Chef- d’œuvre intemporel !!!
En janvier 1974, la tournée "Before The Flood" ranime la flamme de BOB DYLAN et le propulse à nouveau au cœur du cyclone. Fin avril, la tournée s'achève et il retourne à New York pour se reposer un peu. De retour à Greenwich Village, il rencontre son vieux pote Phil Ochs qui l'invite à participer à un concert de soutien pour le Chili. Malheureusement en coulisses, Bobby force un peu sur la dégustation de vins chiliens et n'est plus en état de monter sur scène !!!
Au début de l'été 74, DYLAN prend des cours de peintures avec Norman Raeben. La vie et la musique de BOB DYLAN vont être profondément affectés par les enseignements du maitre : "il ne nous apprenait pas vraiment à peindre, ni même à dessiner, mais plutôt à utiliser conjointement sa tête, son œil et son esprit. Il regardait au fond de vous et vous disait ce que vous étiez. Il m'a appris à regarder le monde de façon à ce que je puisse faire consciemment ce qu'autrefois je faisais à l'instinct" expliquera-t-il en 1978.
En juillet 1974, le chanteur quitte la grosse pomme pour un ferme sur les berges de la rivière Crow, au fin fond du Minnesota. Son mariage avec sa femme Sara bat de l'aile depuis pas mal de temps et la rupture du couple semble définitivement consommée. Ellen Bernstein, sa nouvelle conquête, le rejoint dans le Minnesota et c'est là, dans cette ferme au milieu de nulle part, que DYLAN va écrire les chansons d'un de ses plus grands albums "Blood On The Tracks".
"Je ne raconte pas ma vie dans mes chansons" a déclaré un jour BOB DYLAN. Mais lorsque l'on écoute ce disque intime (voire carrément auto-biographique), on a un peu de mal à croire l'artiste, qui, pour la 1ère fois ou presque, apparait comme un être vulnérable, sensible, presque trop humain et assurément, bien loin de l’arrogance et de l'insolence des premières années.
L'enregistrement de "Blood On The Tracks" commence le 16 septembre 1974 aux studios A & R à New York. Bob veut enregistrer l'album avec un groupe électrique, il contacte Mike Bloomfield, avec qui il avait travaillé en 1965 sur l'album Highway 61 Revisited. Malheureusement l'alchimie ne fonctionne pas entre les 2 musiciens car Mike Bloomfield ne parvient pas vraiment à suivre BOB lorsqu'il lui présente ses nouvelles chansons. Profondément déçu, DYLAN songe à un moment revenir à l'acoustique. Il se rend aux studios A & R et commence à enregistrer les 1ères prises avec Eric Weissberg et son groupe Deliverance. Pendant les séances d'enregistrement, BOB DYLAN est un véritable cauchemar pour les musiciens comme le confirmera plus tard l'ingénieur du son Phil Ramone : "Avec Dylan, une partie du travail consistait à ne jamais éteindre le magnétophone, car il enchainait les chansons comme dans un pot-pourri. Parfois, il changeait même le nombre de mesures d'une version à l'autre, éliminait un couplet ou ajoutait un refrain quand vous ne vous y attendiez pas...."
Après 2 jours passés aux studios, DYLAN vire les musiciens, il rappelle Paul Griffin (claviers) et Tony Brown (basse). Il invite également Buddy Cage (steel guitar) à se joindre à eux. Dix jours plus tard, le disque est enregistré et mixé. Malgré tout, DYLAN n'est pas satisfait du résultat. De retour dans le Minnesota pour Noël, il fait écouter l'album à son frère David Zimmerman qui le trouve un peu monotone et lui suggère de ré-enregistrer la moitié des titres à Minneapolis avec des musiciens locaux : Kevin Odegard (guitare), Chris Weber (guitare), Billy Peterson (basse),
Gregg Inhofer (claviers), Bill Berg (batterie), Peter Ostroushko
(mandoline) et Jim Tardoff (Banjo).
La nouvelle version de "Blood on the Tracks" arrive finalement dans les bacs le 17 janvier 1975.
