CRISS CROSS (1949), voilà un film que je voulais commenter depuis longtemps. Il m'a fallu le revoir, et le revoir encore pour en tirer toute la substantifique moelle. Si pour beaucoup d'entre nous, il y a des similitudes entre CRISS CROSS (connu aussi sous le titre français POUR TOI, J’AI TUE) et LES TUEURS (même équipe technique, même réalisateur - Robert Siodmak - mêmes acteurs à quelques différences près), l'ensemble du premier nous a paru plus opaque et plus complexe que le second. Une seule vision ne saurait suffire. Ce film demande une bonne concentration et une certaine disponibilité intellectuelle. Donc, avant de voir ce film, détendez-vous, fermez les rideaux et les stores, débranchez le téléphone et ne vous laissez déranger par personne.
Cette histoire d'amour fou, de passion régie par les pulsions des hommes et des femmes, a quelque chose de fondamentalement noir. De très, très noir. Un homme (Burt Lancaster = Steve) et une femme (Yvonne Di Carlo = Anna) se retrouvent un soir sur un parking, comme deux clandestins... Eclairages somptueux. Magnifiques clairs obscurs. On baigne en plein expressionnisme. On apprend alors que ce couple a été autrefois marié. Malheureusement, ça n'a pas duré longtemps. Sept mois à peine. Puis après le divorce, chacun a fait son chemin. Seulement voilà, la passion, les souvenirs, les désirs, tout cela revient bien vite quand les deux anciens "amants" se retrouvent. Et forcément, ils se lient de nouveau, essayant de faire table rase sur leur passé. Le problème, c'est qu'Anna a refait sa vie, elle est maintenant avec un type qui tient une boîte de nuit où l'on joue de la rumba et du jazz. Le mec est pas très sympa, plutôt grincheux et jaloux (Slim Dundee, joué par un très bon Don Duryea, l'acteur qui jouait le maître chanteur dans LA FEMME AU PORTRAIT de Fritz Lang). Je ne raconterai pas la suite, bien évidemment. Mais, une chose est sûre, la "sauce" va prendre et croyez-moi, elle prend. Ce triangle amoureux, au milieu de mensonges, de ruses, de trahisons, de tricheries, et autres jeux de dupes, à qui trompera l'autre, avec ses flash-backs en série, son braquage central, ses coups de feu, ses baisers langoureux, c'est CRISS CROSS...
Cette histoire d'amour fou, de passion régie par les pulsions des hommes et des femmes, a quelque chose de fondamentalement noir. De très, très noir. Un homme (Burt Lancaster = Steve) et une femme (Yvonne Di Carlo = Anna) se retrouvent un soir sur un parking, comme deux clandestins... Eclairages somptueux. Magnifiques clairs obscurs. On baigne en plein expressionnisme. On apprend alors que ce couple a été autrefois marié. Malheureusement, ça n'a pas duré longtemps. Sept mois à peine. Puis après le divorce, chacun a fait son chemin. Seulement voilà, la passion, les souvenirs, les désirs, tout cela revient bien vite quand les deux anciens "amants" se retrouvent. Et forcément, ils se lient de nouveau, essayant de faire table rase sur leur passé. Le problème, c'est qu'Anna a refait sa vie, elle est maintenant avec un type qui tient une boîte de nuit où l'on joue de la rumba et du jazz. Le mec est pas très sympa, plutôt grincheux et jaloux (Slim Dundee, joué par un très bon Don Duryea, l'acteur qui jouait le maître chanteur dans LA FEMME AU PORTRAIT de Fritz Lang). Je ne raconterai pas la suite, bien évidemment. Mais, une chose est sûre, la "sauce" va prendre et croyez-moi, elle prend. Ce triangle amoureux, au milieu de mensonges, de ruses, de trahisons, de tricheries, et autres jeux de dupes, à qui trompera l'autre, avec ses flash-backs en série, son braquage central, ses coups de feu, ses baisers langoureux, c'est CRISS CROSS...
Seulement voilà... Si dans la forme ce film est parfait, il peut y avoir, à la première vision, l'impression d'une histoire trop dense et trop compliquée, qui le rendrait moins remarquable que les autres grands Films Noirs de cette période faste. Ce serait une erreur de jugement. On pourrait trouver qu'Yvonne Di Carlo n'allait pas bien dans ce rôle. Là encore, c'est vite dit. Au contraire, elle personnifie très bien la femme qui veut se libérer de ces hommes trop encombrants. Bien sûr, elle a des pulsions sexuelles très affirmées. C'est une femme intéressée, narcissique, et elle joue bien ce côté-là. Gouvernée par le désir, c'est elle qui revient vers son ancien "amant". La beauté du film vient aussi de cette idée géniale concernant le braquage. L'idée vient de Steve lui-même de manière improvisée, pour éviter que Slim ne voie ses soupçons sur Anna confirmés. Histoire passionnelle d'une femme prise entre deux hommes, CRISS CROSS possède une dimension onirique hallucinatoire, mettant en scène des personnages à la vision étroite et au cœur tortueux, incapables de prendre les bonnes décisions. De très belles scènes viennent ponctuer ce drame, comme lorsqu'Anna joue ce thème de jazz au piano, "I Remember April", tout en fumant une cigarette, et Steve qui l'écoute. Construit sur une profondeur de champ impressionnante, ce moment montre comme beaucoup d'autres le talent de Robert Siodmak. Bref, une très belle et sombre histoire d'amour fatal. Et surtout, chose assez exceptionnelle pour moi, un film qui, par des visions répétées, gagne en maturité et en beauté.
Robert Siodmak dirige ses interprètes (merci à uncertaincinéma.com) |
EDITION DVD aux éditions Carlotta : Comme à son habitude, Carlotta soigne ses dvds (image restaurée), bonus (Serge Chauvin revient sur la répétition et l'obsession comme figure chez Siodmak et le parallèle entre "Les Tueurs" et "Criss Cross"). Bande annonce de l'époque. VOSTF. Langue anglaise uniquement avec sous titrage français.
CRISS CROSS / POUR TOI J’AI TUE (Unversal Pictures, 1949)
Réalisé par Robert Siodmak
Produit par Michael Kraike
Scénario de Daniel Fuchs
Musique de Miklós Rózsa
Avec Burt Lancaster, Yvonne De Carlo, Dan Duryea
Noir et Blanc - 1 :37 - 87 mn
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