Encore une chronique sur un groupe pour lequel j’ai une profonde sympathie
et beaucoup d’amour (musicalement s’entend !). "Octoberon" un de
leurs premiers chefs-d’œuvre et pas le dernier.
BJH La Combinaison d’un Titre
1976
verra beaucoup d’albums dans les bacs : Queen, Led Zeppelin, les balbutiements d’AC/DC, Peter Frampton et son fameux «Frampton Comes Alive» et, dans le rock progressif,
Genesis avec «A Trick Of The Tail»,
Kansas «Leftoverture», Jethro Tull «Too Old to Rock 'n' Roll: Too Young to Die!» et le bon vieux Ange sortait «Par les Fils de
Mandrin». Le marché du rock prog frôlait l’indigestion et pourtant
Barclay James Harvest va pouvoir
caser ce qui sera, à l’époque, l’un des plus beaux albums de leur début de
carrière.
L’année précédente, les anglais avaient sorti l’honorable «Time Honoured Ghost» où de bons titres comme «Beyond the grave» ou le très beau «Hymn for the Children» les faisaient entrer dans une autre dimension du rock progressif. «Octoberon» un titre qui est la contraction de deux mots, la racine latine octo qui
veut dire huit (Huitième album du groupe) mais qui est aussi une
forme contractée du mois d’octobre et comme par hasard, l’album sortira le
dixième mois de l’année. Mais que veut dire Obéron ? Pour ceux qui
n'ont pas lu Shakespeare ou écouté l’opéra
du compositeur allemand
Carl Maria Von Weber, Obéron est le roi des
elfes et le personnage central dans «Le Songe d’une Nuit D’été». Le personnage est représenté sur la pochette de l’album.
Queen avait déjà fait allusion au
personnage d’Obéron et de sa femme Titania dans les paroles de «The Fairy Fellers' Master-Stroke» sur l’album «Queen II» en 1974.
Le groupe est toujours constitué des quatre mêmes musiciens,
John Lees,
Les Holroyd,
Mel
Pritchard et
Woolly Wolstenholme, quatuor complété par
un orchestre et un chœur. La pochette
est en elle-même une particularité puisqu’elle est en relief, une
reproduction d’un tableau de
Frédérick Mariott, et à l’intérieur, en
plus des paroles, une photo du torse d’un homme
arborant le même pendentif, une
image qui n’apparait pas dans le pressage français mais uniquement sur celui
qui vient d’Angleterre, et au lieu de l’éternel face 1 et 2, elles sont
renommés Red Side et Blue Side.
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Octobéron par F.Mariott
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L’album s’ouvre sur «The World Goes On» un genre de concerto pour guitare, voix et orchestre, du pur
BJH avec un chant et
des paroles mélancoliques. «May Day» commence en douceur avec un couplet refrain assez répétitif mais qui ne
vous saoule pas et un final grandiose et de toute beauté avec le chœur
The Capriol Singers. «Râ» le seul morceau écrit par Wolstenholme, un de mes titres préférés et surement le point culminant de
l’album.
«Rock’n’roll Star» classique des concerts du groupe, Le tube de l’album composé par Les Holroyd
inspiré par le titre «So You Wanna Be A Rock’n’ Roll Star» des Byrds et qui sera raccourci en «Rock’n’roll Star».
«Polk Street Rag» un riff de guitare pour cette tentative rock très soft-pop. «Believe in Me» Encore un classique dans la plus pure veine du
Barclay James Harvest et comme
final le nom moins célèbre «Suicide». Un titre quelque peu morbide pour conclure un album puisqu’il parle d’une
histoire de suicide. Mais il est intéressant en l’écoutant de constater que la construction et les harmonies rappellent inévitablement «Child Of The Universe». Un titre vécu en direct puisqu’on assiste au déroulement de l’événement,
des bruits de pas, des portes qui s’ouvrent, un ascenseur qui monte, des cris,
des mots mystérieux, le morceau se termine par un cri et le son d’une
chute.
«Octobéron» n’aura pas le succès de son petit frère qui sortira l’année suivante «Gone To Earth» mais il est une pépite pour les passionnés de rock progressif. Il est de la trempe des grands classiques de la musique.
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