"Il n'y a pas de notion du temps. On ne respecte pas le temps. Vous avez hier, aujourd'hui et demain dans la même pièce, et tout peut arriver." |
L'enregistrement de "Blood On The Tracks" commence le 16 septembre 1974 aux studios A & R à New York. Bob veut enregistrer l'album avec un groupe électrique, il contacte Mike Bloomfield, avec qui il avait travaillé en 1965 sur l'album Highway 61 Revisited. Malheureusement l'alchimie ne fonctionne pas entre les 2 musiciens car Mike Bloomfield ne parvient pas vraiment à suivre BOB lorsqu'il lui présente ses nouvelles chansons. Profondément déçu, DYLAN songe à un moment revenir à l'acoustique. Il se rend aux studios A & R et commence à enregistrer les 1ères prises avec Eric Weissberg et son groupe Deliverance. Pendant les séances d'enregistrement, BOB DYLAN est un véritable cauchemar pour les musiciens comme le confirmera plus tard l'ingénieur du son Phil Ramone : "Avec Dylan, une partie du travail consistait à ne jamais éteindre le magnétophone, car il enchainait les chansons comme dans un pot-pourri. Parfois, il changeait même le nombre de mesures d'une version à l'autre, éliminait un couplet ou ajoutait un refrain quand vous ne vous y attendiez pas...."
Bon les gars, vous êtes virés !!! |
La nouvelle version de "Blood on the Tracks" arrive finalement dans les bacs le 17 janvier 1975.
En écoutant cet album, on est tout d'abord surpris par la dimension personnelle et intime des chansons. En effet, autant l' écriture du Zimm était jusque là assez énigmatique, autant dans "Blood on the Tracks", il expose ses sentiments douloureusement et ce, toujours en prise directe avec son cœur.
L'album débute avec "Tangled Up In Blue", une sublime chanson que DYLAN a mis deux ans à écrire et dix ans à apprécier. Par ailleurs, les spécialistes en Dylanologie prétendent même que c'est tout simplement la meilleure chanson que DYLAN ait jamais écrite. Le célèbre critique Neil Mc Cormick a déclaré en 2003 : "il s'agit d'une chanson fleuve extraordinaire, une histoire improbable arrachée à un bloc de souvenirs mouvants, une fresque proustienne de cinq minutes et demie".
Comme la majorité des chansons de l'album, "Tangled Up In Blue", s'inspire de la séparation de l'auteur et de sa femme Sara.
La chanson suivante "Simple Twist Of Fate", est une douce balade remplie de tristesse qui parle de sa rupture amoureuse, particulièrement douloureuse avec Sara, la mère des ses enfants. BOB DYLAN s'y confie avec sincérité et avec une intensité presque troublante.
"You're A Big Girl Now" est encore une chanson sur la séparation, DYLAN trempe sa plume dans ses veines et atteint des sommets d'émotion.
"Idiot Wind" est une plainte douloureuse de BOB DYLAN, un mélange de férocité et de tendresse pendant lequel il visionne son mariage à la loupe et lâche des phrases terribles comme "Idiot wind, blowing every time you move your mouth" (Ce vent stupide, il souffle chaque fois que tu ouvres la bouche).
En écoutant l'intro à l'harmonica sur "You’re Gonna Make Me Lonesome When You Go", on retrouve les accents du DYLAN des années passées, la tension descend d'un cran et le chanteur semble s’être un peu calmé. Pourtant, il est dévoré par le chagrin (Ellen Bernstein, son nouvel amour vient de le quitter) et il fait son maximum pour sauver les apparences.
L'album entier est magnifiquement construit grâce à une instrumentation sobre, essentiellement acoustique, une rythmique souple et soyeuse, agrémentée de quelques interventions discrètes d'orgue ou de steel guitar.
Bon c'est sur, le DYLAN des sixties était plus inventif, plus créatif et plus engagé, mais une qualité que l'on ne pourra pas lui reprocher sur ce disque, c'est sa sincérité.
Par ailleurs, pour lui cet album semble paradoxal, car il a déclaré ensuite : "Beaucoup de gens me disent qu'ils adorent cet album, mais j'ai un peu de mal avec ça. Comment peut-on aimer pareille souffrance".
Justement, c'est cette souffrance, cette douleur, ce malaise qui débordent de chaque plages qui font que cet album est un pur chef d’œuvre.
L'album débute avec "Tangled Up In Blue", une sublime chanson que DYLAN a mis deux ans à écrire et dix ans à apprécier. Par ailleurs, les spécialistes en Dylanologie prétendent même que c'est tout simplement la meilleure chanson que DYLAN ait jamais écrite. Le célèbre critique Neil Mc Cormick a déclaré en 2003 : "il s'agit d'une chanson fleuve extraordinaire, une histoire improbable arrachée à un bloc de souvenirs mouvants, une fresque proustienne de cinq minutes et demie".
Bob et Sara, en panne au milieu des seventies... |
La chanson suivante "Simple Twist Of Fate", est une douce balade remplie de tristesse qui parle de sa rupture amoureuse, particulièrement douloureuse avec Sara, la mère des ses enfants. BOB DYLAN s'y confie avec sincérité et avec une intensité presque troublante.
