LES GRANDES GUEULES de Robert Enrico (1965) par Pat Slade
Voila un film qui fait partie de mon top ten si ce n’est pas de mon top
five.
Il était une fois dans l’Est
Après ”Fortunat“ et ”Les Bonnes Causes“ nouveau rôle dramatique pour
Bourvil qui excellait dans le
domaine, et ”Les Grandes Gueules“ ne dérogera pas à la règle
Robert Enrico
Peut-on considérer ”Les Grande Gueules“ comme un western à la française ? Personnellement je dirais
oui grâce à cette ambiance si particulière qui s’en dégage, tel
”Jeremiah Johnson“ de Sydney Pollack en
1972. Une histoire de bucherons dans les Vosges, entre le
traditionalisme et la modernité, la petite entreprise et la grosse
industrie, des détenus en liberté conditionnelle, tous les éléments
pour nourrir une intrigue originale inédite sont réunis.
Bourvil-J.C Rolland- Lino Ventura
Hector Valentin (Bourvil) revient dans les Vosges, quittant ainsi le Canada où il
bûcheronnait depuis quelques années. Il a hérité de la scierie de
son père. Le dernier ”Haut-Fer“ (terme vosgien désignant une scierie traditionnelle hydraulique) de la région qu’il va faire revivre. Mais la concurrence est
rude et le principal exploitant dans la région, un nommé Therraz
veut racheter cet héritage, mais Valentin refuse. Entre
les deux hommes la guerre est déclarée.
Les ”Grandes Gueules“
Laurent (Lino Ventura) et Mick (Jean-Claude Rolland), deux anciens détenus, qui pensent à se venger d'un certain
Reichmannse font embaucher chez Hector et lui proposent de trouver de la
main d’œuvre dans les prisons en recrutant des détenus en liberté
conditionnelle. Avec cette main d’œuvre haute en couleur, la petite
scierie reprend vie, attisant la jalousie de Therraz qui fera tout
pour mettre des bâtons dans les roues d’Hector. Beaucoup de
péripéties et de rebondissements dans cette histoire à l’affiche
alléchante, Jess Hahn,
Michel Constantin,
Pierre Frag,
Paul Crauchet,
Marcel Pérès… N'en jetez plus, que
des "gueules" qui ont marqué le cinéma français.
Marie Dubois-Lino Ventura
Les femmes n’ont pas le premier rôle dans ce film d’hommes. Une
seule marque de sa présence, Marie Dubois. Pour l’anecdote, il parait que Lino Ventura n’embrassait jamais ses partenaires à l’écran, il fera une
exception avec Marie Dubois, même s’il est dit que c’est Marie Dubois
qui l’a embrassé ! (Il embrassera aussi
Angie Dickinson dans le film de
Claude Pinoteau ”L’Homme en Colère“ en 1979 avec une seule prise). Jean-Paul Rolland
aurait pu être un grand acteur, beaucoup se souviendront de lui
dans son rôle de Pablo dans le téléfilm ”L’Espagnol“ d’après Bernard Clavel
en 1967. En attente d’un jugement pour un délit mineur, il se pendra
dans sa cellule à la prison de la santé.
La scène de la schlitte
Un film qui nous fait voir ce qu’était le métier de bûcheron à une
certaine époque ou il fallait descendre le bois sur la
Schlitte, une très grosse luge, dotée de grands patins remontants, à l’avant,
qui descendait des chemins de traverse recouvert de rondin de bois
enfoncé dans le sol facilitant la glisse de la schlitte.
Grace au solide scénario de
Robert Enrico et de
José Giovanni, tourné en grande partie dans le village de Vagney (Vosges),
"Les grandes gueules" ont marqué l’histoire de cette commune rurale. De très nombreux
habitants avaient été engagés comme figurants. C’est en voyant le
film que de nombreux touristes ont demandé à découvrir le
schlittage.C’est ainsi qu’est née la fête de la schlitte.
Et depuis, chaque année, les habitants du pays rejouent des scènes du
film dont la fameuse séquence de la schlitte...
Jess Hahn-Pierre Frag-Lino Ventura
Une autre chose qui marque le film, la musique de
François de Roubaix. Le
musicien composera là, la musique de son premier long-métrage
et il rentrera dans le paysage des grands compositeurs de
musiques de films.
”Les Grandes Gueules“ : Un film, pas un western mais un ”eastern“, une
histoire avec une grande hache et qui vous ne laisse pas
de bois et des ”gentils“ bandits (oxymore ?) qui ne cracheront
pas dans la sciure (passer à la guillotine).
Belle démonstration de l'utilisation en mode tout risque
de la Schlitte dans la vidéo de la bande-annonce 😝.
