jeudi 24 février 2011

YES - " Magnification" (2001) CD & " Symphonic Live" (2001) DVD, par Vincent Le Chaméléon


Higher !!! (A moins d'aller voir ailleurs).

1. Magnifique "Magnification".
Très loin de tout connaître de leur univers, j'avais découvert le groupe sur le tard, via 90125 et son tube planétaire "Owner Of A Lonely Heart". A ce jour, cet album fait encore parti de mon Top 10, tout style confondu. C'est dire si je demeure attaché à la période Rabin (la moins Yes affirmeront les puristes, mais qu'importe !).
Là ! Il s'agit pourtant bien d'un album sans Trevor Rabin, en plus d'être dénué de toutes considérations commerciales. Pensez donc ! Ce Yes ci est à dominante symphonique... Et qu'elle symphonie !
Outre l'orchestre philarmonique, Jon Anderson (chant), Chris Squire (basse et chant lead sur "Can you imagine"), Alan White (batterie) et Steve Howe (guitare) composent tous les quatre cette énième mouture du plus légendaire des groupes de progressif.A ce stade, j'en vois déjà qui se mettent à lever les bras au ciel (ou d'être soudainement pris de violents maux de tête). Laissez-moi juste vous dire qu'un album tel que celui là pourrait bien mettre définitivement au rencart tous les préjugés que vous aviez alors eu sur le groupe jusque là. Vos a priori risquent en effet de vous priver d'un vrai grand moment de musique. J'insiste (juste pour cette fois): Ne vous laissez pas rebuter par avance, et mettez votre scepticisme de côté. Je vous assure que l'union de ces deux univers (musique progressive et orchestre symphonique) vous emmènera à cent lieux de toutes les idées qu'un non initié comme moi s'était faites jusqu'ici de La grande musique. Magnification n'est rien moins qu'un vrai petit miracle auditif, une révélation vers l'infiniment beau. Bien sûr, à condition d'apprécier le timbre très particulier de Jon Anderson... Cela va de soit.
Au milieu de cette quasi perfection, seul "Soft as a dove" semble faire un peu tache. Ce titre de 2 minutes fait d'ailleurs d'avantage office d'interlude que de morceau à proprement parler. En 2 minutes également, "Time Is time" termine Magnification sur une note plus légère, doucement mélancolique. ATTENTION ! Embarquement immédiat pour les étoiles: Bip bip bip ... Hourra !!!









2. Même en Symphonique, Yes reste unique.
S'il est un groupe qui, tout au long de sa carrière, n'aura cessé de créer la controverse, c'est bien Yes. Les mauvaises langues vont même jusqu'à dire que c'est dans le pire que le groupe est le meilleur (oh les vilains !). Sauf que lorsque Yes, au milieu des années 80, fit le choix de s'orienter vers une musique plus immédiate (plus grand public, plus Hard FM, plus facile, etc...), il s'était là aussi fait lapider. Bref, de quel bord que l'on soit, Yes n'aura jamais fait l'unanimité, et ce, même après 40 années d'existence (!!!). Tiens ! Voilà qui devrait déjà nous pousser à d'avantage de respect à leur endroit... Mmm ?!!
Qu'on se le dise, Symphonic Live propose tout ce que certains continueront d'haïr, tandis que ceux qui n'en finissent pas de chérir le Yes des tous débuts, s'extasieront une nouvelle fois face à ces 2 heures 45 minutes de spectacle. Soit-dit en passant, rien que sur sa durée, un concert de Yes fait déjà toute la différence sur la plus part de n'importe qu'elle autre formation (paf !).
Ni des plus fervents, encore moins "grand connaisseur" de cette formation, je tiens d'abord à préciser qu'avant même le visionnage de ce DVD, hormis leur réputation respective, je ne connaissais absolument rien des albums étalons que sont The Yes Album, Close to the Edge, Relayer, ou encore Tales from the Topographic Ocean. Autant vous dire qu'à la première lecture du DVD, hormis "Owner of a lonely heart" (pour le coup un peu "zarbi" dans un répertoire tel que celui ci) et les 3 extraits de l'album Magnification, mes oreilles n'y ont pas compris grand chose... Et pour cause !!! Car outre la longueuuuuur des morceaux (des pièces), Symphonic Live se concentre essentiellement sur les 4 albums précités. Dur donc à enfiler d'un trait, vous en conviendrez.
Jon Anderson et Chris Squire

