Calembour : Nema, Illustration : Le Toon/Hergé
- He He Claude… Tu commences à l'évidence l'année par un gag : Casta
diva versus Casse-toi Diva ; un petit mot d'explication pour les non
spécialistes peut-être…
- L'air Casta diva, soit "Chaste Déesse" en français" est un air de
bravoure pour soprano écrit par Bellini en 1831 et le moment culte de
son opéra Norma. Toutes les sopranos et même d'autres se sont
confrontées avec cet air poignant, une œuvre dans l'œuvre…
- Donc un jeu de mot pourri mais un gag rigolo, bien dans le style du
blog, La Castafiore est une diva mais pas une déesse…
- En italien, le mot signifie aussi star, vedette, etc. d'où l'usage en
français pour désigner les chanteuses célèbres, dans tous les genres
d'ailleurs…
- Au-delà d'une présentation succincte de cet opéra, tu en profites pour
nous présenter Maria Callas et trois concurrentes, un concours ?
- Surement pas, cet air est si riche que chaque interprétation est un
plus pour la musique ; anecdote : c'est une gamine de 14 ans, Anjali,
qui s'est lancée (peur de rien) à chanter cet air hyper difficile lors
de l'émission Prodiges… Pas mal du tout la môme, n'en déplaise aux
intégristes du "classique" millimétré… Enfin, je pousse un coup de
gueule car Anjali est une exception dans ce genre de Show TV…
The Voice, Prodiges, et autres compétions… Du meilleur au pire !
Anjali, 14 ans, chante Casta Diva dans l'émission Prodiges 2021 |
Drôle d'histoire que la genèse de ce papier… Tout commence avec
l'émission Prodiges les 23 et 30 décembre… Ben quoi ? Pat, arrête
de te poiler. En danse, pas d'avis, je n'aime pas la danse classique
académique style opéra de Paris, 3ème étage, 2nde
porte à gauche, les pointes, les tutus… Je préfère les chorégraphies
modernes : Angelin Preljocaj, Carolyn Carlson,
Merce Cunningham, etc., donc plutôt l'école américaine
pluridisciplinaire. Passons, les jeunes instrumentistes sont tous bons,
mais c'est le chant lyrique qui m'intéresse ce soir-là. L'exercice
casse-gueule, plus que la danse pour faire un mot 😊.
Je n'aime guère le concept de ces émissions fourre-tout, je m'explique.
Décembre 2021, ma chère sœur, pédagogue et mélomane, admirant
tous ces jeunes qui lâchent leur console pour travailler durement leur art,
me presse d'écouter de nouveau l'émission Prodiges. Ok, ok… J'écoute…
Je prends en route. Ah, de nouveau
Casta Diva. Une obsession (voir pourquoi après), d'autant que l'on mutile la pièce de
son intro orchestrale et de la fin de l'air. Une jeune métisse,
Anjali, très belle et surtout déjà femme à 14 ans, dans un sobre et
élégant tailleur prune (à préférer à une jupette de première communiante
grotesque dans le contexte – toujours voir après) s'avance sur scène.
Partition
(Acte 1, scène 3, pages 122 à 134 – air page 123).
Jolie voix un peu rêche au début, "Casta diva" est, disons, un rien tendu (le trac), mais Anjali gagne en
assurance, contrôle le récit mélodique, insuffle une émotion réelle par une
ligne de chant régulière et articulée, un legato velouté. L'arpège
descendant chromatique conclusif ci-dessous (page 134, fastoche), si ardu à
humaniser, côtoie ici l'élégiaque et l'affliction. En un mot, une
performance vraiment chouette pour une adolescente de cet âge (comme le
soulignera le juré Gautier Capuçon), les contre-uts prennent leur sens pathétique. Virtuose et touchante
Anjali, les auditeurs ont rencontré
Bellini ce soir !!! Renseignement pris, Anjali se produit dans un
chœur, comme soprano lyrique, la tessiture requise.
L'arpège descendant chromatique ; pas de fausse note merci 😳 |
LE COUP DE GUEULE… En cherchant les vidéos des prouesses de mes quatre divas "officielles" du jour, une sélection mi objective, mi subjective, "Casta diva" me poursuit de ses assiduités à travers les You Tube des sessions Prodiges des années précédentes…
Mais là, par moment, faut pas déconner !!!!