"You're A Big Girl Now" est encore une chanson sur la séparation, DYLAN trempe sa plume dans ses veines et atteint des sommets d'émotion.
"Idiot Wind" est une plainte douloureuse de BOB DYLAN, un mélange de férocité et de tendresse pendant lequel il visionne son mariage à la loupe et lâche des phrases terribles comme "Idiot wind, blowing every time you move your mouth" (Ce vent stupide, il souffle chaque fois que tu ouvres la bouche).
En écoutant l'intro à l'harmonica sur "You’re Gonna Make Me Lonesome When You Go", on retrouve les accents du DYLAN des années passées, la tension descend d'un cran et le chanteur semble s’être un peu calmé. Pourtant, il est dévoré par le chagrin (Ellen Bernstein, son nouvel amour vient de le quitter) et il fait son maximum pour sauver les apparences.
Le blues de "Meet Me In the Morning" débute à la guitare acoustique, dépouillé et poignant il ouvre une voie royale à "Lily, Rosemary And The Jack of Hearts" une longue chevauchée sautillante de près de 9 minutes qui inspirera par la suite un certain B. S. du New Jersey.
"If You See Her, Say Hello" et "Shelter From The Storm " sont dans la même veine que "You’re Gonna Make Me Lonesome When You Go" : des chansons qui parlent d'amours passées, remplies de nostalgie et de regrets.
L'album s'achève par "Buckets Of Rain", sur lequel on retrouve un BOB DYLAN très fataliste, juste accompagné d'une basse et d'une guitare acoustique..."La vie est triste, la vie est foutue, tout ce qu'on a à faire, c'est ce qu'on a à faire..."
L'album entier est magnifiquement construit grâce à une instrumentation sobre, essentiellement acoustique, une rythmique souple et soyeuse, agrémentée de quelques interventions discrètes d'orgue ou de steel guitar.
Bon c'est sur, le DYLAN des sixties était plus inventif, plus créatif et plus engagé, mais une qualité que l'on ne pourra pas lui reprocher sur ce disque, c'est sa sincérité.
Par ailleurs, pour lui cet album semble paradoxal, car il a déclaré ensuite : "Beaucoup de gens me disent qu'ils adorent cet album, mais j'ai un peu de mal avec ça. Comment peut-on aimer pareille souffrance".
Justement, c'est cette souffrance, cette douleur, ce malaise qui débordent de chaque plages qui font que cet album est un pur chef d’œuvre.
Dans son autobiographie, il précise que les chansons de "Blood on the Tracks" ne sont pas autobiographiques mais inspirées par la lecture des "Histoires courtes" de Tchekov et pourquoi pas par "Le Guide du zizi sexuel" de Zep..... Ah, Ah, Ah, quel farceur ce Bobby !!!!
PS : En 2003, le magazine américain Rolling Stone a classé "Blood On The Tracks" à la 16ème place des 500 plus grands albums de tous les temps. Il a été reconnu comme la plus grande œuvre de BOB DYLAN sur le forum anglais
Expecting Rain, le point de rencontre de ses fans du monde
entier.
A lire également : Empire Burlesque (1985)
Bob Dylan (1961)
Desire (1975)
Freewheelin (1963)
Une extraordinaire version live de "Tangle Up In Blue" enregistrée pendant la tournée "Rolling Thunder Revue" de 1975.
"On ne respecte pas le temps"...Ah bon??...Tu respectes quoi toi alors?
RépondreSupprimerC'est Bob qui le dit, pas moi.... je lui poserai la question la prochaine fois, lors de ma prochaine expédition de pêche à la truite dans le sud du Minnesota....
RépondreSupprimerOui ... hum ... que ce soit le meilleur disque du Zim dans les seventies, ça me semble évident (surtout par rapport à ceux qui précèdent et pire encore, ceux qui ont suivi...). Mais si les fans disent que c'est sa meilleure oeuvre, diable ...
RépondreSupprimerNe serait-ce que par l'impact sur ses contemporains, sa trilogie Subterranean - Highway 61 - Blonde on Blonde, il me semble que c'est quand même autre chose que ce Blood on the tracks ... ça boxe pas dans la même catégorie ... c'est d'ailleurs ce que tu sembles penser également ...
Évidement, Highway.." et "Blonde..." sont des disques révolutionnaires et hors catégorie, mais perso, j'adore cet album et c'est mon préféré (cela n'engage que moi)....mais apparemment, je ne suis pas seul.
RépondreSupprimer