mardi 1 mars 2011

NIKKI YANOFSKY- "Nikki" (2010) par Rockin-jl


Le jazz a ceci de réjouissant qu’il engendre régulièrement de nouveaux talents, notamment dans le domaine qui me tient à cœur : les chanteuses. Ella et Sarah peuvent reposer en paix, la succession est assurée. Le petit prodige dont il sera question aujourd’hui est une Québécoise de 17 printemps, encore une, après N’Didi qui a déjà fait l’objet d’une chronique ici ou Kellylee Evans (album "Nina", hommage à Nina Simone,avec une belle verso de "Don’t Let Me Be Misunderstood") . Comme quoi chez nos amis buveurs de sirop d’érable la variétoche à la Dion-Garou n’a pas phagocyté tout la scène musicale, et qu’il semble y avoir une place, notamment sur les plateaux télés, pour autre chose que de la soupe comme c’est le cas chez nous (Si un lecteur canadien pouvait apporter son témoignage qu’il n’hésite pas).



Mais revenons à nos moutons avec Nikki Yanofsky qui malgré son jeune age n’est pas l’avenir du jazz mais bien son présent ; car si on peut trouver qu’elle est perfectible (heureusement) , elle dégage une virtuosité, une technique de chant, un sens du rythme et une joie de chanter évidente et contagieuse. Don divin, peut-être, mais aussi des années de travail derrière. Dés qu’elle commença à parler Nikki chanta, découvrit Aretha, les Beatles ou Stevie Wonder à 5 ans, puis le choc avec Ella Fitzgerald qui lui montra définitivement sa voie. A 12 ans elle fait sa première scène pour des concerts de charité puis passe au Montréal Jazz Festival, plus jeune artiste à s’y être produit.
En 2007, elle est signée par Verve , encore une fois la plus jeune, pour le disque hommage collectif à Ella "We All Love Ella" où elle côtoie Etta James, Diana Krall  ou Stevie Wonder.
Elle a depuis joué à Montreux, au Carnegie Hall, partagé la scène avec des monstres comme Herbie Hancok ou Quincy Jones, chanté pour la cérémonie d’ouverture des JO d’hier (Montréal 2010), bref à 16 ans déjà vécu bien des expériences enrichissantes.


je vous conseille aussi ce DVD, si vous avez un lecteur multi-zones, car il n'est disponible qu'en zone1



Ce disque produit par le légendaire Phil Ramone (Ray, Dylan, Aretha, Elton, BB King..) et écrit par Nikki, Jesse Harris (Norah Jones) et le songwriter Ron Sexsmith fait la part belle aux standards du jazz, des morceaux qu’à choisi Nikki car elle prend plaisir à les chanter, "Take The A-Train", "I Got Rhytm", "God Bless The Child"(de Billie Holliday, une autre de ses influences), "You’ll Have To Swing It Mr Paganini" (un classique du repertoire d’Ella formidablement interprété ici, mon titre préféré de l’album), et des compos originales ("Never Make It On Me", "For Another Day", "Cool My Heels", "Grey Skies") plus tendance pop , qui sans être mauvaises sont plus dispensables à mon goût (qui aime bien châtie bien). A noter également "On The sunny side on the street / Fool on the rain "(de...Led Zep ; la miss reprend aussi du Hendrix en concert) , "First Lady" un touchant hommage à Ella, et "Try Try Try" , pièce offerte par la chanteuse canadienne Feist , un morceau dans le genre Sheryl Crow ; et on termine par "Over The Rainbow" (the wizard of Oz ) dans une belle version même si c’est vraiment dans les passages swingants que Nikki m’enthousiasme, surtout quand elle prend des passage de scat comme sur "I Got Rythm ", vous pourrez le constater sur la vidéo ci-dessous où elle s’attaque au "Airmail Special " d’Ella.

Dans ce monde de dingue, cette petite est une bouffée d’optimiste et de bonne humeur, de joie de vivre et d’espoir ; comme elle le dit elle-même dans la ballade jazzy " Bienvenue dans ma vie" : "Bienvenue dans ma vie, tout est brillant ici" ; que ça dure Nikki, c’est tout ce qu’on peut te souhaiter.
Mon conseil : découvrez là maintenant, dans 10 ans elle sera "énorme", enfin, au sens figuré j’entends..





6 commentaires:

  1. Shuffle master1/3/11 12:28

    Pas mal, pas mal, belle découverte. Encore un poil juste quand elle pousse sa voix (fin de deuxième morceau...je suis tenu par contrat de critiquer, sinon je perds toute crédibilité). Pour être honnête, son physique l'aide un peu, mais ça swingue grave (il disent comme ça, les jeunes, non?)

    RépondreSupprimer
  2. Oui, Shuffle, ils disent ça les jeunes... enfin, les jeunes de l'après guerre...

    RépondreSupprimer
  3. Effectivement elle se défend bien!

    RépondreSupprimer
  4. Moi j'aime pas les "biliblibilibili-biliplipli-bliblis" et "pililoululuwouai-tulut-tulut-boin-boingues-plililuuu-ouais-ouais-bieinns..".

    RépondreSupprimer
  5. Au festival de Nice elle a accompagné en scat un air de George Benson (voir: nikki yanofskly interview nice)absolument fabuleux. Les bililbil.. c'est la musique de la voix a l'état pur. On aime ou on aime pas, je trouve ça sublime cette aisance dans la voix. Je rêve qu'elle reprenne certain airs de JS BAch en scat avec une rythmique (je pense aux variations Goldberg).
    Mais j'adore aussi l'émotion d'un "You've changed". Plus je l'entends, plus je l'apprécie.
    Son "Relax max" m'enchante.

    RépondreSupprimer
  6. Flyerbold6/7/11 00:18

    Dommage son interview a Nice ou elle dit son émotion d'avoir joué avec Herbie Hancok a disparu de Utube. On y retrouvait l'ambiance du Jazz a Cimiez. Son second interview (celui qui reste) est nettement moins bien°

    RépondreSupprimer