Il y a quelques année, même défi pour une apprentie cantatrice. Une gamine de dix ans avait franchi les auditions, comment ? Mystère ! Ne lui a-t-on pas fait croire au miroir aux alouettes ? Ô, une minette enthousiaste, mais elle me fend le cœur. Elle chante faux à pleurer, introduit du staccato voire des syncopes dans du bel canto truffé de notations legato 😣, la petite "druidesse" maigrelette ne prie rien ni personne. Elle ânonne une ligne mélodique morcelée saupoudrée d'aigus acides (je vais butter son coach 😬). Quant à la prêtresse Norma supposée extatique, elle se dandine, mimant un slow déhanché tout en se savonnant les mains.
Vincenzo Bellini (1801-1835) |
Mon Dieu, quelle trahison de la partition, du public et des téléspectateurs
peu versés dans la question musicale "haut de gamme" !
Les coupables ? Pas la pauvre préado, mais des adultes, bien sûr ; au
choix : parents un brin insouciants des capacités réelles de leur môme,
professeurs de chant qui veulent "passer dans le poste", producteurs TV qui
caricaturent l'art lyrique en une variétoche insipide soi-disant estampillée
prodigieuse ! Des adultes qui exhibent cette fillette comme on
faisait jouer
Chopin
à des autistes Asperger au XIXème siècle alors qu'ils ne
pouvaient pas toujours aligner trois mots ; l'époque des spectacles
d'"idiots savants" (terme psychiatrique
officiel en ces temps-là) rappelle Nema.
(Clic)
J'ai enfin compris pourquoi Renaud Capuçon avait refusé sèchement l'invitation de participer au jury de ces shows faisant l'impasse sur la "qualité" (je cite son mot). Lors d'un concours en conservatoire, on couperait le sifflet à cette jeunette au bout de dix mesures !!! Son frère, Gautier Capuçon, animateur des médias (Radio Classique le WE de manière ludique) a accepté d'être juré bénévole et géra par bonté d'âme les maigres aspects positifs de cette démonstration pour encourager la candidate. (Clic). Bon sang, on ne peut absolument pas espérer d'une gosse de dix ans une interprétation acceptable de la cavatine de la druidesse en prière pressentant un destin funeste, surtout en regard de la redoutable technique vocale exigée par Bellini. Je ne donne ni le nom ni l'année, ni le lien car le premier qui se moquera de la mouflette en otage de l'audimat et du narcissisme des "séniors", je le décalquerai sur un mur ! En 2014, une autre jeune fille, Marèva, s'en sortait mieux, pas très émouvant maïs correct, techniquement parlant… Autre registre, merveilleuse Lucile dans Puccini en 2016. Hélas, les chanteu(r)ses en herbe bien préparés ne sont pas légions dans ce genre d'émissions TV. 2021 était un meilleur cru il me semble. Bon je me calme, positivons, merci Anjali de m'avoir donné l'envie d'écrire ce papier par ta belle prestation. Tu iras loin… (Clic)
- Claude, quand tu casses, tu casses ! hihi, on est assez d'accord avec
Nema pour le moins interloquée par la première participante évoquée,
dur… Pourquoi les infos détaillées sur cette partition ?
- Car j'entends déjà la réplique "he ho, essaye d'en faire autant ducon". Ben justement non, j'essaye pô, car ma voix de baryton éraillée est insupportable pour l'entourage, alors moi je la ferme… Avant de "critiquer" au sens "analyser", j'étudie la chose à fond, pour espérer argumenter avec pertinence. Et la magie de cet air se cache dans les portées. Ouais, un peu sévère ce brûlot, mais comme Benjamin, Bruno ou moi-même éreintant les transcriptions béotiennes d'André Rieu, j'en air marre du politiquement correct à respecter à propos des émissions prétendument populaires, mais en réalité trompeuses…
~~~~~~~~~~~~~~~~~
Vincenzo Bellini, La Norma et ses divas !
Affiche de 1831 |
Verdi,
Puccini, tout le monde connaît, au moins de nom. Et pourtant
Vincenzo Bellini
occupe la place de fondateur de l'opéra romantique italien, du bel canto. Il
voit le jour en 1801 en Sicile* et disparaît fort jeune en
1835 à seulement 33 ans ! Il compose dès 1826, et a donc connu
un enseignement influencé par la fin de carrière de
Beethoven, pionnier officiel du romantisme et disparu auréolé de gloire en
1827.
(*) La deuxième ville de Sicile, Catane, possède un charmant opéra portant
le nom de Teatro Massimo Vincenzo Bellini. Il est inauguré en
1890 lors d'une soirée où l'on donne
Norma
; logique. Son acoustique a été reconnue comme merveilleuse par le célèbre
ténor
Beniamino Gigli
(1890-1957).
Bellini
composera à ses débuts pour l'opéra de Naples et très vite pour la Scala de
Milan. L'Italie, la patrie du bel Canto, du "beau chant" ! Il conquiert en
dix ans l'Europe, séjourne à Paris, rencontre Rossini qui l'accueille à
Puteaux où il est terrassé par la dysenterie en 1835.
Bellini
nous a légué un patrimoine mélodique de qualité. La brièveté de sa carrière
que et ses talents d'orchestrateur modestes expliquent que, même si ses
œuvres sont fréquemment inscrites aux programmes de toutes les scènes
lyriques de la planète, il n'apparaît pas comme un créateur d'opéras de
premier plan, un rival de
Mozart,
Verdi
ou encore
Rossini,
Puccini
et
R. Strauss…
En onze ans, sa production est de onze ouvrages lyriques (environ un par
an). Si certains sont oubliés et anecdotiques, quatre restent au hit-parade
:
Les Capulets et les Montaigus
(1830),
La Somnambule
(1831),
Norma
(1831) et
Les Puritains
(1833). Il a écrit dans d'autres genres dans lesquels il ne s'est pas
imposé, symphonies, musique de chambres, cantates…
Depuis deux siècles, Norma assure le chiffre à la Scala et dans les "grandes maisons", du Metropolitan à Covent Garden. Quant à Casta Diva, inutile de répertorier toutes les divas qui l'ont inscrit à leur répertoire, soit en interprétant le rôle, soit en le proposant en bis ou dans le programme d'un récital. Des aficionados ont établi des listes de 10 à 100 sopranos ayant œuvré avec brio sur scène ou au disque, souvent les deux. On retrouve cet air dans environ 27 Bandes-Originales de film ou de séries.
Giuditta Pasta (1797-1865) |
Avant de présenter le quarteron de sopranos choisies, voyons la trame du drame de Bellini. De l'amour, du sang, du sexe, romantique à souhait. Voici les personnages principaux : Pollione (proconsul romain - ténor lyrique), Oroveso (Druide en chef – Basse), Norma (grande prêtresse - Soprano dramatique tendance colorature), Adalgisa (une vierge du temple – Mezzo-soprano) divers petits rôles et un chœur.
Non Sonia ! Même si l'action a lieu en Gaulle 50 ans avant J.C., Astérix et
Obelix ne sont pas au casting… Non Sonia, le barde calamiteux
Assurancetourix n'ira pas aggraver Prodiges 😊.
Oroveso ourdit avec les druides
et ses guerriers gaulois un soulèvement pour chasser les romains du pays et
souhaite implorer les Dieux (par Odin ! non
Irminsul).
Norma, grande prêtresse et fille de
Oroveso, mais ancienne conquête secrète de
Pollione (qui lui a donné deux enfants) chante alors l'immortelle invocation aux
Dieux "Casta Diva" :
"Chaste déesse, qui couvres d'argent ces antiques arbres sacrés, tourne
vers nous ton beau visage sans nuages et sans voiles. […] Modère, ô
Déesse, modère des cœurs enflammés modère à nouveau l'audacieux
enthousiasme. Répands sur la terre cette paix que tu fais régner dans le
ciel !"
L'inconstant Pollione a délaissé Norma pour Adalgisa. Cette dernière s'écarte de Pollione sur les conseils avisés de Norma furieuse contre Pollione et elle-même pour avoir enfreint son obligation de chasteté en tant que prêtresse. Comme Médée, elle envisage de sacrifier ses deux enfants, puis y puis renonce et les confie à Adalgisa qu'elle apprécie. Norma dénonce Pollione d'avoir enfreint l'espace sacré du temple et avoue sa liaison traîtresse avec un ennemi… Pollione et Norma devront expier ensemble sur le bûcher ! Prochain album : Astérix et la diva.
Orchestration : Piccolo, 2 flûtes, 2 hautbois, 2 clarinettes, 2 bassons, 2 trompettes, 4 cors, 3 trombones et tuba, timbales, grosse caisse, cymbales, harpes et cordes. Création en 1831 par la célèbre diva Giuditta Pasta.
Face à une discographie pléthorique, j'ai retenu quatre interprétations.
Évidement
Maria Callas, divine et modeste, "Bellini a écrit Norma pour moi". Et puis
Montserrat Caballé
qui, elle témoignait que, "sur scène je deviens Norma". Deux légendes mais des concurrentes. Perso, j'ai eu un faible pour Dame
Leontyne Price
(95 ans dans un mois, bon anniversaire) et
Sumi Jo
(plus jeune).
En 1831, à l'aube du bel canto, la mode italienne privilégie la
comédie.
Bellini
préfère écrire une tragédie sur un livret de Felice Romani inspiré
d'une pièce du dramaturge français Alexandre Soumet,
Norma ou l'Infanticide (crime
supprimé dans l'opéra). Lors de la création, la mezzo-soprano
Giuditta Pasta
avait travaillé sa voix pour maîtriser la tessiture de
soprano dramatique colorature, un spectre vocal étendu du grave jusqu'aux extrêmes aigus. (La
Reine de la Nuit
de
Mozart
ou
Elektra
de
R. Strauss
sont des exemples connus). Pourtant elle rencontre des difficultés
techniques et la première est un semi-échec. Qu'à cela ne tienne,
Bellini
transpose le rôle ½ ton plus bas et là le triomphe est au rendez-vous. Il
faut dire que dans l'air
Casta Diva
en particulier et tout l'opéra en général, l'écriture du rôle destinée à
Giuditta
accumule à la fois les pires difficultés techniques et exige des qualités de
tragédienne aguerrie.
Rares sont les cantatrices réunissant à la perfection toutes ces aptitudes. On cite souvent comme référence historique dans le rôle Maria Callas et Joan Sutherland, l'une et l'autre soprano dramatique colorature. Cela dit, nombre de sopranos, mezzos ou pas, à l'aise dans le répertoire belcantiste, nous ont offert de belles interprétations. Après maintes écoutes, déplaçons-nous de Prodiges aux Victoires de Casta Diva 😉:
Maria Callas |
- Sonia, tu peux nous donner la liste des nominées avec un petit
commentaire ?
- Humm, Oui Claude, alors : Mireille Mathieu*… Non, pardon je
mélange mes fiches, je reprends :
1 - Maria Callas en live et en 1954 à la Scala de Milan dont l'orchestre était dirigé par Tullio Serafin (1878-1968). Un chef italien spécialiste de la direction d'opéra et complice régulier de Maria Callas tout comme le chef français Georges Prêtre (La représentation mythique de 1954 est proposée en complément.) Une autre version a été enregistrée en 1960. Le son est meilleur, mais la voix de Maria commence à accuser les années… Claude m'a demandé de préciser que des articles détaillés seront consacrés dans le futur aux chanteuses légendaires de ce palmarès dont la géniale et extravagante Maria Callas…
Montserrat Caballé |
2 - Montserrat Caballé en 1972, chante ici avec l'orchestre philharmonique de Londres dirigé par Carlo Felice Cillario, un chef d'opéra argentin (1915-2007) et ami de Montserrat, dans La Traviata de Verdi ou Manon de Massenet au hasard. Quant à Montserrat Caballé
née à Barcelone en 1933 et disparue dans la même ville en 2018, elle
fût surnommée "La Superba". Son répertoire en langue italienne, de Rossini à Verdi en passant par Puccini et tout Bellini
reste incomparable. Elle chantait également en allemand l'éprouvant
rôle de Salomé de R. Strauss et, en français, Massenet et Gounod, dont Faust
et l'air des bijoux ; AAAAHHHHH JE RIIIIIISSSSS… ; hummm pardon je me
tais… Son duo Barcelona en 1987 en avec Freddy Mercury reste dans les mémoires.
