DIZZY TOWN BLUES- "Hangover " (2009) par Rockin-jl

Encore du bon blues de chez nous

Décidément l'hexagone révèle bien des suprises à l'amateur de blues, je vous parlais il y a peu des Cotton's Belly de Seine et Marne , et cette fois je vais me rendre encore plus prés de chez moi , à quelques coups d'ailes de mouettes , jusqu'a Douarnenez , d'ordinaire plus connu pour ses manifestations de voiliers ou ses fameux "Gras" que comme berceau du blues , pour retrouver la formation des Dizzy Town Blues.
Ces Penn Sardin (surnom donné aux douarnenistes référence à la coiffe des femmes et à la pêche de la sardine) ne pratiquent pas binious et bombardes mais ont choisi le blues pour s'exprimer , et cet excellent album est au niveau de bien des productions plus renommées.







Ils sont 5 , Brendan de Roeck (guitare chant) ; Gildas Claquin (piano orgue sax chant) ; David Chevalier (harmo, dobro) ; Nicolas le Queré (basse) et Eric Parenty (drums) ; Hangover est leur second album ; à part ça je n’avais pas grand-chose à vous raconter sur eux, sinon qu’ils avaient remporté les "Jeunes charrues" 2008 , le tremplin réservé aux jeunes groupes du festival des Vieilles charrues. Je me suis dit que le mieux était encore de leur demander de nous parler un peu d’eux, Brendan le guitariste et chanteur s’est gentiment prêté au jeu ….

Rockin’-jl : Du blues ? à Douarnenez ? drole d’idée , c’est plutôt la patrie des chants de marins, comment en etes vous arrivés là ?
Brendan : Douarnenez a un fort ancrage Rock'n roll depuis la création des "locaux rock" il y a 20 ans qui a vu l'emergence de dizaines de groupes à blouson de cuir ! Dans ce contexte, quand tu as 14 ans ,tu montes un groupe de rock, et de fils en aiguilles tu remontes le fil historique de tes inspirations pour arriver au blues... Classique finalement !

R : En 2 mots, quels sont vos parcours musicaux ?
B : Je joue de la guitare depuis 15 ans et l'enseigne dans l'associatif depuis 5 ans. Gildas (qui est notre troisième clavier depuis la création du groupe ) lui est prof de piano depuis 15 ans. Nico , la basse ,a fait l'école du M.A.I à Nancy avec moi. Eric à la batterie est autodidacte. David à l'harmonica et à la guitare également. "Hangover" est notre deuxième album.

R : Et quelles sont vos influences ? il y a pas mal de climats variés sur l’album, du blues de Chicago à des sons plus funky ; mais aussi des passages jazzy ou blues rock .
B :Je suis très blues/rock à la base. Notre basse / batt' jouait ensemble dans un groupe de dub/raggae auparavant. J'ai joué dans un groupe de funk avec Nico. Et Gildas joue dans des formations jazz depuis toujours. Mélanger bien tout ça et ça donne ce qu'on est. Le fil rouge : la musique américaine. Qu'elle soit rock, blues, jazz, soul, funk, gospel, country... voilà nos inspirations éternelles.

R : Que pensez vous de la scene blues en Bretagne , et plus généralement en France ; il y a pas mal de bons groupes (Awek, Malted Milk , etc) et de festivals ; pourtant l’intérêt que lui porte les médias et les diffusions radios sont nuls ; n’est ce pas frustrant?
B : La réponse est dans la question. j'ai compté une petite centaine de festivals blues en france. Il y a un public fidèle et nombreux. Des groupes de qualité par dizaines que l'on croise régulièrement. Et c'est vrai que les médias, maisons de disque, et festivals "généralistes" se moquent éperdument de nous.
Pour ce qui est du blues breton, avec les Buddy Blues, Mojo Factory, Mojo Machine, Ronan, Lazzy Buddies... on est plutôt gatés !


R : Vos textes sont en anglais, vous n’etes pas tentés de chanter en Français ?
B : Voilà quelque chose qui interesserait peut-être les médias : chanter en français, ou "pire" en breton ! Plus sérieusement, j'admire ceux qui avec succès ont chantés le blues en français (Colette Magny, Alain Bashung...). Ils ne sont pas nombreux. Je respecte ceux qui ont essayé, la plupart à mon sens n'y sont pas parvenus malgré le mérite d'avoir essayé. Outre le fait que le groove et les sonorités de la langue anglaise sont dans l'essence même de la musique blues, la langue française a une longue tradition de chanson à texte. C'est une langue qui sonne assez peu sur le blues à premiere vue et qui en plus ne supporte pas la médiocrité dans le texte. Le défi me semble aujourd'hui difficile à relever. C'est tout naturel qu'on choisisse l'anglais dans ces conditions... Que dira l'avenir ?

R : Le clip d’animation de "Hangover" est extra, qui vous a fait ça ?
B : Messieurs Yoan de Roeck (mon frère, graphiste à paris) et Fred Danno (un pote à lui, cinéaste). Ils ont, depuis leur fanzine des années lycée avec des dessins de profs à poil dedans, appellé leur collaboration "SANGSUE". Ce clip était l'occasion pour eux de retravailler ensemble après de nombreuses années, et de revenir à Douarn' pour la filmer, ou plutôt la photographier puisque le clip est entièrement en animation d'images.

R : Qu’est ce qui tourne sur vos platines en ce moment ? (enfin si vous n’etes pas passé au mp3...)
B : Pour ma part, peu de nouveautés... Tom Waits, JB Lenoir, Rolling Stones, John Scofield, et une chanteuse que j'adore : Suzie Arioli... et le disque que j'enregistre avec une chanteuse qui sortira en octobre : "Bobby & Sue" (www.myspace.com/bobbyandsue )

R : Quelque chose à ajouter ?
B : Ho yeah !

on ne saurait mieux conclure...
Comme le dit Brendan, c'est vrai que la scène blues bretonne se porte bien , si vous habitez en Bretagne je vous renvoie vers une asso rennaise pour plus de renseignements sur les concerts et manifestations dans la région : http://roazhonblues.free.fr/

Voila , j'espere avoir donné envie à certains de jeter une oreille attentive aux Dizzy Town Blues et de les voir en concert si vous en avez l'occasion , dates sur leur myspace:
http://www.myspace.com/dizzytownblues



Hangover ("gueule de bois")