mardi 26 janvier 2021

BARCLAY JAMES HARVEST : "Octoberon"(1976) - par Pat Slade



Encore une chronique sur un groupe pour lequel j’ai une profonde sympathie et beaucoup d’amour (musicalement s’entend !). "Octoberon" un de leurs  premiers chefs-d’œuvre et pas le dernier.




BJH La Combinaison d’un Titre



1976 verra beaucoup d’albums dans les bacs : Queen, Led Zeppelin, les balbutiements d’AC/DC, Peter Frampton et son fameux «Frampton Comes Alive» et, dans le rock progressif, Genesis avec «A Trick Of The Tail», Kansas «Leftoverture», Jethro Tull «Too Old to Rock 'nRollToo Young to Die!» et le bon vieux Ange sortait «Par les Fils de Mandrin». Le marché du rock prog frôlait l’indigestion et pourtant Barclay James Harvest va pouvoir caser ce qui sera, à l’époque, l’un des plus beaux albums de leur début de carrière. 

L’année précédente, les anglais avaient sorti l’honorable «Time Honoured Ghost» où de bons titres comme «Beyond the grave» ou le très beau «Hymn for the Children» les faisaient entrer dans une autre dimension du rock progressif. «Octoberon» un titre qui est la contraction de deux mots, la racine latine octo qui veut dire huit (Huitième album du groupe) mais qui est aussi une forme contractée du mois d’octobre et comme par hasard, l’album sortira le dixième mois de l’année. Mais que veut dire Obéron ? Pour ceux qui n'ont pas lu Shakespeare ou écouté l’opéra du compositeur allemand Carl Maria Von Weber, Obéron est le roi des elfes et le personnage central dans «Le Songe d’une Nuit D’été». Le personnage est représenté sur la pochette de l’album. Queen avait déjà fait allusion au personnage d’Obéron et de sa femme Titania dans les paroles de «The Fairy FellersMaster-Stroke» sur l’album «Queen II» en 1974.                                                                                                      

Le groupe est toujours constitué des quatre mêmes musiciens, John Lees, Les Holroyd, Mel Pritchard et Woolly Wolstenholme, quatuor complété par un orchestre et un chœur. La pochette est en elle-même une particularité puisqu’elle est en relief, une reproduction d’un tableau de Frédérick Mariott, et à l’intérieur, en plus des paroles, une photo du torse d’un homme arborant le même pendentif, une image qui n’apparait pas dans le pressage français mais uniquement sur celui qui vient d’Angleterre, et au lieu de l’éternel face 1 et 2, elles sont renommés Red Side et Blue Side.

Octobéron par F.Mariott
 L’album s’ouvre sur «The World Goes On» un genre de   concerto pour guitare, voix et orchestre, du pur BJH avec un   chant et des paroles mélancoliques. «May Day» commence en douceur avec un couplet refrain assez répétitif mais qui ne vous saoule pas et un final grandiose et de toute beauté avec le chœur The Capriol Singers. «» le seul morceau écrit   par  Wolstenholme, un de mes titres préférés et surement le   point culminant de l’album. «Rock’n’roll Star» classique des  concerts du groupe, Le tube de l’album composé par Les   Holroyd inspiré par le titre «So You Wanna Be A Rock’n’ Roll   Star» des Byrds et qui sera raccourci en «Rock’n’roll Star».

  «Polk Street Rag» un riff de guitare pour cette tentative rock très  soft-pop. «Believe in Me» Encore un classique dans la plus pure veine du Barclay James Harvest et comme final le nom moins célèbre «Suicide». Un titre quelque peu morbide pour conclure un album puisqu’il parle d’une histoire de suicide. Mais il est intéressant en l’écoutant de constater que la construction et les harmonies rappellent inévitablement «Child Of The Universe». Un titre vécu en direct puisqu’on assiste au déroulement de l’événement, des bruits de pas, des portes qui s’ouvrent, un ascenseur qui monte, des cris, des mots mystérieux, le morceau se termine par un cri et le son d’une chute. 

«Octobéron» n’aura pas le succès de son petit frère qui sortira l’année suivante «Gone To Earth» mais il est une pépite pour les passionnés de rock progressif. Il est de la trempe des grands classiques de la musique.



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