lundi 19 septembre 2011

CREEDENCE CLEARWATER REVIVAL - "Rétro " - par Philou



L'origine du groupe remonte à la fin des années cinquante. A cette époque le jeune John Fogerty traine ses bottes aux alentours de la baie de San Francisco. Guitare électrique à la main, ils se fait accompagner à la batterie par un certain Douglas Clifford, un pote de collège. Très rapidement Stewart "Stu" Cook les rejoint, c'est un musicien accompli, jouant aussi bien de la basse que du piano. Le groupe THE BLUE VELVETS voit le jour au début de l'année 1959.
Commencent alors neuf années de galères et d'errance, au cours desquelles le frère ainé de John, Tom Fogerty les rejoint. Neuf années durant lesquelles le groupe cherche une identité, comme en témoignent les différents noms dont sera baptisé le groupe (The Visions, The Golliwogs). Mais les 4 musiciens s'obstinent et croient en leur chance. En 1967,  Le groupe se baptise officiellement CREEDENCE CLEARWATER REVIVAL : Creedence pour rappeler le nom d'un de leurs amis, Clearwater pour faire référence à une marque de bière et Revival pour évoquer un retour aux racines.

En juillet 1968, sort leur 1er album tout simplement intitulé "Creedence Clearwater Revival". Dans ce disque, figure une interprétation ébouriffante du classique de Dale Hawkins "Suzie Q" qui cartonne dans les charts US pendant plus d'un an. Le second single "I Put A Spell On You", est une reprise explosive de l'ex-ennemi public de l'Amérique puritaine, le fantasque Screamin' Jay Hawkins. Une tension extrême se dégage de cette version grâce au chant impressionnant et rocailleux de John Fogerty. Une 3ème reprise "Ninety-nine and a Half " de Wilson Picket figure également sur ce 1er opus qui cohabite habilement avec les 5 compositions personnelles de John Fogerty. En effet, "The Working Man", "Walk On Water" ou "Porterville"  laissent déjà entrevoir son talent d'écriture exceptionnel.
La sonorité  particulière de l'album (un mélange de Country et de Blues du sud des États-Unis sous influence psychédélique de l'époque) leur confère l'étiquette de "Bayou-Rock" ou "Swamp-Rock". Les musiciens n'ont pourtant jamais été dans le sud des États-Unis mais sont très influencés par Muddy Waters, Howlin' Wolf ou Screamin' Jay Hawkins et John Fogerty le confirme : "J’ai rêvé toute ma vie de vivre dans le sud, tous les grands artistes de cette musique sont venus de Memphis ou de Louisiane, des rives du Mississippi, en tout cas. Des chanteurs comme Muddy Waters ou Howlin’ Wolf m’ont fait sentir combien il était bon de vivre là bas, au bord du fleuve".

Le 2ème album "Bayou Country" parait en janvier 1969 et John Fogerty, sur ce deuxième disque concrétise musicalement son rêve. En effet, le style du groupe s'épure et se démarque du psychédélisme en appuyant encore davantage sur l’accélérateur Rock.  Par la même occasion, le quatuor ne manque pas de se rapprocher encore plus des racines de la musique populaire US, le Blues et la Country. L'album devient rapidement disque de platine avec les imparables tubes "Born On The Bayou" et "Proud Mary".

Unique reprise de l’album, le détonnant "Good Golly Miss Molly"  de Little Richard, est une preuve incontestable que le groupe n'est pas prêt à oublier le Rock 'N' Roll !!!
John Fogerty au summum de la création enchaine alors concerts sur concerts avec le groupe, avant l’apothéose à Woodstock en juillet 1969.



Leur troisième album "Green River" sort dès le mois d'aout 1969. Il contient trois titres qui feront carrière dans les charts US et qui s’inscriront en lettres d'or sur les tablettes du groupe  : "Green River" qui se place numéro un, "Lodi" et "Bad Moon Rising". L’album reste quatre semaines en tête des classements se vendra à plus de trois millions d’exemplaires aux États Unis. 
Toujours emmené par leur leader charismatique John Fogerty, CCR change légèrement de cap avec "Green River", plus concis, plus direct, avec un enchainement de titres courts et efficaces, en effet, les morceaux fleuves que l'on trouvait sur les 2 premiers albums ont disparus.

"Green River" est certainement une des plus belles réussites du groupe grâce à la variété de ses chansons, de sa vitalité et de l'énergie qui s'en dégage. Un seul reproche, c'est bien trop court !!!

