MARCEL DADI - Dadi & Friends - Live à l’Olympia (1975) - par Pat Slade
Marcel Dadi reste et restera la référence de la guitare et du jeu en
picking en France
Dadi un guitariste qui avait de la méthode !
Tout bon guitariste qui se respecte se doit de connaitre les tablatures
et les fameuses méthodes de «la méthode à Dadi». Dadi était un virtuose de
la six cordes dans le style country, folk et bluegrass. Sa discographie
reste célèbre avec ses pochettes dessinées par
Moebius,
Alexis,
Gotlib,
Solé et
Loup, le gratin des dessinateurs de BD
des années 70. Une blague célèbre entre chef d’orchestre (Bernstein, Böhm, Karajan) existe avec le guitariste français : - Albert Lee, Eric Clapton et Marcel Dadi
se rencontrent. Ils parlent évidemment guitare.AlbertLee: «Je suis le meilleur guitariste de Grande Bretagne.» Eric Clapton: «T'es sûr ? Dieu m'a confié que j'étais le plus grand sur terre.»Marcel Dadi: «Moi, j'ai dit ça ?». Je ne pense pas que l’anecdote soit réelle, mais après l’avoir
narrée, le guitariste s’esclaffait d’un air narquois.
Né en Tunisie en 1951, dans l’agitation due à l’indépendance, la
famille Dadi
se retrouve en France. Le petit Marcel
a alors trois ans, il commencera la guitare à neuf ans (Et non à 10 et demi comme le raconte Wikipédia !) parce qu’un de ses frères en jouait. La vague folk va déferler sur la
France amenant dans ses bagages Bob Dylan, Donovan, Pete Seeger et Hugues Auffray
(Qui était déjà sur place !). Ce sera la révélation du jeu en
picking. Des potes lui feront découvrir Chet Atkins, Jerry Reed ou Doc Watson. Comme ses résultats scolaires sont médiocres, ses parents lui demandent
d’arrêter tout et de ne jouer à la maison qu’après les devoirs. C’est à ce
moment la qu’il va faire de réels progrès en picking. C'est à partir de là fin 1968 que
Marcel a commencé son ascension
fabuleuse. Entre la guitare et ses études de kinésithérapeute, une fois
son diplôme en poche, le choix est vite fait et il choisira de se
consacrer uniquement à la musique.
Ses talents de guitariste commencent à être découverts grâce aux soirées
du mardi au Centre Américain du boulevard Raspail à Paris organisées par
Lionel Rocheman. Son talent et sa
facilité à pratiquer un style encore peu connu du public lui donnent
rapidement une certaine renommée. C'est à cette époque qu'il fait ses
premières apparitions à la télévision dans diverses émissions de variétés.
En 1972, il tient une rubrique mensuelle dans le journal Rock &
Folk : La Guitare à Dadi.
L’année suivante, il enregistre son premier album «La Guitare à Dadi» avec une pochette illustrée par
Mandrika ; Un album qui
sera enregistré en trois heures et les tablatures seront incluses
dans la pochette. Personne n’y croyait, même le patron des disques AZ qui
avait dit compter sur la famille de
Marcel pour en vendre au moins douze
exemplaires. Résultat : Un disque d’or et entre 200 et 300.000
exemplaires vendus. Il publie «La méthode de guitare à Dadi» que tous les guitaristes en herbe s’arracheront et qui se vendra à
plusieurs centaines de milliers d'exemplaires.
Dadi et son Adamas Ovation
La même année, il enregistre son second album «Dadi’s Folks» (Pochette de Moebius). Il fait la connaissance de Chet Atkins
qui a été séduit par le talent du jeune guitariste. De la rencontre
entre Marcel et Chet
débute une longue amitié et une collaboration au top niveau de la
guitare. Marcel
jouait en acoustique d'abord sur sa Gibson J 55, puis sur une Martin
sans tige de réglage, un jour l'importateur de la jeune marque de
guitares Ovation posait un poster «en démo... X et sa guitare magique». Dadi
rencontra Ovation. Il allait se passionner pour le produit novateur de
la firme : la caisse arrondie des Ovation lancée en 1966, le Lyrachord, composite de fibre silicone et de résine dont elle
est faite. Marcel
va même bientôt participer à la conception du modèle high tech
qu'Ovation à commencé à étudier dès 1972, l’Adamas, la guitare qui restera liée à l’image de Dadi.
