Marcel Gotlib était connu pour son personnage de Gai-Luron, sa
coccinelle et son travail au journal Pilote, mais moins pour sa BD
pour adulte...
Gotlib, un homme qui avait du fluide
Marcel Gotlib
a bercé l’adolescence de beaucoup d’entre nous avec ses publications dans
le journal Pilote de BD humoristiques et gentiment absurdes, comme les
Rubriques-à-brac et les Dingodossiers. Il sera le créateur
de Gai-Luron le chien au regard lymphatique, de la coccinelle ou encore de Superdupont.
Mais en 1972 il va vouloir voler de ses propres ailes et va fonder
le journal L’Écho des Savanes avec
Claire Bretécher. Trois ans plus tard il
crée Fluide Glacial et en 1984 sa boite de production
les éditions AUDIE (Amusement Umour Dérision Ilarité Et toutes ces sortes de choses). Depuis sa rupture avec René
Goscinny, ses dessins vont tomber dans la
grivoiserie, le graveleux, l’indécent, la lubricité et l’obscénité. Les
trois tomes de Rhââ Lovely et les deux de Rhâ-Gnagna seront
la continuité du Gotlib pornographe,
libertin et irrévérencieux après des albums comme ”Pervers pépère“ et ”Hamster Jovial et ses louveteaux“.
C’est dans ce climat que Gotlib crée certains de ses personnages les plus audacieux, tel que Momo
Le Morbaque, une sorte de Morpion répugnant mais chrétien convaincu. Rhââ Lovely
et Rhâ-Gnagna abordant ainsi des sujets dérangeants comme l’inceste
ou le parricide. De l’humour dépravé pour lequel l’auteur ne se donne
aucune limite, la scatophilie y est aussi particulièrement présente comme
avec ”Wolfgang Amadeus Quimcampoix“ l’inventeur et le créateur (fictif) du papier toilette. Il sera aussi blasphématoire en se moquant des religions avec “God’s club“ ou Jupiter invite tous les dieux existants, histoire de passer du
bon temps (alcool et pornographie à caractère diffamatoire).
Le tome 1 de Rhââ Lovely
a de quoi surprendre : un dessin en noir et blanc, des histoires étranges,
compliquées et tourmentées comme ”La Coulpe“ ou ”Au p’tit bois – p’tit bois charmant quand on y va on est à l’aise“. Bien sûr il y a des gags, mais je le trouve tout cela très décalé par
rapport à ce que Gotlib
nous avait fait connaître par le passé. Le second Tome avec ”God’s Club“ et ”Wolfgang Amadeus Quimcampoix“ est plus simple dans la lecture même si ”Oedipus Censorex“ est l’histoire d’un censeur qui doit passer des épreuves pour pouvoir retrouver ses ciseaux pour censurer
un livre. L’onanisme, l’inceste avec sa mère, le parricide… tout ce que
les jansénistes, les puritains pudibonds devront éviter de lire. Dans le
tome 3 il fera une version folle et délirante du film ”L’exorcisme"
Rhâ-Gnagna
sera plus visible et plus lisible et surtout en couleur, avec ”La folle nuit“ qui voit l’arrivée du père noël dans la chambre de deux gamins
complètement délurés et vicieux. Des histoires courtes sans ni queue ni
tête. La dernière histoire du tome 1 est un mélange d’”Alice au pays des merveilles“ et de ”Barbarella“ la BD de Jean-Claude Forest. Bien
sûr, tout va partir en sucette, une fois grande, Alice (devenue Barbaralice) deviendra une véritable nymphomane.
Le deuxième tome montrera un irrésistible combat entre Bruce Lee et
Superdupont ou le super héro bleu-blanc-rouge sera vaincu quand le roi du
kung-fu sortira un calendos du frigo et dégustera un Pommard
1959 avec des glaçons. A croire que
Gotlib avait des comptes à régler avec la
religion. Dans ”Le membre fantôme“ il met en scène l’histoire de Saint Cloud et de Saint Ouen, deux
angelots qui auront des problèmes avec le vieux Saint Denis. Il y aura
aussi un pastiche d’un film de
Fritz Lang ”L’élixir du docteur Zischöne Mabuse“ ainsi qu’une parodie sur ”Le petit prince“.
