mardi 9 août 2022

WINGS - WINGS AT THE SPEED OF SOUND (1976) - par Pat Slade



Cet album a 46 ans et n’a rien perdu de sa fraicheur, une pop bien britannique écrite par Sir Paul McCartney.



DES AILES À LA VITESSE DU SON




Vous prenez un bassiste qui a fait partie d’un groupe connu dans les années 60, sa femme Linda photographe de rock et claviériste (De son nom de jeune fille Eastman, qui n’a aucun lien de parenté avec Georges Eastman le fondateur de la société Kodak), de Dennis Laine un guitariste fondateur du groupe les Moody Blues, de Jimmy McCulloch jeune guitariste écossais mort trop jeune à 26 ans et de Joe English qui malgré son nom est un batteur américain et vous avez le groupe Wings. Ce dernier existait déjà depuis 1971, mais cette association la sera surement la meilleur. On la retrouvait déjà sur l’album précédent «Venus and Mars» avec ses grand titres comme «Rock Show», «Magneto and Titanium Man» ou «Listen to What the Man Said». Si «Venus and Mars» était un album de groupe, «Wings At the Speed of Sound» sera celui ou chacun des membres aura l’occasion de s’exprimer.

Bonzo et Paulo
«Let’Em in» Tout commence par un vibraphone qui sonne les huit premières notes du carillon de Westminster, une chanson très simple et calme en entrée d’album qui se démarque du précédent avec «Venus & Mars/Rock show» et même sur «Band on the Run» qui commençait par le morceau titre. «The Note That You Never Wrote» Dennis Laine prend le micro pour ce titre très sombre mais agrémenté d’un beau solo de guitare. Dennis Laine est un très bon chanteur, il l’avait déjà démontré au sein du groupe avec «Spirits of Ancient Egypt» ou «I Lie Around». «She’s my Baby» un petit morceau pop sans prétention mais sympathique. «Beware my Love» Il y a des chefs d’œuvre méconnus parce que quand on achetait un album, nous avions tendances à écouter les morceaux qui passaient en radio au détriment des autres et «Beware my Love» est une tuerie rock, surement le sommet de l’album. Pour l’anecdote, Macca a toujours été un fan de John Bonham l’ancien batteur du Led Zep, et le bûcheron du Zeppelin prêtera ses baguettes pour une version inédite de «Beware my Love» supérieur à celle de Joe English. «Wino Junko» composé et chanté par Jimmy McCulloch. Un bon titre qui parle des ravages de l’alcool et de la drogue mais l’ironie suprême est que Jimmy mourra d’une overdose en 1979. «Silly Love Song» : le hit de l’album, les médias trouvant que Sir Paul faisait des chansons d’amour idiotes, il va l’écrire pour réfuter les critiques musicaux (ainsi que son ancien complice John Lennon).
«Cook of the House » interprété par Linda qui n’a jamais été une grande chanteuse. Mais sa voix faisait des harmonies parfaites en contrepoint et c’est certainement plus écoutable que les miaulements insupportables de Yoko Ono, un petit rock amusant sans prétention. «Time to Hide» composé et chanté par Dennis est absolument génial. «Must Do Something About It» chanté par Joe English, la seule participation vocale du batteur barbue et costaud, une chanson pop qui sonne un peut surannée mais il a une bonne voix. «San Ferry Anne» une chanson comme Macca a toujours aimé en mettre sur ses albums. Voyez dans le titre un anglicisme de l'expression française «ça ne fait rien. «Warm and Beautiful» une très jolie chanson d’amour qu’Elvis Costello  citera un jour comme étant la plus belle chanson d'amour jamais faite.     

Etrillé par la presse et par certain fans, cet album sera l'occasion d'une grosse tournée américaine ou Macca retournera pour la première fois en dix ans, tournée immortalisée par un triple live sorti en fin d'année 1976«Wings Over America» que notre ami Luc avait chroniqué il y a quelques années (clic).
«Wings at the Speed of Sound» n'est peut être pas meilleur que «Venus and Mars» mais voici un album qui mérite tout de même d’apparaitre dans nos colonnes pour les nostalgiques de Paulo.            

 



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