vendredi 19 décembre 2025

ZOOTOPIE 2 de Jared Bush (2025) par Luc B.


J’aurais adoré annoncer à tous les p'tits n'enfants qui nous lisent (allez, un dernier article de tonton Bruno sur Alice Cooper, et après, au lit) : pour les vacances de Noël, courrez voir ZOOTOPIE 2 ! Sauf que cette suite, sans être complètement ratée, est surtout paresseuse dans l'intention, voire inutile. 

De toutes façons, que j’en pense du bien ou pas, le film cartonne en salle. J'comprends pas pourquoi Disney, sur ses sorties mondiales, ne tient pas compte de mon avis, pour rectifier le tir. 

ZOOTOPIE (2016), qui a la particularité d'être le dernier film de notre index "cinoche" (mémo : pensez à chroniquer ZULU) j’en ai dit ici beaucoup de bien. Un film formidable, malin et surtout très drôle. Et comme ce fut un succès, on s’attendait à un numéro 2 assez rapidement. Etrangement, non. Comme si les gars n’avaient pas trouvé la bonne idée et s’étaient dit : on va attendre 10 ans, comme ça y’aura une nouvelle génération de mômes à qui pour pourra resservir la même soupe réchauffée. Quant aux adultes, on s’en tape, ce n’est pas le cœur de cible.

Rappel des faits : Zootopie est une ville où vivent en bonne entente tous les animaux, ou presque, de la création. La lapine Judy Hopps était la première de sa race à obtenir son diplôme de police, et menait une enquête périlleuse avec Nick Wilde, un renard escroc. Elle devait faire avec le mépris de son commissaire Bogo le buffle, les moqueries des collègues rhinocéros, le machisme ambiant, mais aussi la pègre, les gangsters, les trafiquants et la corruption généralisée à la mairie…

ZOOTOPIE 2 reprend exactement les mêmes motifs, les mêmes thèmes, rien n’a évolué, sauf la relation entre Judy et Nick, qui va tourner à l’amourette convenue. Cette fois, au cours d’une opération anti-contrebande, Judy trouve une mue de serpent. Or, il n’y a pas de serpents à Zootopie, bizarre... Toujours contre l’avis de leur chef, le couple lapin & renard va mener l’enquête pour élucider ce mystère, en s’introduisant aux festivités du centenaire de la ville…

L’intrigue vaut ce qu’elle vaut, un peu simpliste, au sujet d’un vol de brevet usurpé à la famille de Gary De’Snake par Ebenezer Lynxley (un lynx). Côté animation rien à redire, personnages et décors valent le coup, très colorés. Les grands studios ont des armées de graphistes compétents et les moyens pour faire du bel ouvrage. Le doublage français est impeccable. Ce qui va faire la différence, à mon sens, entre deux films, animés ou non, c’est la mise en scène.

On retrouve Jared Bush aux manettes (il était co-scénariste du premier), mais son travail se fond maintenant dans le tout-venant. Les situations sont décalquées sur le premier opus, le montage est hyper rapide. A tel point que nombre de gags, dont certains sont rigolos, passent presque inaperçus car tout va trop vite. Même pas le temps d’apprécier un plan qu’on passe au suivant. Chaque scène est conclue par son moment d'action, de poursuite, c'est presque lassant. Mais comme il en faut aussi pour les grands, Bush fait quelques clins d’œil rigolos.

Au détour d’un plan de poursuite dans les cuisines d’un restaurant, la coiffe d’un chef s’envole pour découvrir en dessous le rat de RATATOUILLE. On retrouve la secrétaire brebis corrompue Miss Bellwether du premier épisode, cette fois en prison en mode Hannibal Lecter du SILENCE DES AGNEAUX. Et une scène entière reprise de SHINING, le Lynx vindicatif trainant la patte dans un labyrinthe enneigé, travelling kubrickien ad-hoc et thème musical en prime. Honnêtement, je le voyais venir dès lors que l’enquête devait aboutir à un hôtel fermé pour l’hiver…

Le nouveau maire cheval Brian Winddancer avec crinière peroxydée est plutôt bien vu, on retrouve la gazelle (Shakira, avec une nouvelle chanson qui ressemble à toutes les autres), on retrouve aussi le parrain du crime Mister Big la musaraigne, et ses gardes du corps ours polaires. Après la fabuleuse séquence du paresseux dans le 1, on savourait à l'avance comment les auteurs allaient faire revivre le personnage. Grosse déception (p'tain, les mecs, vous n'avez trouvé que ça ?). Heureusement, un nouveau bestiaire rigolo, castors malins et éléphants de mer.

Ce qui est horripilant, c’est le discours archi-convenu et rebattu « nous sommes différents, mais si on va au-delà de nos différences, on pourrait être ami »… Oui je sais, c’est la morale de 99% des dessins animés de ce genre, on ne va pas apprendre aux gamins à monter-démonter une kalach. Mais peut-on faire passer le message avec humour et subtilité, sans sortir les violons larmoyants ? Ca comprend beaucoup de choses un gamin. Dans ce 2, c’est juste lourdingue et barbant. La scène post-générique de fin montre Judy Hopps trouver une plume (y’a pas d’oiseau à Zootopie... bizarre, bis), qui annonce déjà une suite (dans 20 ans ?) avec qui cette fois, une poule ou une pie ostracisée en lieu et place de la vipère ? 

Autant le premier ZOOTOPIE sortait du lot et nous faisait franchement marrer, autant le second donne dans le réchauffé, recycle, se regarde poliment, permet entre deux soupirs d’esquisser un sourire. L’effet de surprise n’agit plus, forcément, seuls les très jeunes y trouveront leur compte.

Chronique du premier opus, ici : ZOOTOPIE


couleur  -  1h45  -  format scope 1 :2.39 

1 commentaire:

  1. Je connais même pas le premier ...
    Si même les trucs faits pour les gamins c'est pas bon, faut pas s'étonner que les chères têtes blondes sombrent très vite dans la bibine, la beuh, youporn et le protoxyde d'azote. Ah, je vous le dis, ma bonne dame, c'était mieux avant, du temps du Général ...

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