Ozzy Osbourne - DVD "God Bless Ozzy Osbourne" (2012) par Vincent le Chaméléon

Histoire d'Oz

Tout tout tout... vous saurez tout sur le Ozzy   

Lorsque je vois le nombre impressionnant de biographie et d'ouvrages en tout genre se rapportant à nos idoles du Rock (celles d'hier comme celles d'aujourd'hui), je l'avoue, je ne peux m'empêcher de grincer des dents. Surprenant dites-vous ?  Ben non ! C'est juste que quand certaines nouvelles icônes, sous couvert d'avoir atteint momentanément les hautes sphères du Top des ventes (le temps de 2 ou 3 albums - Best of et Live compris) se sentent immédiatement l'irrésistible envie de se raconter au travers d'un bouquin (écrit par un autre), je suis partagé entre l'envie d'en rire ou de sortir "la boite à gifles".

C'est vrai quoi ! Autant sur des figures telles que Led Zeppelin, les Rolling Stones, Queen, Pink Floyd ou les Beatles, il y a légitimement de quoi en raconter, autant sur toutes ces étoiles filantes, je reste plus circonspect.

Dans le cas qui nous intéresse (concrètement) ici, c'est évidemment une toute autre Histoire. La carrière d'OZZY OSBOURNE aura été si souvent parsemée d'évènements et de faits marquants, que pour le coup, on a d'avantage envie de s'y intéresser d'un peu plus près.

Si plusieurs ouvrages ont déjà été réalisés sur la vie sulfureuse et tumultueuse du chanteur, on se souviendra qu'à la sortie de l'excellent No more Tears, OZZY s'était déjà confié face à la caméra dans un documentaire intitulé Don't Blame Me. Toujours disponible, puisque réédité en DVD, ce premier témoignage en image n'est malheureusement plus sous-titré en français comme il l'était pourtant à l'époque de sa sortie en VHS. Reste les toujours nombreuses images d'archives. Quoi qu'il en soit, God bless Ozzy Osbourne va loin, beaucoup plus loin dans la vérité et dans l'intimité du chanteur.

Bas les masques

OZZY, de par sa timidité, déteste avant toute chose parler de lui face à une caméra. Le fan que je suis ne remerciera donc jamais assez Jack Osbourne d'avoir initié ce projet et d'avoir pu le mener à son terme. Et il fallait au moins cela pour qu'une telle entreprise puisse se faire: Etre le "fils de". 

Croyez-le, ces quelques 2 ans de travaux, ces heures d'images, de rush, d'interviews de toutes sortes, tout cela comblera au-delà de leurs plus vifs espoirs les millions de fans sur l'une des dernières icônes du Hard et du Heavy Metal.

Sa carrière au sein de Black Sabbath, celle sous son nom sous l'impulsion de la  jeune manageuse Sharon Arden (aujourd'hui plus connue sous le nom de Sharon Osbourne), de même que les tristes, multiples et sinistres épisodes ayant jalonnés son parcours tout en construisant son mythe,... Bref, que ce soit au sein de sa vie privée ou non, John Michael Osbourne, alias OZZY, a de quoi nous en raconter et nous en apprendre.

Outre les témoignages des trois membres originels de Black Sabbath, on appréciera d'entendre son ancien bassiste, Rudy Sarzo, nous livrer quelques-uns de ses souvenirs, du temps ou sa basse cohabitait avec le jeu flamboyant du tant regretté et si jeune Randy Rhoads. Les récits (les méfaits) évoqués par le batteur de Motley Crüe, à l'époque où son groupe ouvrait pour le Mad Man ne sont pas piqués des hannetons eux non plus. Accrochez-vous c'est quand même bien dégeu****se.

Images d'archives à gogo (rares, pour ne pas dire inédites le plus souvent), ce Documentaire offre surtout un nouvel éclairage sur la vraie personnalité du chanteur. Car si le film ne fait évidemment pas l'impasse sur sa carrière, Jack Osbourne a surtout voulu nous montrer l'identité et la personnalité ô combien complexe de son père. D'une sincérité confondante (et donc touchante), OZZY tombe enfin le masque avec une incroyable franchise et une grande lucidité sur le survivant qu'il est.

A la lecture de ce DVD, je me surprends à avoir une vraie et réelle empathie pour celui que je continue de considérer comme l'un des pires performer sur scène... Mais dont toute la discographie n'en finit pas de me ravir. Et ce malgré l'absurdité dans lequel le personnage se sera si souvent vautré durant toutes ses années.

Toujours à propos des témoignages, c'est bien tout (je dis bien tout !) l'entourage du chanteur qui aura aussi permis de rendre si précieux ces quelques 2 heures de film. Ses sœurs, sa Manageuse de femme, ses enfants (ceux que l'on connait et les autres), ses collaborateurs et amis,... Ainsi donc, tous auront accepté de nous livrer leurs témoignages sans précaution ni forcément de prévenance à l'égard du Mad Man. God Bless Ozzy Osbourne en fait de surcroit le plus parfait poil à gratter pour celui qui en est le héros. Saluons l'Oz pour avoir accepté d'y être dépeint (par endroits) de manière aussi peu flatteuse de la part de nombre de ses proches.

Parfaitement conscient des désastres que son statut et avant tout ses actes (ou non actes) auront pu occasionner des dégâts au sein de sa famille, ce film est en quelque sorte une thérapie ayant permis à chacune des victimes de pouvoir enfin exprimer leurs maux envers celui qui n'était jamais là pour eux, et au moment où ils en auraient eu le plus besoin. L'ignorance, le sentiment d'abandon et/ou d'oubli, l'absence, ont eu des conséquences sérieuses sur Jack et ses deux sœurs. L'une d'entre elle, Aimée, avait d'ailleurs refusée de participer à l'émission de TV réalité "The Osbournes", tout en coupant les ponts avec sa famille. Elle aussi a néanmoins accepté de témoigner ici.   

Une telle sincérité méritait bien une petite compensation à la hauteur la légende. OZZY comptant parmi les plus grands fans des Beatles, Jack est ainsi parvenu à s'entretenir avec Sir Paul Mc Cartney en personne pour qu'il lui livre éventuellement quelques-unes de ses impressions à propos de son père. Et force est de constater que l'homme se sera montré être un vrai gentleman. Quel plus beau cadeau fait à son père que celui-là... "God bless you all" comme le dirait lui-même l'intéressé.

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Oui mais...

Plusieurs ouvrages relatant la carrière et les frasques du personnage ayant déjà été publiés à maintes reprises, la plupart des révélations faites par les uns ou les autres sont donc connues par la majorité des inconditionnels du chanteur. De ce fait, il aurait été bienvenu que le DVD soit aussi augmenté d'un supplément DVD sous forme de Clips, ou mieux encore de témoignages Live récents. Ne serait-ce que par quelques extraits. Il n'en est évidemment rien. Du coup, après 2 ou 3 visionnages du produit, il n'est pas du tout certain que vous ayez si souvent l'envie de ressortir ce DVD une fois que vous aurez appris tous ce que vous aviez à en apprendre. Ce qui explique le pourquoi de ma note.

In memory

Sachez également que l'hommage qui est ici rendu à Randy Roads vaut également que l'on se procure ce DVD. Certaines images ne pourront que vous prendre aux tripes (celle d'une carcasse d'avion encore fumante notamment).

PS: Une pensée toute personnelle à ce fantastique batteur qu'était Randy Castillo, et dont le chanteur ne dira pas un mot ici (une faute !). Le batteur s'était éteint en 2002 des suites d'un cancer à l'âge de 51 ans.  

C'est l'époque du BAC, Vincent met des demi points !!!