Du cultissime
Cultissime. Voilà un terme que l'on emploie à toutes les sauces, surtout dès qu'il y a succès à la clef. Mais s'il est bien un groupe auprès duquel ce terme ne sera jamais galvaudé ou sujet à caution, c'est bien ce groupe emmené par le duo de guitaristes/chanteurs que sont Francis Rossi et Rick Parfitt. Pensez donc, si je me mettais à vous égrainer en chiffre (ce qui est souvent plus parlant que de long discours) ce que pourrait soudain représenter cette véritable institution anglaise aux yeux de quelques retardataires, ces mêmes personnes auraient encore du mal à le croire même après avoir lu l'énoncée. Ben tiens, puisque c'est ça, allons-y !!!!
STATUS QUO c'est :
- 50 ans de carrière (première mouture en 1962).
- 28 albums studio.
- 17 albums certifiés d'or (dont 11 en France).
- 64 Singles classés en radio pour un total de 72.
- 150 Millions d'albums vendus (environ).
- Le nombre de concerts ? + de 5500 à ce jour.
Ô évidemment ! La carrière du Quo n'aura pas été faite "que" de succès. D'ailleurs, après les dissensions qui opposèrent Rick et Francis face à sa section rythmique (et qui se soldera par le départ de John Coghlan (batterie) en 1981, suivi par celui du bassiste Alan Lancaster, l'ami d'enfance, au milieu des années 80), STATUS QUO envisagera même de mettre un terme définitif à sa carrière. Les deux guitaristes se raviseront, sans présager de la longue traversée du désert qui allait s'annoncer pour eux. Mais soyons clair, cette errance, cette perdition, tout cela était évidemment à mettre sur le compte d'une grosse poignée d'albums tout simplement bien fades en comparaison des albums que sont Piledriver, Hello, Quo, On the Level, Blue for you (en ce qui concerne les années 70'), ou même Whatever you Want, Just Supposin' et Never too Late (pour le début des 80').
Si le groupe aura versé à ce moment-là vers des contrées nettement plus commerciales et aux limites de la variété (et donc bien éloignées du Boogie Rock fiévreux qui caractérisait le groupe auparavant), cela ne l'aura pas empêché de placer de nouveau un titre en tête des charts en 1987. Leur reprise du "In the Army now" des frères Bolland s'écoulant même à 750 000 exemplaires rien qu'en France. Ce titre vient d'ailleurs d'être réenregistré en version 2011 (à son écoute, ce n'était pas utile) et fait ici figure de Bonus. Don't Stop, un disque de reprises (et oui encore !) publié en 1995, réussissait même à atteindre les 300 000 copies sur le seul sol Britannique.
Le retour des chefs
Ayant pour ma part lâché l'affaire après le déjà très bancal Back to Back (1983), j'avais déjà eu vent d'un retour à l'inspiration de la part du groupe avec l'album Heavy Traffic (2002). Deux albums plus tard, Quid pro Quo semblait également confirmer cet état de fait. Le Quo était à nouveau en grande forme. "Allez Vincent, au moins pour cette foi, laisses toi de nouveau tenter" m'étais-je alors dit.
Il faut également souligner que la publication de la toute première biographie du groupe jamais réalisée en Français (voir ma chronique " Status Quo la route sans fin " avait un peu anticipé mon souhait de retourner à mes premiers amours musicaux. Oui ! Si le Rock m'est un jour tombé dessus, je le dois aussi et d'abord à STATUS QUO.
STATUS QUO en 2012, outre les deux vétérans que sont Rick Parfitt et Francis Rossi, se composent toujours de John "Rhino" Edwards, à la basse depuis 1985, d'Andy Bown (l'homme dans l'ombre) aux claviers et à l'harmonica depuis 1976, et enfin du batteur Matt Letley, 4ème batteur de la formation, en poste depuis 2000.
It's the same old songs
Alors que l'on reproche parfois à certaines formations de toujours jouer sur le même registre, quand on évoque le cas de STATUS QUO, c'est carrément l'inverse qui se produit. Quand on veut écouter le vrai Quo, c'est pour l'entendre dans ce qu'il sait le mieux faire : Le Boogie Rock. Savant mélange d'alternance de pulsations ternaires et/ou binaires, de Blues, de Rock'n'roll et d'une louchée de Hard par endroits. Depuis quelques années, d'autres aspirations ont aussi fait leur apparition dans l'univers musical du groupe. Irlandaise et/ou écossaise notamment. Ce n'est d'ailleurs pas dans ce registre que je l'apprécie le plus. Quand ça devient trop festif...
Si un groupe comme AC/DC possède un nombre conséquent de rejetons, il n'en est rien concernant le Quo. Car sous son soit disant simplisme, la musique des anglais est sans équivalent. Et dans le vaste univers qui est celui du Rock, celle de STATUS QUO a en plus une vertu... Fondamentale : Elle vous donne la pêche et du baume au cœur. La preuve en est que dès l'intro de "Two way Traffic", ce plaisir, en apparence si simple, agit sur l'auditeur presque instantanément. Mieux encore ! Quid pro Quo opère constamment dans ce sens, et ce sur les 14 morceaux originaux qui le composent.
Sachant que tous auront participé à l'écriture de ce nouvel album (à l'exception du batteur), je situerais ce disque comme étant résolument tourné vers l'aspect le plus Rock et Hard du groupe. Ainsi, il vous faudra attendre le 11ème titres (l'excellent "Reality cheque" chanté par Rick), pour que le groupe s'acquitte de son premier morceau en ternaire. Il y en aura (que) trois au total sur cet album.
