mardi 19 juillet 2011

LENNY LAFARGUE - "Je ne pense qu'à ça" (2011) par Rockin-jl


KING OF THE BAYOU

Je ne sais pas pourquoi mais le nom de Lenny Lafargue m’a toujours évoqué la Louisiane, les bayous, le zydéco, le gumbo et le jambalaya , un nom qui sonne déjà comme un voyage en pays créole. Mais loin de venir de Baton Rouge, Lenny vient en fait du pays d’un autre rouge : le Bordelais, et il pêche les crawfishs dans la Gironde et non pas la mangrove ; comme d’ailleurs les Flyin’Saucers Gumbo Special (Crawfish Groove ) ou un autre bluesman du cru , Cadijo. Pas vraiment un nouveau venu puisque celui-ci est son 6ème album depuis 1990 et qu’il a pas mal bourlingué de concerts en festivals , côtoyant des Luther Allison, Otis Grant, Benoit Blue Boy et bien d’autres. Les influences sont à chercher du coté des seigneurs du swamp blues, Slim Harpo, Frank Frost ou Lazy Lester mais aussi du coté de Chicago et du Texas sans oublier le rock tendance Creedence Clearwater Revival et des petites touches de musique cadienne (Clifton Chenier ou Zachary Richard..).

photos JP Porcherot,avec mes remerciements, visitez son site

 Chanteur à la voix assez rauque et expressive et excellent guitariste aux riffs directs et aux solos efficaces Lenny compose en français et apporte la preuve définitive qu’on peut marier la langue de Voltaire et la musique du diable, comme le font aussi par exemple les Witch Doctors dont je vous parlais récemment (Born on the Bocage ). Les textes sont sympas, aux antipodes de ceux de la  "nouvelle scène française"  dont se gargarisent les bobos de tous poils (des noms ! des noms !) et abordent avec humour la vie quotidienne, l’amour, dressant des portraits croustillants ("Les flammes de l’enfer") sans oublier quelques petits coups de griffe, à la société bling bling ( "A quelle sauce on sera mangé").


 
Un petit mot sur ses accompagnateurs, les moustiques du bayou qui risquent de vous refiler une bonne fièvre, mais pas de panique, due à leur groove impeccable et pas au chicungunya..Il s’agit de Julien Bigey aux drums, Aurélien Gody à la basse et Pascal Rosiak à l’accordéon.


de g.à d. Pascal Rosiak, Lenny, Julien Bigey, Aurelien Gody
 "Je ne pense qu’à ça" ouvre l’album sur un Shuffle Chicago blues (-"Comment Sonia ?"- "Oui c’est vrai Boss vous ne pensez qu’à ça, comme Monsieur Luc B, hihihi" -"Ne racontez pas n’importe quoi Sonia et rhabillez vous, enfin mon chat, nos lecteurs nous regardent ! Un peu de tenue! "Ah je vous jure, ces secrétaires qu'ils nous envoient pôle emploi"..) puis "Boogaloo "nous entraîne dans un boogie endiablé et dansant comme son nom l’indique. "Quidam rock" est un rock'n' roll au solo de guitare incisif avant "A ras du sol" un swamp blues poisseux rehaussé de traits d’harmo (de Lenny) avant "Combien de temps", blues rock aux effluves texanes.



L’irrésistible et coquin "Les Flammes de l’enfer" est le seul morceau vraiment zydéco, accordéon en avant, difficile de ne pas se lever danser là-dessus ! 
"A quelle sauce on sera mangé" nous ramène à un blues rock plus classique , on reprend notre souffle avec un blues lent "Adieu chérie adieu" avant le superbe swamp blues "King of the bayou" , autobiographique ? Au nom des pouvoirs qui me sont conférés par les Dieux du blues, je vous nomme Roi des bayous de Gironde Mr Lafargue, vous pouvez vous relever, biz, clap clap clap…Merci.

 Hé attendez, partez pas, c’est pas fini, il reste "le blues le dimanche", on connaissait le Stormy Monday Blues, voila celui de la veille, un blues acoustique, guitare et harmo en bandoulière pour clore ce bel album dont on regrettera juste qu’il ne dure pas 2 ou 3 morceaux de plus, enfin pas grave, rendez vous au prochain !





Pas de titre de cet album mais "Le boogie des durs à cuire", boeuf pour TV7 , à gauche à la guitare, son complice Raoul Ficel:

1 commentaire:

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