Ah "L'espagnol" voilà un télé film qui a compté dans mon adolescence ! J'avais 15 ans et je m'en souviens comme si c'était hier . Tu as raison il y avait un potentiel énorme chez JC Roland . ceci dit "Les grandes gueules" c'est quelque chose!
Oui j'adore ce film moi aussi, ayant tâté du bucheronnage je te recommande dans le même créneau Le Clan des Irréductibles avec Paul Newman, Henri Fonda...ça se passe dans l'Oregon et comme dans Les Grandes Gueules on apprend comment acheminer le bois en se servant du terrain ( les rivières par là- bas) .
Contresens total. Les Grandes Gueules n'est pas du tout un western ou un eastern. C'est en réalité un long métrage crypto-gay en milieu rural, en l'occurrence forestier, comme le démontrent à l'envi plusieurs scènes entre Nénesse et Fanfan, avec Ventura dans un rôle de sous-maxé.
Enfin de la vraie analyse filmique ! Shuffle a su voir ce qui se cachait réellement derrière le tas de bois. (aurais-tu traité, yeux dans les yeux, Ventura de sous-maxé ?!)
"Plus ce pays compte de fragiles, plus on compense par des barbes (et des tatouages) pour jouer les Vikings. C'est du vernis viriliste. Ventura et Gabin n'ont jamais eu besoin de ces artifices pour paraître virils." Best punchline ever.
En tous cas, quand on voit le casting, y'a une sacrée différence avec les plateaux contemporains (et comptant pour rien)... Je n'en dirai pas plus pour éviter les "dérapages" incontrôlés... :-)
Eh oui, ce film était culte dans les backrooms de la Bay dans les late seventies. Pierre Frag a un peu le même rôle dans Le Ruffian, film également virilo-montagnard en plus liquide, où on retrouve à la mise en scène l'ex-malfrat/collabo Giovanni, corse de surcroît, ceci expliquant cela.
Ah "L'espagnol" voilà un télé film qui a compté dans mon adolescence ! J'avais 15 ans et je m'en souviens comme si c'était hier . Tu as raison il y avait un potentiel énorme chez JC Roland . ceci dit "Les grandes gueules" c'est quelque chose!
RépondreSupprimerOui j'adore ce film moi aussi, ayant tâté du bucheronnage je te recommande dans le même créneau Le Clan des Irréductibles avec Paul Newman, Henri Fonda...ça se passe dans l'Oregon et comme dans Les Grandes Gueules on apprend comment acheminer le bois en se servant du terrain ( les rivières par là- bas) .
RépondreSupprimerHoula ! "Les Grandes Gueules". Comme j'avais aimé ce film ! Et puis Lino et Bourvil... 👍
RépondreSupprimeron le trouve sur youtube : https://www.youtube.com/watch?v=sMcDgSc4n6c&t=52s
RépondreSupprimerSuper ! 👍🏼😁
SupprimerContresens total. Les Grandes Gueules n'est pas du tout un western ou un eastern. C'est en réalité un long métrage crypto-gay en milieu rural, en l'occurrence forestier, comme le démontrent à l'envi plusieurs scènes entre Nénesse et Fanfan, avec Ventura dans un rôle de sous-maxé.
RépondreSupprimer"un long métrage crypto-gay " quelle bétises !
SupprimerLe grand retour en fanfare de l'indispensable Shuffle, pour mettre un peu de piment bienvenu dans cette mécanique (trop) bien huilée !
SupprimerEnfin de la vraie analyse filmique ! Shuffle a su voir ce qui se cachait réellement derrière le tas de bois. (aurais-tu traité, yeux dans les yeux, Ventura de sous-maxé ?!)
Supprimer"Plus ce pays compte de fragiles, plus on compense par des barbes (et des tatouages) pour jouer les Vikings. C'est du vernis viriliste. Ventura et Gabin n'ont jamais eu besoin de ces artifices pour paraître virils."
SupprimerBest punchline ever.
En tous cas, quand on voit le casting, y'a une sacrée différence avec les plateaux contemporains (et comptant pour rien)... Je n'en dirai pas plus pour éviter les "dérapages" incontrôlés... :-)
RépondreSupprimer"crypto-gay" 😂 C'est à cause des bûches ou de la schlitte ?
RépondreSupprimerEh oui, ce film était culte dans les backrooms de la Bay dans les late seventies. Pierre Frag a un peu le même rôle dans Le Ruffian, film également virilo-montagnard en plus liquide, où on retrouve à la mise en scène l'ex-malfrat/collabo Giovanni, corse de surcroît, ceci expliquant cela.
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