Ils sentaient bon la populace, les femmes allaient a l'église le dimanche
et les hommes au troquet pour "le vin de messe". Ils étaient une image de
la vie, ils disparaissent petit à petit les bistrots de Paris.
LE COMPTOIR D’UN CAFÉ EST LE PARLEMENT DU PEUPLE
Ils s’appelaient bougnat, bistro, buvette, boui-boui, gargote,
troquet, estaminet, au XIXème siècle ont les appelaient les salons
de la démocratie. Ils étaient une image et une façon de vivre, on
mangeait à la maison et on buvait dehors. Signe des temps, habitude
sociale qui change, concurrence acharnée, fast-foods, ils
disparaissent lentement mais surement. Dans les années 60 il y en
avait encore 200.000, chaque année la France perd environ 7 000 bistrots, 25000 communes n’ont plus de Licence IV. Dans les campagnes, ils étaient devenus des carrefours de la
communication et d’échanges. Les anciens s'y retrouvaient pour taper
le carton en se rinçant le gosier au blanc gommé. Dans les villes plus
importantes, les jeunes squattaient le jukebox, le baby-foot ou le
flipper en sirotant des Demi-Panaché ou des Picon-Bières. C’est l’image d’une France d’une autre époque qui disparait, seules
lesgrosses enseignes comme le Café de Flore, les Deux Magots, le Café
de la Paix et surtout le tout premier café ayant vu le jour à Paris
en 1686
Le Procope ont encore pignon sur rue et la petite note bourgeoise,
le petit noir à 4-5 €.
Ils resteront aussi dans la culture populaire, ils seront décors
incontournables dans la littérature. Hormis les innombrables guides des
bistrots parisien, ils apparaitront dans certains romans comme ”Le beaujolais nouveau est arrivé“ de René Fallet, ”Dans le café de la jeunesse perdue“ de Patrick Modiano, ”Rue Pigalle“ de Georges Simenon et pour la
bonne bouche ”Les Brèves de comptoir“ de Jean-Marie Gourio qui, depuis vingt
ans, a rassemblé des phrases lâchées sur le zinc ou l’absurde,
l’humour (parfois noir), l’actualité, la poésie et parfois la
philosophie se côtoient : ”À la naissance le nain est normal, c'est en grandissant qu'il
rapetisse“. Le cinéma n’est pas en reste avec ”Garçon“ de Claude Sautet, ”Hôtel du Nord“ de Marcel Carné, le café de la Marine
de Raimu dans ”Marius“ et ont fini dans le café des Deux Moulins dans ”Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain“ de Jean-Pierre Jeunet. La
musique classique a fait l’impasse, il n’existe pas de composition sur les
débits de boissons (A moins que Claude ait quelque chose dans ses archives ?).
- Oui Claude ?
- Tu as la cantate du café de Bach Pat, tout à fait
profane et qui se gausse des consommateurs addicts au café pendant le
siècle des lumières (Procope à Paris, Zimmermann à Leipzig). J'avais
écris un billet farfelu pour le 1er avril 2012
(Clic)... Sinon, côté alcool, avec la censure... Ah tiens je pense au
Chœur des buveurs (vins) dans la damnation de Faust de
Berlioz (🔉).
Modeste Moussorgski
Les compositeurs cherchaient surtout l’inspiration dans les vapeurs de
l’alcool.Beethoven,
Schumann, Brahms, Brucknerl'amateur de bières et Liszt pour ne
citer qu'eux, furent tous de grands amateurs d’alcool, de bière et de vin
en particulier. Liszt buvait en moyenne
une bouteille de cognac par jour (et parfois deux bouteilles de vin). Il n’est donc pas surprenant d’apprendre que dans l’ancien argot
britannique, on se dit « Brahms and Liszt » pour exprimer que l’on est bourré.Je ne parlerais pas du portrait peu flatteur de
Modeste Moussorgski et ses nombreuses
années de consommation excessive (opium en plus précise Claude).
Igor Stravinsky était un grand amateur
de whisky au point qu’il se serait lui-même surnommé
”Stra-whisky“, la boisson était pour lui un moyen de se remettre
de la publication d'une mauvaise critique.
On pourra citer Tchaïkovski dont
l’affection pour l’alcool n'était pas un secret parmi ses contemporains.
Ironie du sort, il meurt à cause d’un verre d’eau contaminé par le choléra
(Ah, Claude conteste, il aurait été "suicidé" de force ; gay il avait
séduit un jeune officier de marine... d'où scandale). L’alcool aura raison
d’Érik Satie, la fée verte, l’absinthe
empoisonnera son foie en 1925. Mais je ne suis pas la pour
parler de l'alcoolisme, il y aurait long à raconter.
Revenons au bistrot, l’étymologie remonterait à 1814, à l'époque de l'occupation de Paris par les soldats de
la cavalerie de l'armée russe du tsar Alexandre I, qui avaient
l'habitude de crier ”быстро, быстро“ (vite, vite !)
dans les bars parisiens pour demander qu'on leur serve rapidement à
boire.
La littérature, le cinéma ; les auteurs de musique classique,
les peintres grand consommateurs et pilier de bistrot comme
Lautrec,
Manet,
Van Gogh,
Cézanne et même
Picasso immortaliseront les bouis-bouis
parisiens.
Plus proche de nous, la chanson française ne restera pas en
terrasse et s’emparera de cette institution typiquement française.
Georges Brassens ”Le Bistrot“ : ”Dans un coin pourri, du pauvre Paris, sur une place, l'est un vieux bistrot tenu par un gros
Dégueulasse“. Renaud et son ”Mon bistrot préféré“, rend hommage à Brel,
Brassens et
Ferré, il reprendra ”Bistrot“ du poète moustachu.
Lucienne Delyle et son ”Bistrot“ qui raconte une histoire d’amour sous un air de musette.
Toujours sur un rythme de musette mais plus chaloupé,
Jean Ferrat et ”Les petits bistrots“ passe derrière le comptoir pour nous faire voir l’envers du décor.
Paul Péri et son ”Bistrots Parisiens“ n’a pas laissé une énorme trace hormis qu’il était le mari de
Marguerite Monnot une compositrice
qui écrira d'innombrables chansons interprétées par
Edith Piaf.
Lys Gauti chanteuse d’une autre
époque et que je ne connaissais absolument pas (On en apprend tout les jours) et qui eu à un moment de sa carrière
Léo Ferré comme pianiste, chantera
”Le bistrot du port“ L’histoire d'amour des matelots du port pour la servante rousse du
bistrot.Jean Sommer qui se produira souvent à
Bobino en première partie de
Georges Brassens et de
Jean Ferrat chante ”Y a un bistrot“ jolie chanson nostalgique. Les bretons de Quimper
Red Cardell et ”Le petit bistrot“ ont trouvé la bonne adresse pour boire gratis et en Bretagne le
sport national est le levé du coude !
C’est avec un peu de nostalgie que l'on on repense à ces endroits
où l’on refaisait le monde derrière un demi, un ballon de rouge ou
une menthe à l’eau. Terminé le petit noir au comptoir avec la clope
au bec, fini le frugal repas avec les œufs durs sur le reposoir et
le distributeur de cacahuètes pour l'apéro.
Bien sûr, il y a encore des troquets mais à deux euros minimum le
café, il vaut mieux le boire chez soit avant de partir
travailler.
Adieu le café crème accompagné de son croissant servi par le garçon
avec sa chemise blanche et son gilet de costume noir avec les poches
remplies de pièces pour rendre la monnaie…d’ailleurs, la course des
garçon de café cela existe-t-elle toujours ?
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