Cinq bouquins à lire pour les inconditionnels de
Marcel Gotlib, mais attention à ne pas
être choqué par certain dessins plutôt dérangeants et à certaines
histoires difficiles à comprendre. Mais avec Fluide Glacial, il a
crée un style politiquement incorrect que l’on ne connaissait que dans des
parutions comme Charlie-Hebdo ou Hara-Kiri.
Dans les années 70 , chaque mois dans l'incontournable revue "Rock et Folk" il y avait une planche de Gotlib , mettant en scène "Hamster Jovial" Un pur bonheur! "Rock et Folk" , l'incontournable revue des amateurs de rock, avant que la catastrophe "Manoeuvre" ne prenne les rênes du journal. Je suis nostalgique des grands , Paringaux , Dister , Garnier .....
RépondreSupprimerPauvre Philippe 😁 C'est vrai qu'il a écrit pas mal de sottises dans sa jeunesse (néanmoins d'une belle plume). Et pas que dans Rock'n'Folk (d'ailleurs, il n'était guère le seul à écrire quelques absurdités - notamment sur le rock-lourd et le rock sudiste. C'était comme s'ils jouissaient de leurs mots acerbes et malveillants).
RépondreSupprimerDans Métal Hurlant, il pouvait être particulièrement lourd... souvent même 😉
Toutefois, on ne peut lui dénier une certaine et vaste culture musicale, et il a par contre, contre vents et marées, lutter pour la reconnaissance en France de groupes comme Blue Öyster Cult et Aerosmith (ce dernier rabaissé dans un vieil article de R & F, à un simple groupe de copieurs sans grands talents... no commet). Ce qui est déjà mal.
Il me semble aussi que c'est un des rares - le seul ? - à avoir dénoncer l'arnaque du "j'saispakoi" voice-starak trucmuche.
Oui, Alan Dister, une belle plume
Manoeuvre ? Ce gars qui pour lui le rock français s'arrêtait à Téléphone ??? Ce gars qui n'a jamais reconnule rock progressif comme du rock à part entière ?? Ce gars qui n'a jamais écouter un morceau d'Ange ?? Stop !!! je vais être grossier enver ce personnage !
SupprimerJe pense que c'était des postures fort maladroites. Des erreurs de jeunesse (enfin, j'espère...)
SupprimerSinon, pour enchaîner avec les reproches 😈 : je me souviens l'avoir vu sur (feu-) Canal Jimmy, se foutre (pouffer de rire) devant un jeune gars (de Silverchair ?) qu'il interviewait, parce qu'il avait osé dire qu'il était fortement influencé par Black Sabbath, non seulement par la musique mais aussi par les textes. Qu'il y avait dans certaines chansons une forme de poésie, et même de la matière à réflexion. P.M. faillit littéralement tomber de sa chaise... Un manque de respect qui m'avait un peu choqué. Surtout venant de la part d'un journaliste. 😐
Sinon, Gotlib, un maître. Un immense artiste 👍🏼 Gloria à tù
RépondreSupprimerPauvre Manoeuvre au seuil de l'EPHAD , réduit à jouer les figurants dans des talk-show débiles et sans intérêt ! Me semble même qu'il fût un temps membre du jury d'une de ces émissions / concours pour chanteurs débiles! Je suis pas sûr je vais vérifier.
RépondreSupprimerVérification faite 2008 jury de "La nouvelle star" sur M6 !
RépondreSupprimerManœuvre, mmouais....Grotesque et pathétique (le summum sur M6, effectivement, concurremment avec Manu Katché), caricature du "rock critic", catégorie d'ailleurs aussi grotesque, dont il n'y a pas grand-chose à sauver. Il est arrivé au bon moment. J'ai fini récemment les Mes Moires de Dionnet, médiocre bouquin acheté après errance dans des rayons de librairie où rien ne faisait envie. Il parle (très peu) des deux, Manœuvre et Gotlib. Manœuvre et Dionnet, tâcherons sans d'ailleurs aucune compétence, ont surtout passé leur temps à se pousser du col auprès de qui il fallait, quand il le fallait, à sortir nuitamment dans les bouâtes à la mode et à s'enfiler tout (et toutes) ce qui leur passait sous le nez (sic). Dister et surtout Garnier (sauf Honni soit qui Malibu, illisible), c'est autre chose.
RépondreSupprimerÀ part ça, Gotlib est un maître. J'ai usé les R-A-B.