Il va m'en falloir du temps (et de la patience) pour l'apprivoiser ce répertoire. Pas sûr du reste que j'y parvienne. Car il faut bien l'admettre aussi, la musique de Yes n'est d'évidence pas accessible à tous, c'est un fait. Et pourtant...
Comment rester insensible face à ce que je qualifierai d'emblée d'expérience. Car au delà de l'extraordinaire complémentarité et de cette symbiose de l'orchestre philharmonique et du quatuor, ce qui en impose surtout c'est cette alchimie, cette combinaison unique faites entre Jon, Steve, Alan et Chris. P*tain ! Pas la moindre partition sous leurs yeux ! Glups...
Mais au delà des "comment font-ils pour se souvenir de tout ça ?", je me pose d'abord la question suivante: Ou vont-ils chercher tout ça ?
Plus troublant encore, le zen avec lequel les musiciens jouent le répertoire. Exception faite du guitariste. En effet, en plus de son attitude particulièrement austère, Steve Howe est celui qui dénote le plus sur scène. Pitiiié ! La prochaine fois, fais un effort sur ta tenue. Mais bon Dieu quel guitariste !!
Steve Howe

Hormis ce personnage pour le moins singulier et plutôt étrange, quel régal que celui de voir Alan White (le batteur) jouer avec autant de panache. Ce type sait vraiment vivre pleinement l'instant (il est de surcroit le plus souriant des quatre).
Chris Squire, du haut de ses 2 mètres, arpente la scène de long en large, tentant en vain d'aller décrocher un semblant de sourire au guitariste, mais sans succès. Quant au jeu et au son de sa Rickenbaker de Basse (parfois une Fender -voir le clip), que dire que l'on ne sache déjà. L'une et l'autre ne font qu'un.
Guitare acoustique, Percussions, Claviers, ce n'est pas encore pour cette fois que Jon Anderson donnera sa part au chat. Chantant divinement bien, il est en parfaite communion avec le public tout au long du spectacle, introduisant chaque morceaux entre deux tonnerres d'applaudissement. Car le public, venu en nombre (10 000 personnes à mon avis, peut être même plus), n'est en effet pas avare d'applaudissement. On parlera d'ailleurs plus facilement de véritables ovations faites à l'égard du groupe le concernant. Vraiment touchant !
Outre cet incroyable et imposant orchestre, Yes a aussi convié un inconnu (Tom Brislin) à venir tenir les Claviers en lieu et place de Tony Kaye ou Rick Wakeman. Le moins que l'on puisse dire, c'est que le jeune musicien ne fait pas dans la figuration non plus.
Il y aurait de quoi écrire, et en écrire encore, sur cet impressionnant spectacle. Aussi, je n'en dirai pas d'avantage, afin de ne pas vous priver (ça me démange quand même un peu) des quelques moments de bravoures qui jalonnent ce show... Unique pour ce qu'il est. Car qu'on le veuille ou non... Ce groupe est définitivement unique.
Attention: Comme le montre la jaquette ci dessus, il semble qu'il existe plusieurs versions de ce DVD. Ainsi, la mienne ne possède aucun Bonus (interview, clip, etc...). Quoi qu'il en soit, le son comme l'image sont absolument irréprochables. D'autre part, le concert est aussi augmenté de quelques images de synthèse, sous forme de paysages ou de personnages imaginaires, et que vous aurez le loisir de visualiser (ou non) à l'aide de votre télécommande en intro de certains morceaux.
Set List.
  1. Intro: Version alternative de Give a Love each Day (intro)
  2. Close to the Edge
  3. Long Distance Runaround
  4. Don't Go
  5. In the Presence Of
  6. Gates of Delirium
  7. Steve Howe (guitar solo)
  8. Starship Trooper
  9. Magnification
  10. And You and I
  11. Ritual (nous sommes du soleil)
  12. I've Seen all the Good People
  13. Owner of a Lonely Heart
  14. Roundabout
Extraits de l'album Magnification (qui aurait quand même pu être représenté ici d'un ou deux titres supplémentaires).






"In the Presence of". A apprécier jusqu'au bout, et de préférence avec un vrai gros son. (c'est bien Alan White en introduction du morceau, de dos, au clavier). 