1974 «La Guitare à Dadi –Volume 3» (pochette de Gotlib) qui sera aussi certifié or. Il sort une «Méthode pour débutants» ce seront 127.500 exemplaires qui seront vendus. Mais il multiplie les
concerts et en 1975 après une tournée triomphale de trois semaines
en Angleterre il est à l’Olympia pour un show à l’américaine. Ceux qui
s’attendaient à voir un homme seul sur scène avec sa guitare ont du être
surpris. Passant de la formation country rock au folk et au bluegrass,
Marcel Dadi fera, ce soir la, montrer
son éclectisme de tous les genres. Des invités de choix : les
guitaristes Pierre Fanen (Triangle,
Zoo), Jacques Mercier (Dynastie Crisis, Captain Mercier), Gary Peterson,
StefanGrossman et toute une cohorte de
musiciens ainsi qu‘un ensemble instrumental et le groupe
Il était une fois.
Dadi et Chet Atkins
Quelques reprises comme un époustouflant «Lady Madonna» des Beatles, «Deep River Blues» de Doc Watsonou «Slow Blues in C» de Stefan Grossman
mais il jouera ses propres compositions qui depuis sont devenues des
classiques comme «Blueberry», «L’Écho des Savanes», «Song for Doc», «Song for Jerry». Bien sûr il n’oubliera pas son idole Chet Atkins en reprenant le fameux «Yankee Doodle/Dixie». Un très bon album live pour les amoureux de la guitare.
Jean-Félix Lalanne et Dadi
C’est à cette époque qu’il va rencontrer un gamin de treize ans qui le
stupéfie en jouant à la suite l'intégralité des titres du dernier album du
compositeur. Le jeune guitariste s’appel
Jean-Félix Lalanne. Ce sera le début
d’une longue amitié. Entre les albums studios, les live et les
compilations (Très peu) c’est trente six albums que l’on peut
trouver sur le marché. Mais malheureusement tout à une fin, en
1990 il part pour Nashville enregistrer trois nouveaux albums (Qui seront ses derniers). Le 17 juillet 1996 il sera le premier non américain à accéder au "Walkway of Stars du Country Hall of Fame" de Nashville, le même jour l’avion qui le ramenait en France le vol 800
de la TWA explose en plein vol au large de Long Island, aucune des 232
personnes à bord n’a
survécu.
P…d’avion !
Après avoir entendus Marcel Dadi,
j’ai eu beau m’user les doigts et essayer de comprendre ses méthodes, j’ai
décidé de mettre ma guitare aux objets encombrants.
La première que l'on m'a fait écouter un disque de Dadi, - une compile ou l'un de ses premiers (pochette "BD") -, j'ai cru qu'il y avait deux guitares.
Un ami s'en souvenait comme d'un homme disponible, humble et affable. Après un petit festival, il était resté tranquillement quelques temps dans le coin, n'hésitant pas à sortir sa guitare pour jouer avec les guitares locaux et partager son savoir musical. D'après cet ami, il était capable de jouer de tout.
La première que l'on m'a fait écouter un disque de Dadi, - une compile ou l'un de ses premiers (pochette "BD") -, j'ai cru qu'il y avait deux guitares.
RépondreSupprimerUn ami s'en souvenait comme d'un homme disponible, humble et affable. Après un petit festival, il était resté tranquillement quelques temps dans le coin, n'hésitant pas à sortir sa guitare pour jouer avec les guitares locaux et partager son savoir musical. D'après cet ami, il était capable de jouer de tout.
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