jeudi 25 août 2011

SIMPLE MINDS - "Street Fighting Years" - (1989) par Vincent The Chameleon


L'album à part des Simple Minds.

Faire suite à l'immense succès de Once Upon A Time (1985) et sa collection de hits se sera avéré une difficile et laborieuse entreprise (comme l'avouait Jim Kerr au sortir de cet enregistrement).
Quatre ans après son plus gros succès, et plutôt que de tenter de reproduire un disque à l'identique, la bande à Jim eu l'audace de s'éloigner radicalement d'un style (New Wave) dans lequel il risquait fort d'être classé et rangé pour le restant de ses jours.
Ainsi paru Streets Fighting Years, sans conteste l'album le plus personnel, le plus riche, le plus engagé et le plus déroutant du groupe. En effet, en pleine période d'apartheid, les Minds (momentanément privé de leur batteur Mel Gaynor) choisirent de mettre leur musique au service des droits de l'homme et de la condition humaine... S'attirant inévitablement les foudres de quelques critiques, les taxant aussitôt d'opportunistes. 

Les 2 têtes pensantes de Simple Minds: Charlie Burchill (guitares), Jim Kerr (chant).

Au delà de la polémique, cet ambitieux album aurait pu réunir tous les aspects pompeux et redondant que ce genre d'exercice peut parfois revêtir. Car outre le fait que la plupart de ses morceaux dépassent souvent les 5, 6 voir 7 minutes, le groupe augmente ses orchestrations à base d'instruments traditionnels issus de leur terre écossaise. Violon, accordéon ou cornemuse, se mêlent ainsi avec élégance aux autres instruments auxquels nous sommes d'ordinaire le plus souvent habitué, nous les Rockers de tous poils.
Fort heureusement, le groupe a d'abord jeté son dévolu sur un homme qui, en matière d'arrangements (mais pas seulement) en connait un rayon.  Derrière la console, on retrouve en effet l'un de ces géniaux "grand manitou" des Studios, souvent habitué aux productions haut de forme. Trevor Horn ça vous dis quelque chose ? Outre le fait qu'il chantait au début des années 80 ("Video killed the radio Star") dans The Buggles, il a également beaucoup œuvré aux côtés de nombreux Artistes très variés tels : Grace Jones, Tina Turner, The Art of Noise, Frankie goes to Hollywood, Yes, et bien d'autres). Autant dire que le personnage peut se venter d'avoir toujours eu des goûts très éclectiques en matière de musique. 
Dans tous les cas, avec ou sans Trevor Horn, SIMPLE MINDS nous offre un disque atypique, épique, déroutant par endroits (non exempt de quelques petites lourdeurs quand même) mais si souvent chargé en émotions, à l'instar du sensible et splendide "This Is Your Land", qui voit Lou Reed en personne venir y poser discrètement sa voix. De la même manière, tout le monde se souviendra aussi du Single "Mandela Day", qui est forcément encore dans toutes les mémoires. 

Michael Mc Neil (claviers). Cet album sera sa dernière collaboration au sein du groupe.

Et puisque d'invités prestigieux il est aussi question dans cet album, certains auront remarqué dans le crédits,  la présence de l'ancien Police, Stuart Copeland, ainsi que celle d'un autre batteur en la personne de Manu KatchéPeter Gabriel, qui, si il n'apparaît pas vocalement sur l'album, n'en demeure pas moins lui aussi présent, au détour de l'époustouflante relecture de l'un de ses morceaux, l'excellent et émouvant "Biko". Un titre qui ne pouvait que légitimement avoir sa place sur pareil album. "Kick It In" quant à lui, empêche Street Fighting Years d'accéder à la plus haute marche, de celle qui hisse parfois un album au rang de Chef d'œuvre.
Mais franchement, combien de disques fait de ce bois là sortent encore aujourd'hui ? J'en appelle à vous tous pour ne pas me laisser avec une telle interrogation.
Merci et bonne écoute !





3 commentaires:

  1. Encore un album classé dans « Rock progressif » qui plaît au Toon classiquophile. Sans doute que Claude et Wolfi aiment les musiques avec une orchestration chiadée (Belfast Child) et sans un chanteur (en 1930, on parlait de Beuglant) qui cherche à régurgiter de force son Larynx enfumé :o)

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  2. Peut-on classer ce disque dans la catégorie "Rock Progressif" ? Je n'en suis pas certain. Nuancé, particulièrement ambiant (et chiadé !) incontestablement cet album l'est. Dès lors, il n'y a en effet qu'un tout petit pas pour que l'on soit tenté de classer ce genre de Rock dans ce registre là... Le Progressif. En définitif, qu'importe l'étiquette pourvu qu'on ait l'ivresse. A la tienne Claude ! Hips.

    Vince.

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  3. J'oubliais Claude ! Nombreux sont les gens, d'ordinaire réfractaires à la musique des Minds à avoir été séduit par ce "Street Fighting Years". Les retardataires levez le doigt !!!!

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