mardi 30 décembre 2025

RIP EDIKA (1940-2025) - par Pat Slade

 

Il est parti rejoindre Gotlib avec qui il faisait la pluie et le beau temps dans les pages de Fluide Glacial.



Mort de Clark Gaybeul




 Dans la bande dessinée il y a des personnage qui restent emblématiques et attachés à leur dessinateur comme le chat de Geluck, la coccinelle de Gotlib ou Kador de Binet et Clark Gaybeul qui était un de ceux-la. Le petit monde d’Édika était rempli de personnages loufoques et souvent grotesques. Fluide Glacial pleure la disparition d’une figure majeure du monde de la bande dessinée. Édouard Karali dit Édika est né en Égypte et quittera ce pays avec sa famille pour le Liban à l’âge de 19 ans. D’abord maquettiste, il devient ensuite illustrateur dans la publicité avant de rejoindre la France en 1976. Pour les fans de BD le nom de Karali n’est pas inconnu puisque son frère Paul Karali alias Carali est également dessinateur de bande dessinée. Carali, qui après avoir travaillé dans différentes publications fondera en 1982 le journal ”Le Petit Psikopat“. 



Édika et sa famille improbable qu’il met principalement en scène : Bronsky Proko, le père, son épouse Olga, Paganini, le fils, George, la fille, et bien sûr Clark Gaybeul, son personnage emblématique, le seul chat vert à porter un slip kangourou de marque ”Grande Barque“, en référence à la célèbre marque de sous-vêtements petit bateau. Le monde d’Édika n’est composé que d’absurdité, de loufoquerie et d'une bonne dose de sexe voire quelquefois à la limite de la scatologie. Édika c’est surtout des dialogues à rallonge et des absences de chutes ou des fins ayant ni queue ni tête, des personnages avec des gros pifs boutonneux, des filles pulpeuses avec des poitrines abondantes et des tétons turgescents.

Auteur génial et complètement barré, pionnier de l'aventure "Fluideglacialesque" aux côtés d'un certain maître Gotlib. Tous les incontournables qui ont fait (et font encore) le succès explosif d'Édika sont là. Son univers si particulier, sa dinguerie, ses mises en abîme, ses histoires absurdes et pourtant parfois non dénuées d'une certaine philosophie. Les amateurs, les fidèles, appréciaient, les autres découvriront avec du retard. L'humour ”absurdus débiloff profondikoum“ de maître Édika et si vous attendez la chute… C'est que vous ne connaissez pas le bonhomme…  Fluide Glacial qui à fêté ses cinquante cette année dira de lui :” Pour la rédaction et pour tous ses lecteurs, il était, et il le restera, le Prince de la déconnade et de l’humour absurde. Le champion des couvertures emblématiques, le maître de l’acrobatie narrative, le roi de la non-chute“.

L’artiste, discret sur sa vie privée, vivait retiré depuis quelques années, sans pour autant cesser de dessiner. Sa mort a suscité une vague d’émotion immédiate, chez les lecteurs et les dessinateurs qui voyaient en lui un maître du non-sens et de la liberté narrative. Pour beaucoup, Édika n’était pas seulement un auteur : c’était un genre à lui tout seul. Il laisse 37 albums aux éditions Fluide Glacial, 6 albums appelés ”Anthologie Édika“ et quelques inédits. Il entre tout droit au Panthéon de la BD rejoindre, Gotlib, Fred, Reiser, Coyote, Mandryka et tout les autres. Le neuvième art à perdu un de ses piliers qui n’a pas été reconnu par ses pairs au Festival International de la Bande Dessinée d'Angoulême.






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