Une chose est sure, ce n'est pas encore pour cette fois que la complémentarité entre les deux guitaristes pourra être mise à défaut. Du métier ! Du métier ! Les amis. Et puis comment ne pas continuer d'être respectueux, tout autant qu'étonné, voir circonspect, à l'égard de ces quasi sexagénaires, quant à la capacité qu'ils ont à savoir écrire et écrire encore des morceaux d'un tel calibre. Et ce après une telle longévité. Ecoutez juste "Dust to Gold" pour vous en convaincre.
Quid Pro Quo est aussi augmenté d'un deuxième CD composé de 10 titres extraits de leur dernière tourné de 2009 (voir la set list ci-dessous).
Force est de constater que le groupe doit aussi sa longévité à ses prestations scéniques. Les témoignages Live en DVD étant assez nombreux, leurs qualités respectives ne se valent pourtant pas toutes. Aussi, si vous désirez voir un groupe très bien filmé, fidèle à sa réputation, balayant sa carrière discographique de la meilleure façon qui soit, je vous préconise fortement l'acquisition du DVD Just Doin' It, issue de leur tournée de 2006 promouvant l'album The Party ain't over Yet. 1 heure 45 de sincérité, de joie et de bonheur assuré. Le spectacle étant aussi bien sur la scène que dans la salle. Car quand je vous disais que STATUS QUO était un groupe unique, vous vous rendrez assez vite compte que son public l'est tout autant.
Quid Pro Quo. Set List CD bonus (Live 2010).
- Whatever you Want.
- Down Down.
- Don't Drive my Car.
- Hold you Back.
- Pictures of Matchstick Men.
- Ice in the Sun.
- Beginning of the End.
- Roll Over Lay Down.
- Caroline.
- Rockin All Over the World.
Clip CD : "Two way Traffic".
Clip CD : "Dust or Gold"
Clip DVD: "Rocking All over the World" (non extrait du DVD Just doin' it. Si ça ce n'est pas de l'ambiance !?).
Voilà un excellent post sur un excellent groupe !
RépondreSupprimerMon album préféré " Quo "
Ton préféré HRT ! je crois, de mémoire, qu'il s'agit également du préféré de Bruno. Il te le confirmera peut être bien. Le plus Hard du groupe à ce qu'il se dit.
RépondreSupprimerMerci de ton intérêt HRT.
Le Chaméléon.
Yes ! "Quo" demeure un album formidable, avec des compositions qui s'enchaînent les unes aux autres.
RépondreSupprimerUne belle pochette, en plus.
Le plus Hard ? Peut-être. C'est surtout lle son des guitares "dirty", assez granuleux qui donnent cette impression. 3backwater", "Just take me", "Don't think it matters" sont plutôt "rentre-dedans".
Et un "Slow Train" qui comporte, déjà, une séquence aux forts parfums celtique.
Il y a bien quelques groupes qui se sont essayés au style du Quo, mais sans jamais arriver au même niveau.
RépondreSupprimerUne partie de leur réussite c'est de savoir conjuguer des tempos purement Boogie-rock entraînant avec des chants, des mélodies penchant vers la Pop.
Rossi, avec sa voix presque posée, a toujours su apporter cette touche Pop à leur Boogie appuyé.
Certains regrettent le départ d'Alan Lancaster qui apportait, grâce aux quelles rares chansons qu'il interprétait, une touche plus foncièrement Rock'n'Roll("Don't Think it Matter").
J'ai toujours entendu dire que les concerts du Quo étaient toujours bons. Même à l'époque où le groupe s'enlisait dans une musique bien moins mordante et entraînant.
Le "Headbanding" ? Cela vient bien des concerts du Quo, non ?
Rossi et Parfitt étaient dans la même classe de seconde dans un lycée lugubre, en plein cours de science ils ont décidé de mettre de l'acide dans les vernis des nanas de leur classe. En fait, c'était une étude sur la coque des crustacés, on devait verser de l'acide sur la coque d'une moule pour indiquer que tout corps humain secrétait de la corne ( ongle par exemple..).
RépondreSupprimer3 Jours après les 2 affreux étaient renvoyés du Bahut compte tenu des des dégats chez les donzelles...
Je suis pas étonné que Mr Bruno soit sur la même longueur d'onde que me to himself.
Je ne connaissais pas cette anecdote HRT. Une chose est sûr, se sont bien là des Anglais. Avec l'humour qui va avec.
RépondreSupprimerBruno. Je ne suis pas du tout certain que le Quo soit à l'origine du Headbanging. Bien que leur musique se prête à ce genre d'exercice. Imaginez de rester assis à un concert de Status Quo ? C'est carrément s'infliger une punition.
Avez vous remarqué quelle célébrité se tenait dans les gradins du stade de Wembley à la fin de "Rockin' all over the World" ? Oui oui ! Le Prince William en personne. L'homme aux grandes oreilles en était déjà un fervant de la musique du Quo.
Le Chaméléon.
Et de mémoire, le prince Charles avait déjà "organisé" (ou plutôt souhaité que l'on organise) un concert du Quo pour je ne sais plus quelle commémoration.
SupprimerEt pourtant, au sujet des origines du Headbanding, c'est bien une chose que j'avais lu, il y a fort longtemps... à la fin des années 70. On parlait des chevelus de la Blue Army.
Le Prince Charles fut effet de la plus part des grands évènements ayant jalonné la carrière du groupe. Un fan, un vrai. Sa passion pour le Quo semble avoir été parfaitement transmise. Isn't it ?
RépondreSupprimerBien vivants n'est-ce pas ? Pas un quiproquo mais un beau rendez vous avec cet album.
RépondreSupprimerCela dit je ne conseillerai jamais assez de s'envoyer "Quo"; "Hello" "Whatever you want" ou "Never too late" regulièrement. 2 ou 3 titres par jour. Obligatoire!