mardi 15 décembre 2020

CHARLELIE COUTURE : Crocodile Point (1983) par Pat Slade



Je retourne voir dans la discographie de l’ami Charlélie avec «Crocodile Point». 1983 Une année qui sera chargée pour le nancéen.




Couture au Crochet



Pourquoi au crochet ? Parce que le point de crocodile est un point de crochet. Charlélie n’est pas un fainéant, nous le savions déjà et l’année 83 sera pour lui très très chargée. Il est encore le sémillant jeune homme de 27 ans aux cheveux noirs et longs (Jusqu’au sacrifice de sa crinière l’année suivante pour «Art & Scalp») qui commencera l’année par une série de concerts en février 1983 à l’Olympia (Où votre serviteur était présent le soir du 4), puis, il fera la production des arrangements des albums de ses potes Pierre Eliane «Les amateurs maladroits», de Mil Mougenot «Minimal» et de son frangin Tom Novembre pour son second album «Toile cirée» comme musicien et producteur. Il sortira aussi la bande originale du film «Tchao Pantin», album pour lequel il sera nominé aux Césars. 

Quand j’ai fait ma chronique de l’album «Art & Scalp» l’année dernière, j’avais eu un peu la dent dure avec «Crocodile Point» et l’ayant réécouté récemment, j’ai voulu mettre un peu d’eau dans mon vin. J’aurais pu dire que Charlélie file un mauvais coton, mais de fil en aiguille il renoue dans mon estime avec les nœuds du succès. Pour «Poème Rock» Il était parti enregistrer à New-York, «Quoi faire ?» sera enregistré à la maison avec un studio mobile et pour «Crocodile Point» il ira chez nos cousins canadiens. Après une tournée d’une semaine et demi, il reviendra avec dans ses bagages son cinquième album enregistré au studio P.S.M de Montréal. 

«Crocodile Point» qui sera différent de ce que Charlélie nous avait fait auparavant (Japonais !) et dès le premier titre «Underground PM» plus d’un auditeur s’est retrouvé décontenancé «Des Gens sûrs» une reprise complètement remaniée de son premier album «12 Chansons dans la Sciure» autant la première version était plutôt jazzy la suivante sera plus rock et l’on retrouve la patte du musicien que l’on connait. «Combat de Phoques» un des titres qui va interpeller les fans du nancéen, une chanson très rythmée, pas du tout dans son habitude. Un album qui aura quand même deux hits qui marcheront bien sur les ondes radios «Missipi Dancing» un disco suranné mais un des morceaux de Couture le plus dansant. «Crocodile Point» n’est pas un morceau à proprement dit, mais une suite de bruitages avec une voix susurrée.

Mais quand il se remet au piano et nous la joue pianiste d’ambiance bluesy, il sort de très beaux titres comme «Aboyer le Chien». «Forme Blanche» encore un morceau qui sonne très synthétique, bourré d’électronique sur un tempo assez lent, un titre étrange. Le deuxième hit «Local Rock» Là aussi quelque chose avec un rythme très rapide et dansant. «Do Not Disturb» Un truc étrange sur un tempo binaire. Heureusement que «Tu es loin» vient sauver la fin de l’album. Un beau titre comme il sait en écrire, un titre nostalgique un peu la suite de «Partie sans rien dire» sur l’album «Quoi Faire ?» ; Charlélie est un grand sentimental et un écorché vif, un gars dont les femmes ont du lui en faire baver. Il suffit d’écouter les deux derniers titres que j’ai cités et plus tard il fera «Aime Moi Encore Au Moins» sur « Solo Girls» en 1988.


Je lui donnerai les circonstances atténuantes pour cet album qui est moins lissé que les précédents, qui a du être fait à l’arrache vue la charge de travail que l’année lui avait imposé. Mais à Charlélie on pardonne tout, il y en a si peu avec un tel talent.                   




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