De G à D : Doug, Tom, John & Stu

La collaboration fructueuse et intense continue avec l'album suivant "Willy And The Poor Boys" qui parait en novembre 1969. Album au fort accent de Country, plus relax que les précédents, il surprend pourtant par l’efficacité de ses chansons comme "Down On The Corner", "Feelin’ Blue", "The Midnight Special" et évidemment l'incontournable hymne  "Fortunate Son" qui tranche carrément avec l'ambiance générale du disque.


  Cette chanson très courte (2,19 mn) est un cri de rage absolument saisissant. Il faut préciser que ce morceau fut écrit et publié pendant la guerre du Vietnam et dénonce furieusement la façon dont les jeunes américains des classes moyennes étaient envoyés au combat. Encore un superbe album, mais le meilleur est à venir....




Avec son 5ème album, "Cosmo's Factory" publié en juillet 1970, CREEDENCE accouche de son chef-d’œuvre ultime. Dès les premières notes de "Ramble Tamble", la machine infernale de John Fogerty est lancée à bloc, toutes guitares dehors, voix décapante et rythmique d'enfer.


 En écoutant "Travellin' Band", "Lookin' Out My Back Door", "Up Around The Bend" ou encore l'émouvant "Long As I Can See The Light ", on retrouve toujours et encore cette simplicité, cette efficacité et ces mélodies imparables qui feront la légende du groupe et resteront sa marque de fabrique. La voix du chanteur est encore plus impressionnante qu’à l’accoutumée. Le mélange entre la rusticité campagnarde et la violence urbaine touche au sublime. Une recette qu’apprendront par cœur les héritiers du CREEDENCE CLEARWATER REVIVAL, les Bruce Springsteen, Tom Petty, John Mellencamp et autres Black Crowes.


Les premiers désaccords se sont fait sentir lorsque le groupe entre en studio pour enregistrer le successeur de "Cosmo's Factory". Le bassiste Stu Cook n'hésite pas à critiquer ouvertement le comportement de John Fogerty. Il lui reproche notamment sa domination outrancière et son comportement envers les autres musiciens.

En décembre 1970, sort "Pendulum", le sixième album qui marque le déclin du groupe. Les critiques sont moins élogieuses que d'habitude, mais n'empêchent pas les bonnes ventes du disque. Finalement, si "Pendulum" n'est certainement pas un des meilleurs albums du groupe, il contient tout de même quelque bons titres comme "Pagan Baby" ou "Molina" mais surtout deux morceaux extraordinaires qui parviennent à sauver les meubles : "Have You Ever Seen The Rain" et "Hey Tonight". Mais lorsque le groupe nous fait le coup du Revolution 9 des Beatles sur le curieux Rude Awakening #2, on se dit que ça commence à sentir le roussi...



En février 1971, Tom Fogerty, quitte CREEDENCE pour se consacrer à sa famille et tenter une carrière solo. John Fogerty durement critiqué, tente d'instaurer d'avantage de démocratie au sein du groupe en laissant plus de liberté à Stu Cook et à Doug Clifford. Le 7ème et dernier album "Mardi Gras" parait le 11 avril 1972 et se fait démonter par les critiques dès sa sortie. John Fogerty ne participe qu'à 4 titres, laissant les compositions et le chant aux deux autres membres du groupe. Le cœur n'y est plus, l'album manque cruellement de cohésion, complétement décousu et d'une banalité navrante. Seules 2 chansons (de John Fogerty !) sont à sauver du désastre : "Sweet-Hitch-Hiker" et "Someday Never Comes".



La tension psychique accumulé depuis de longs mois va faire éclater le groupe qui se sépare définitivement en juillet 1972. CREEDENCE CLEARWATER REVIVAL,  après une carrière aussi brève que dense, deviendra un groupe mythique et laissera rêveuses les générations suivantes de rockers, devant tant d'équilibre, tant de perfection, tant de magie ...

Lookin' Out My Backdoor: (extrait de Cosmo's Factory)



"Walk On The Water": ( du 1er album)

2 commentaires:

  1. Quatre années d'une carrière époustouflante avec des tubes à à tomber par terre ! J'ai la chance de posséder une compilation de CREEDENCE CLEARWATER REVIVAL et quel pied d'écouter en battant la mesure "Proud Mary","Have You Ever Seen The Rain" ou encore l'inévitable "Born On The Bayou". Un kiff comme dit mon voisin Richard .

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  2. Quatre années d'une carrière époustouflante avec des tubes à à tomber par terre ! J'ai la chance de posséder une compilation de CREEDENCE CLEARWATER REVIVAL et quel pied d'écouter en battant la mesure "Proud Mary","Have You Ever Seen The Rain" ou encore l'inévitable "Born On The Bayou". Un kiff comme dit mon voisin Richard .

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