Premier album pour ces Mighty Mojo Prophets formés en 2007 qui nous viennent de Long Beach et sont menés par deux vieux routiers de la scène californienne Mitch Dow , "Da Switch" à la guitare pour les intimes, et "Big Son" au chant. A noter que ce dernier est crédité sur les notes de pochette non comme chanteur mais comme "Blues shouters", et de fait il a un sacré coffre et a déjà ouvert pour des Coco Montoya, Rod Piazza ou Roy Gaines. Ils sont accompagnés de Scott Lambert (basse), Jack Debuan (drums) et à l'harmonica Ronnie Johnson et sur certains titres Big Rockin' Daddy (un cousin à moi) en invité.
Ils citent comme influence un panel très large qui va des blues shouters (Big Joe Turner, Jay Mc Shan) aux jazzmen (Miles, Basie) en passant par les grands anciens du blues (Muddy, le Wolf, Lightnin' Hopkins, les King, T-Bone Walker) ou encore Dr John ou Johnny Cash.
Mais qu'on ne s'y trompe pas, c'est un groupe de blues californien et ça s'entend dès les premières notes de "Evil sometimes" , un blues puissant entre Holwing Wolf et "West coast" qui groove sévère, le tout drivé par l'harmonica , on n'est pas là pour rigoler!
Et ça continue entre jump blues enlevés ("Friday night call phone", "Carmen", "love me like you should") , blues mid-tempo ("night train", "smile on my face"), swing/ rockhab( "life's a hurtin"), un instru endiablé ("Da switch"); quelques titres ressortent comme le bien nommé "West Coast Blues" qui fait comprendre le sens de l'expression "jump blues", en effet ça donne envie de sauter dans tous les coins, ça swingue dur, avec en vedette un harmo sautillant et un texte en rapport qui rend hommage aux héros locaux du blues. Le furieux "Boogie Woogie rhythm" signé Whiteboy James renvoie illico à feu Hollywood Fats, "my babe" lorgne vers le West side sound de Buddy Guy, "Hoodoo lover" avec le "Hoodoo man blues" de Junior Wells alors que le dernier titre "Travelin' man" est un blues rural, slide et harmo dans l'esprit de Sonny Terry/Brownie McGhee.
Big Son et Da switch |
Mon avis sera le même qu'à propos du Whiteboy James dont je vous entretenais la semaine dernière: un bon album pour les amateurs du genre qui ne seront pas déçus, notamment par les belles parties de guitares, mais rien de révolutionnaire pour autant, et une impression de déjà entendu bien des fois (Hollywood Fats, les Blasters, Rick Holmstrom, John "Juke" Logan, Kid Ramos, Rod Piazza, Kim Wilson, James Harman, Roomful of blues, etc)...
Alors Docteur, doctor please, lassitude passagère, overdose de jump blues , ou tout simplement que tout a été dit dans ce registre....
(article paru initialement dans la revue BCR )
Perso j'aime bien les deux vidéos, ça maîtrise l'affaire tranquillement, bien sur qu'il ne faut pas écouter que ça sinon on tourne en rond, mais c'est si bon d'y revenir, voire vital. En tout cas merci je connaissais pas.
RépondreSupprimerBon c'est bien sympa mais on est loin de James Harmann et Hollywood Fats quand même bon peut être aussi que la vidéo en plein air ne les sert pas trop mais bon je ne suis pas trop emballé :o(
RépondreSupprimertout à fait, c'est sympa, ça ronronne bien mais ce n'est pas du niveau des meilleurs trucs du genre, d'où ma relative réserve..ceci dit ça se laisse écouter, pas de quoi se relever la nuit toutefois..
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