cocasses les unes que les autres, avec ces 2 hommes déguisés en femmes au milieu de toutes ces jolies filles, un vrai supplice de tantale pour eux!  Une fois la troupe arrivée en Floride ça va vraiment tourner au délire, quand  Curtis/ Joe/ Joséphine troque son déguisement de femme pour celui d'héritier de la fortune Shell afin de séduire Sugar alors que Lemmon/Jerry/ Daphnée se fait draguer par un vrai milliardaire , Osgood Fielding III,  qui la demande en mariage. La tronche de Lemmon, une fleur entre les dents, dansant le tango avec son "fiancé" a le don de provoquer mon hilarité, même après avoir consulté le dernier bulletin météo ou les cours de la bourse. Les truands à leurs trousses se pointent également, pour un soit disant congrès des amateurs d'opéra italien..
Nobody's perfect....

Jusqu'à cette fin en apothéose avec la dernière réplique culte, quand Lemmon enlève sa perruque pour que son milliardaire renonce à l'épouser et lui annonce  "I am a man" et que celui-ci lui répond imperturbable: "Nobody's perfect" ("je suis un homme" / "Personne n'est parfait")

Perfect ce film l'est assurément; en forme de double hommage aux films noirs (dont Wilder a signé l'un des fleurons avec "Assurance sur la mort") et à la comédie , rappelons que Wilder a travaillé à ses débuts avec Lubitsch qu'il considéra toujours comme son maitre. Le film est de plus bourré de clins d'oeil, par exemple à "7 ans de réflexion" quand sur le quai de la gare la robe de Marilyn est soulevée par un jet de vapeur de la loco, ou au Scarface d'Howard Hawks, avec le mafiosi joué par Georges Raft ou à un autre film de Hawks avec Marilyn "Les hommes préfèrent les blondes" . Le massacre initial fait référence au massacre de la St Valentin, épisode réel de la guerre des gangs entre les "italiens" d'Al Capone et le clan "irlandais".

Le film était osé pour l'époque,  et quelques ligues de vertu demandèrent  son interdiction, (des hommes travestis en femme, quelle horreur!) sans succès. Il faut dire qu'il abordait des questions d'identité sexuelle , Lemmon/ Daphnée se répétant au début "je suis une femme, je suis une femme" pour ne pas céder à la tentation et se rappeler son déguisement, et à la fin, pour ne pas succomber à son milliardaire "je suis un homme, je suis un homme"...On peut penser que 2 autres chef d’œuvre traitant du travestissement "Tootsie" et "Victor Victoria" sont quelque part les enfants de "Certains l'aiment chaud".
Miam...

Quant au tournage il marqua tant Tony Curtis qu'il écrivit un livre dessus avant de mourir; on y apprend -mais ce n'est pas un scoop- que Marilyn fut particulièrement casse pieds, retards, absences, caprices , tout y passe; sans oublier sa conseillère personnelle Paula Strasberg dont je vous ai déjà parlé à propos de "Bus stop". Il faut parfois 60 prises pour mettre en boite une scène, sous leurs fringues et maquillage de filles, Lemmon et Curtis n'en peuvent plus..Pour couronner le tout, Marilyn est enceinte, et elle dit à Curtis que c'est de lui, ils ont en effet une liaison, alors que Curtis est marié à Janet Leigh (l'assassinée sous la douche de "Psychose"  du grand Alfred) et Marilyn toujours avec Arthur Miller (plus pour longtemps, divorce en 1961 ) ; bonjour l'ambiance. Cela se terminera en fausse couche..
Et malgré tout cela la mayo est bien prise, répliques cultes, mise en scène aux petits oignons, jeu des acteurs, les 3 principaux mais aussi les seconds rôles comme le milliardaire Osgood (Joe E Brown) ou les truands, scenar intelligent (remake d'un film allemand de 1951 "fanfaren der liebe"), tous les ingrédients d'un chef d’œuvre sont là.





A noter que c'est dans ce film que Marilyn chante le fameux "I wanna be loved by you" (pou-pou-pi-dou), dans la scène ci dessous, et puisqu'on cause musique, signalons un orchestre de jazz féminin  qui a prit comme nom "Certains l'aiment chaud", et c'est pas mal du tout (leur site ).



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire