mardi 30 novembre 2021

SLADE - SLADE IN FLAME (1974-1975) - par Pat Slade



Combien de groupe de rock feront du cinéma ? Peu ! Je ne parle pas de bande original comme Queen et «Highlander» ni de biopic, mais de ceux qui sont passés devant la caméra avec un scénario et un dialogue et hormis les Beatles et Slade, il n’y en pas !


SLADE TOUT FEU TOUT FLAME



J’entends déjà des voix critiquer mon introduction «Mais si ! Il y a des groupes dans des films !!» et je répondrai que oui il y a des groupes dans des films, mais ce sont des documentaires comme «Lemmy» sur Lemmy Kilmister ou «The Dirt» sur Mötley Crüe. Cherchez bien, moi je n’ai rien trouvé !

Les Beatles avaient ouvert la voix en 1964 avec «Quatre Garçons Dans Le Vent» suivi l’année suivante de «Help !» et «Magical Mystery Tour» en 1967. Considérant que «Yellow Submarine» était un dessin animé et que «Let It Be» un documentaire, cela ne rentre pas dans le cadre du cinéma à proprement dit. Mais il y a un autre groupe peu connu celui-là et Finlandais de surcroit qui tournera deux films avec un vrai scénario, à savoir les Leningrad Cowboys avec «Leningrad Cowboys Go America» en 1989 et «Les Leningrad Cowboys rencontrent Moïse» en 1994. Franchement, hormis les fans des rockers aux imposantes bananes et aux longues chaussures pointues, je ne connais personne qui ait vu leurs films (Pas même moi !). Comment ? J’en ai oublié un ? Ah oui «Kiss Contre les Fantômes», non, non je ne l’ai pas oublié mais il n’y a même pas besoin de parler de ce truc idiot plutôt destiné aux gamins qu’aux fans du groupe ! «Performance» en 1970 avec Mick Jagger, «That'll Be the Day» en 1973 et «Stardust» en 1974 deux film avec David Essex, mais ce ne sont pas des groupes sinon je devrais mettre les films tournés par David Bowie ou par Ringo Starr.   

«Flame» (Souvent rebaptisé «Slade in Flame»)  raconte l’histoire de la gloire et de la décadence du groupe pop éponyme. Flame n’existe pas mais est interprété par un vrai groupe britannique alors au pic de sa gloire, Slade. Mais l’histoire de Flame n’a rien à voir avec celle de Slade qui était un groupe à la musique sans prise de tête et qui avait du fun. Le film et la musique composée par Holder et Lea est différente du répertoire habituel du groupe, ce qui va décontenancer les fans du groupe. Slade ne voulait pas faire un film parodique comme ceux des Beatles, mais un film sérieux qui nous fait voir l’envers du décor du rock’n’roll business, celui qui cache et qui gâche la vie d’un groupe.

Le scénariste Andrew Birkin (Le frère de Jane) et le réalisateur Richard Loncraine (Qui signait ici son premier long métrage) vont suivre le groupe en tournée pour se mettre dans l’ambiance et de voir l’envers du décor des tournées, et apprendre à connaitre les membres du groupe et leurs personnalités. Le synopsis est simple, deux groupes rivalisent, le premier avec Barry (Dave Hill), Paul (Jim Lea), Charlie (Don Powell) et le chanteur Jack Daniels (Alan Lake qui porte un nom prédestiné quand on sait que ce dernier était accro à l’alcool. Il fut aussi le dernier mari de la pulpeuse Diana Dors) et Roy Priest and the Undertakers dirigé par Stoker (Noddy Holder). Après plusieurs péripéties, les deux groupes issus de la scission ne formeront plus qu’un. Une histoire de contrat et de gros sous qui montre, grossièrement, la mafia des gros consortiums musicaux et des producteurs véreux qui n'ont rien à f**e de la création de l’artiste tant que l’argent rentre.       

Un très bon film qui sera un échec, en particulier de par la déception des fans qui ne s'attendaient pas à ce que le groupe produise un film avec une atmosphère aussi sombre. Les talents d'acteur de Slade : Noddy et sa gouaille bien à lui s’en sort haut la main, Don est la petite touche humoristique et Jim est très bon dans son rôle plus sombre ; Dave ayant un rôle plus discret. L’histoire de «Flame» désacralise la vie des stars du rock’n’roll, un film sombre qui se veut socialement réaliste (avec en toile de fond le Nottingham ouvrier des années 70). En dépit de l‘échec à sa sortie, les années passant, il a gagné ses galons de film culte.

La bande sonore sortira avant le film mais les morceaux font écho à ce que le film représentera. Puisque le film se passe vers la fin des années 60, Slade donnera une couleur 60’ à leurs musiques et c’est ce qui va décontenancer les fans. Les premières images du film commencent sur «How Does It Feel» pour l’histoire, c’est la toute première chanson que Jim Lea n’ait jamais écrite alors qu’il était encore à l’école. En 1999 Noel Gallagher du groupe Oasis déclara : «L'une des meilleures chansons écrites, dans l'histoire de la pop». «Them Kinda Monkeys Can’t Swing» Un gros titre au son bien speed plus Slade que Flame ; chasser le naturel, il revient au galop ! «So Far So Good» Un bien belle rythmique avec un solo très rétro. «Summer Song (Wishing You Were Here)» Très beau titre qui sonne très Beatles, j’adore ! «O.K. Yesterday Was Yesterday» Un des morceaux de Flame en concert. Le groupe sort de dessous la scène, les groupies qui montent sur la scène pour se jeter sur le groupe. Rien que ce titre et son image dans le film résument toute l’histoire des musiciens (Un peu comme la Beatlemania !).     

«Far Far Away» Un très beau titre écrit par Noddy qui aurait du s’appeler «Letting Loose Around the World» un genre de blues du sud rapide. «This Girl» le morceau des Undertakers, le premier groupe de Stoker (Noddy Holder) dans le film. Un peu bancale avec ce saxo et un orgue d’une autre époque. Mais la scène du film est très drôle quand Noddy enfermé sur scène dans un cercueil essaye d’en sortir tout en chantant et ne pourra pas puisque une main malveillante y aura placé un cadenas. «Lay It Down» Du Slade tout craché avec un riff de basse qui m’a donné envie de jouer de cet instrument. «Heaven Knows» Un morceau  que l’on aurait pu trouver sur leurs album «Old New Borrowed and Blue». «Standin' On the Corner» Encore du Slade puissance dix.


Je ne comprends pas pourquoi les fans de l’époque ont été déçus par cet album que je trouve très bon. Peut être les cuivres plus présents dans leurs musiques ? Quoi qu’il en soit «Slade In Flame» que ce soit le film ou la BO une curiosité à voir et à écouter.




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