mardi 16 juillet 2024

DAVID BOWIE : ”Stage“ (1978) - par Pat Slade



Après avoir revu et relu ”Christiane F.“ Le lien avec un live de David Bowie était tout trouvé.


ISOLAR TOUR II



 Nous sommes en 1978, Ziggy Stardust est mort et enterré et David Bowie affronte un moment difficile de son existence. Sa consommation excessive de drogue le fait sombrer dans la paranoïa et il passe ses journées à la recherche de cocaïne avec son pote Iggy Pop. En 1974 l’album ”Autobahn“ de Kraftwerk   avait attiré son attention. Intéressé par les nouveaux sons électroniques et la culture allemande, il s’installe à Berlin en 1976. Il va composer  trois de ses albums majeurs "Low", "Heroes" et "Lodger" que l’on appellera la trilogie berlinoise. En dépit de son nom, la trilogie n'a pas été entièrement réalisée à Berlin, puisque Low a été principalement enregistré au château d’Hérouville et ”Lodger“ en Suisse et au États-Unis. Son premier Live ”David Live“ en 1974 n’avait pas été une réussite et il n’était pas dans sa plus grande forme vocale,  avec ”Stage“, il fera carton plein, que ce soit le chanteur ou les musiciens (et pas n’importe lesquels) Adrian Belew, Carlos Alomar aux guitares, Roger Powell et Sean Mayes aux claviers, Simon House au violon, George Murray à la basse et Dennis Davis à la batterie et tout ce petit monde va nous proposer un mix entre les classiques et les nouveaux titres.

Synthèse de quatre concerts donnés au États-Unis, il comprend principalement des chansons issues des trois derniers albums parus à l'époque ”Station to Station“, ”Low“ et ”Heroes“. Un double live complètement en dépit du bon sens, la set list retrouvera l'ordre dans lequel elle était jouée sur scène sur le double CD de 2005. Mais j’énumérai les titres comme ils se présentent sur le vinyle. ”Hang On to Yourself“ un vieux titre de 1971 enchainé par le classique ” ziggy stardust“. 

Five Years“ un morceau de 1972 que j’aime beaucoup pour son coté musicalement nostalgique. ”Soul Love“ toujours dans l’époque de l’album ”The Rise and Fall of Ziggy Stardust and the Spider from Mars“, ”Star“  même album, même date. ”Station to StationBowie rentre dans une phase d’expérimentation. Tout commence par les synthés qui font penser à un train qui de met en marche suivie par une guitare qui hurle et la basse qui donne le tempo du convoi qui se met en branle. Un morceau furieux dans le style krautrock, le progressif expérimental et psychédélique allemand. Dans se morceau, Bowie introduira un nouveau personnage Thin White Duke. Certaines paroles rappellent son addiction : It's not the side effects of the cocaine / I'm thinking that it must be love“ (Ce n'est pas un effet secondaire de la cocaïne/je pense que ça doit être l'amour) et quand dans le furieux final du morceau il chante ”It’s too late“ je ne peux pas m’empêcher de penser à Christiane F.

Fame“ coécrite avec son guitariste Carlos Alomar et John Lennon. Bowie déclare plus tard que Lennon est l'énergie et l'inspiration de Fame“. ”TVC 15“, je n’aime pas ce morceau complètement délirant. Le narrateur raconte comment son poste de télévision a bouffé sa petite amie. Les paroles auraient été inspirées à Bowie par une hallucination d’Iggy Pop sous l'emprise de la drogue, celui-ci aurait cru voir sa petite amie être dévorée par un téléviseur. ”Warszawa“ composé avec Brian Eno est le morceau conducteur du film ”Moi Christiane F.La pièce est destinée à évoquer l'atmosphère très sombre que Bowie avait ressentie lors de sa visite à Varsovie. C’est avec ce morceau qu’il ouvrait son concert. ”Speed of Life“ un titre qui sonne très Gary Numan. ”Art Decade“ toujours dans l’introspection de nouvelles sonorités. La chanson porte le nom d’une rue de Berlin, une chanson lente avec un son mélancolique et déprimant. ”Sense of Doubt“ Un titre musical sombre et inquiétant. 

Breaking Glass“ (A ne pas confondre avec l’album d’Hazel O’Connor du même nom) coécrite evec son bassiste George Murray, le titre à été composé pour la tournée. ”Heroes“ écrite avec Brian Eno, surement le meilleur morceau de la période berlinoise. Les paroles auraient été inspirées à Bowie par la vision de l'une de ses choristes en train d'embrasser son producteur prêt du mur de Berlin. Je n’enlève rien à la version anglaise, mais j’ai toujours préféré la version allemande que l’on trouve sur la B.O de Christian F. ”What in the World“ Cette chanson, comme d'autres sur ”Lowdate de l’époque berlinoise. La performance live enregistrée a été allongée d'environ deux minutes. ”BlackoutBowie parle vraiment de ses fréquentes coupures d’électricité à New-York. ”Beauty and the Beast“ le premier morceau de l’album ”Heroes“ lees paroles ont comme un retour à ses sautes d’humeur au cour de sa dépendance à la cocaïne. ”La belle et la bête“ le visage d’une seule et même personne, celle de Bowie essayant de guérir de son addiction.  

Dans la réédition de 2017, seront inclus des titres comme ”The Jean Génie“, ”Suffragette City“. Avec une belle prise de son, une interprétation de premier ordre donnant plus d’envergure aux morceaux enregistrés en studio ”Stage“ est une réussite et un excellent live qui pourrait être une approche pour ceux qui ne connaissent pas ou peu la carrière de Ziggy Stardust.
 

 

 

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