A lire également : Yes story part one(1968-1976)
                          Yes story part two (1977-1987)
                          Yes story part three (1988-1998)
                          Yes part four (1999-2013)

12 commentaires:

  1. je trouve que ce yes a très mal vieilli. je l'ai encore écouté la semaine dernière et je n'accroche plus. ceci dit le double live "symphonic live" est fantastique. yes y reprend tous ses classiques, sauf, chose curieuse, "awaken". il y a quelque temps sur daily motion un gars avait mis l'intégrale de "gates of delirium" version symphonique. il n'y est plus. vraiment dommage.
    christian s

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  2. D'après ce que j'en lis, il semble que notre ressenti diverge sur ce point. Je trouve les premières oeuvres du groupes assez datés en comparaison d'une oeuvre tel que Magnification. Le lyrisme est toujours là, mais il est mieux canalisé selon moi. En résumé, je pense que Magnification est, de surcroît, moins encré dans le temps ou dans une époque. Lorsqu'on découvre des titres comme "gates of Delirium" ou "Close to the edge", on s'aperçoit de suite que ces titres n'ont pu être écrit que dans cette période de psychédélisme, propre aux années 70.

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  3. On ne peut enlever une chose à Yes, c'est que ce groupe a toujours eu de grands musiciens. Et Anderson est un Grand chanteur.
    Effectivement, leurs compositions à rallonge en ont rebuté beaucoup. C'est parfois très ampoulé, mais il y a pratiquement souvent quelque chose d'intéressant, la maestria des musiciens aidant.
    Personnellement, je préfère leurs débuts avec "Yes" et "The Yes Album". Toutefois, comme Vincent, je ne connais pas l'intégralité de leur oeuvre.
    En tout cas, "In the Presence of" est un superbe titre.
    Par contre, je suis loin de partager leurs goûts vestimentaires (je sais, on s'en fout)

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  4. A propos du clip symphonique, cela me rappelle le groupe canadien RUSH, dans la voix, le jeu de batterie... Sans dire une anerie, je pense que peut ranger RUSH dans le progressif, non ?...

    Mais que fait Hugues Aufray à la basse ?!!! :)

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  5. Nous sommes raccord sur tout mon cher Bruno.
    Quant à la ressemblance de Chris Squire avec celle de Hugues Aufray, ça ne m'avait pas sauté aux yeux tout de suite (intrétable que tu es Luc). Mais maintenant que tu le dis...
    En tout cas il est loin de l'être... Ben aux fraises tiens !
    Allez hop ! 1 partout balle au centre. A+

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  6. je suis curieux de ce que donnera le nouvel album, qui devrait sortir en mai; produit par trevor horn. anderson n'est plus là. viré. le nouveau chanteur s'appelle david benoit, un québecois qui chantait dans un groupe de reprises de yes. aux claviers je sais pas qui officie. peut être wakeman fils, oliver.
    christian s

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  7. Concernant Anderson, je n'ai pas eu les mêmes échos que toi Christian. J'ai notamment lu que Ian aurait désormais de sérieux problèmes liés à ses cordes vocales.
    Tout comme toi, je prêterai une oreille attentive à ce nouvel album. Surtout avec Trevor Horn aux manettes.

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  8. jon anderson a eu de très gros problèmes respiratoires. il a même failli mourir. lorsqu'il était hospitalisé aucun des membres de yes n'est venu le visiter. yes est parti en tournée avec david benoit en remplacement. lorsque jon a été rétabli on lui a fait comprendre que la place était prise et que son retour n'était plus souhaité. anderson vient de sortir un album ,"living tree", en duo avec rick wakeman. un excellent album, très classique. rick est très sobre. l'ambiance du disque est sereine. la voix de jon est à peine voilée.
    christian s

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  9. Et bien !!! Le mythe en en prend un coup. C'est vraiment moche de leur part.
    Merci de cet éclairage.

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  10. En résumé, de véritables enfoirés. Et dire qu'il fut un temps où cela se donnait de gentils airs de petits-mages-moralisateurs-et-spirituels.
    L'époque est sombre.

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  11. pour tout savoir sur yes je vous conseille le bio que leur a consacré lionel daloz: "yes, un sentiment océanique dans le rock". poue être tout a fait juste, quelque part jon anderson n'a pas volé ce qui lui arrive. lui aussi est loin d'être un saint. en somme les membres de yes n'ont aucune amitié les uns pour les autres. par exemple quand anderson a estimé que rabin avait fait son temps il s'est réacoquiné avec squire et howe pour lui pourrir l'existence. pareil avec tony kaye et peter banks à l'époque lorqu'on a voulu qu'ils partent.
    christian s

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  12. Ce qui est d'autant plus étonnant et troublant, c'est de voir à quel point ce groupe n'aura cessé de chanter l'amour et le don de soit sur chacune de ses oeuvres.
    Cette Bio s'impose en effet.

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