Leontyne Price |
3 - Leontyne Price en 1980. Afro-américaine née en 1927.
On imagine mal les obstacles que devra franchir la chanteuse pour se
hisser dans l'Amérique ségrégationniste au même niveau de notoriété que
Maria Callas. Toute sa carrière elle souffrira du racisme Yankee
jusqu'à sa prise de retraite anticipée, épuisée par la cruauté de
certains critiques. Premier succès dans Porgy and Bess en 1954,
et triomphe avec 35 minutes d'applaudissements dans
Le Trouvère de Verdi en 1961 au Met ! Chanteuse verdienne
merveilleuse, elle chantera même le requiem dudit
Verdi dans la gravure culte de l'irascible Fritz Reiner à
la Philharmonie de Vienne ! Nous l'écouterons ici accompagnée par
le Philharmonia Orchestra dirigé par le maestro américain
Henry Lewis (1932-1996). Henry Lewis était le mari de
Marylin Horne, soprano du même âge que Leontyne et
toujours parmi nous, une égérie de Georg Solti, les deux femmes
très amies chanteront souvent en duo.
Sumi Jo |
4 - Sumi Jo en 2011. Sumi Jo
rajeunit sensiblement notre confrontation. La benjamine sud-coréenne née
en 1962, possède une tessiture très étendue de colorature. Sa formation
à l’Accademia di Santa Cecilia de Rome auprès du ténor Carlo Bergonzi
l'a préparée à briller dans un registre très vaste ; de la Reine de la nuit de Mozart à l'opéra français de Gounod et Massenet et même à l'opérette légère d'Auber ou d'Offenbach. Très éclectique dans sa carrière, la belle asiatique peut chanter
aussi R. Strauss, la B.O. de la 9ème porte de Polanski (musique de Wojciech Kilar) et même son propre rôle dans des séries TV. Nous écoutons ici Casta Diva extrait d'un album d'airs variés de 2011, La Philharmonie et
le Chœur de Prague sont conduits par le chef slovaque Ondrej Lenard né en 1942.
- La gagnante est donc [scritch, scratch, scritch] :
Maria Callas dans son récital en live à
l'opéra de Paris en 1958 sous la direction de
Georges Sebastian… !?!? Dis-donc Claude, il y a un problème… Si
tu pouvais arrêter de rigoler de cette plaisanterie et nous
expliquer…
- Il est impossible à mon sens de départager ces quatre gravures, même
si beaucoup considèrent Maria Callas comme la déesse du
rôle, sans jeu de mot. Il existe une vidéo de cette soirée
salle Garnier que tu viens de citer montrant
La Callas fermer les yeux, pénétrer l'âme de Norma pendant
l'intro et son solo de flûte et de hautbois puis, comme un nombre
incalculable de fois, atteindre le nirvana… J'ajoute cette vidéo après
les autres et je n'analyse pas cet air… on ne rompt pas un tel charme
avec de la dialectique musicologique ! Les grandes Norma se font
rares lit-on, à voir. La soprano lettone Marina Rebeka, jeune
quadra, a bluffé les amateurs par son interprétation très habitée et
vocalement aérienne au Capitole de Toulouse en 2019.
Il est amusant que je n'aie retenu involontairement aucune interprète
italienne, nos divas étant au choix : grecque, afro-américaine,
espagnole, sud-coréenne…
(*) Ce n'est pas tout à fait un gag, la chanteuse avignonnaise a chanté en
1977 une adaptation pleine de bons sentiments "Mille colombes". Franchement
avec la gratte et la batterie obsédantes et l'orchestre de Music-hall,
malgré beaucoup d'effort, je n'arrive pas à établir le prétendu lien avec la
cavatine de Bellini… Chacun son truc…
L'enregistrement culte intégral de Maria Callas de 1954 suivi de l'air chanté par la jeune Anjali. Si si, il y a de ça, et je suis exigeant, pas élitiste, mais exigeant, un
conseil : faites une pause entre les deux, naturellement 😊.
Ah, le petit plus : Maria Callas en 1958 avec Georges Sebastian au pupitre, les chœurs de l'opéra de Paris…
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