Jim
Jones rejoint ses premiers groupes à partir de 1988. Le rock se réveille alors
de son long cauchemar grâce à la résurrection du hard rock. Les Guns ont commis
le casse du siècle avec APPETITE FOR DESTRUCTION, et tout le monde réclame sa
part du butin. Il y’a les vieux routards d’abord, qui se libèrent de la
guimauve radiophonique, pour retrouver la verve de leurs débuts. Le « groupe le
plus dangereux d’Amérique » a aussi entrainé toute une arrière garde au succès
aussi rapide qu’éphémère.
Symbole
de de ce revival, le passage des Guns à Paris en 1992 fut le théâtre d’un duel
historique entre Slash et Joe Perry. Le
rock avait repris confiance en lui, et les riffs des White Stripes prirent la
relève au début du 21e siècle.
Pendant ce temps, les groupes de pop garage de Jim Jones végétaient dans une Angleterre obnubilée par la britpop des frères Gallagher. Las de prêcher dans le désert, Jim Jones plaque tout, il a trouvé un alter ego plus proche de ce qu’il veut jouer. Rupert Orton partage la même passion pour le rockabilly et le son de Détroit, un cocktail qui vit pour la première fois le jour grâce au MC5.
Pendant ce temps, les groupes de pop garage de Jim Jones végétaient dans une Angleterre obnubilée par la britpop des frères Gallagher. Las de prêcher dans le désert, Jim Jones plaque tout, il a trouvé un alter ego plus proche de ce qu’il veut jouer. Rupert Orton partage la même passion pour le rockabilly et le son de Détroit, un cocktail qui vit pour la première fois le jour grâce au MC5.
De
toute évidence ces musiciens tenaient une formule parfaite. LA formule parfaite
du rock'n'roll. Il leur suffisait désormais de rester calé sur ce modèle,
accélérant et ralentissant le rythme selon leur instinct, alors que leurs
guitares subissaient les pires outrages. Après tout, les grandes figures du
rock originel qu’ils aiment tant n’ont rien fait d’autre. On peut d’ailleurs
constater que, le MC5, c’est surtout le rock des origines agrémenté d’une
fureur nihiliste à faire s’écrouler les usines de Détroit.
Ils
s’en sont d’ailleurs bien rendus compte quand, en 2009, Chuck Berry les a
embauchés pour effectuer la première partie de sa tournée anglaise. Leur
musique contenait la même énergie que la musique du premier maitre du riff.
Lorsqu’ils
entrèrent en studio, pour graver ce fire on the floor, les producteurs se
frottèrent les mains. Pour eux, le groupe a la puissance primaire de The Go,
premier groupe d’un Jack White en pleine ascension. Alors ils vont se charger
de donner à cette fureur un écrin correct, qui ferait presque dire que Jim
Jones Revue a remplacé la fureur crasseuse de The Go par une certaine classe
rugueuse.
Ici,
on ne fait pas dans la dentelle. Le swing belliqueux est souligné par un piano
qui semble tenu par le killer (Jerry Lee Lewis) lui-même. « Burning your house
down » sonne comme les Stray Cats boostés aux amphéts, c’est le son d’une bande
de guerriers déchainant les foudres d’un rock qui fut foudroyant avant de
devenir heavy.
« Dishonest
John » semble sorti des grandes heures de Détroit, « High horse »
donne des leçons de boogie à Foghat, et cette pression ne redescend jamais. Jim
Jones éructe comme une version ultra virile de l’iguane, poussé au cul par un
beat binaire à réveiller les morts. Pendant les rares moments où la guitare
s’attarde dans de petites envolées solitaires, ses hurlements métalliques ne
font qu’accentuer la puissance de l’éruption.
BURNING
YOUR HOUSE DOWN n’obtiendra malheureusement qu’un succès d’estime, le rock
commençant déjà à se terrer dans l’underground. Qu’importe, ces quelques
minutes montrent que, cette année-là, la Jim Jones Revue représenta le rock
dans ce qu’il a de plus direct.
Excellent papier si je puis me permettre…
RépondreSupprimerJ'ai écouté la vidéo avant de te lire et oui j'ai pensé au Rock des années 50 dans le style… Une simple impression, mes compétences en rock étant fort modestes :o)
L'album est disponible sur Deezer : https://www.deezer.com/en/album/640169 ; je suis en train de l'écouter…
Claude, j'ai le disque si ça te dit ! Le rock juvénile dans tout son ADN...
RépondreSupprimerMerci à vous :)
RépondreSupprimerTous leurs disques sont excellents , je te conseil aussi Jim Jones and the righteaous mind