mardi 9 juin 2020

THE BEATLES : «MAGICAL MYSTERY TOUR» (1967) - par Pat Slade




Il y aura toujours une guéguerre entre les inconditionnels des Rolling Stones et les acharnés des Beatles. J’appartiens à la deuxième catégorie au grand dam de ceux qui écoutent les pierres qui roulent.






 Une visite mystérieuse pas très magique





J’aime les Beatles. Mon coup de foudre a été quand j’ai entendu à la radio «I Saw Her Standing There» mais pas à l’époque de sa sortie en 1963… bien après. Je suis un grand admirateur des Beatles, c’est un secret de polichinelle et comme j’aime écrire sur eux, j’ai tiré au hasard un album parmi les 36 différents que comporte ma (petite) collection et... l’album «Magical Mystery Tour» est sorti.  Il y a peu de temps,  j’avais parlé du Film «Help !» de Richard Lester avec les Beatles. Deux ans plus tard, les quatre garçons remettent le couvert mais en mettant les mains dans le cambouis. Ils s’impliquent dans la réalisation, dans le scénario et même Ringo sera le directeur de la photographie. Les Beatles se croyaient intouchables ; que tout ce qu’ils touchaient se transformerait en or. Mais au lieu de vouloir combler leurs accumulations de richesse en vue du bonheur parfait tel le roi Midas, à vouloir désirer trop ardemment quelque chose d'inaccessible, il subiront le supplice de Tantale.


«Magical Mystery Tour» est un téléfilm de 50 minutes sur fond d’histoire de voyage organisé à travers la campagne anglaise, un film moyen avec une suite de sketchs très inégaux. Des séquences toutes plus barrées les unes que les autres. Les Beatles n'ont plus rien à prouver et profitent du tournage pour laisser totalement libre cours à leur imagination. La plupart du temps, les consignes sont données aux assistants la veille pour le lendemain, et comme les Beatles sont entourés de cadors en devenir, parmi lesquels Terry Gilliam, tout se passe pour le mieux. «Magical Mystery Tour», c'est un peu les Beatles à la sauce Monty Python ; ici on voyage en pleine absurdie et surtout ne cherchez pas à comprendre un sens à tout cela. La Beatlemania avait dû rendre l'Angleterre aveugle jusqu'aux cinéphiles pour que ce machin de cinquante minutes voit le jour. Il y a des éclats d'inspiration, mais ils sont disséminés dans un joyeux bordel. Autant «A Hard Day’s Night» et «Help !» était reposant et drôle, autant Paul qui aura l'idée dans l’avion qui le ramène au pays après un séjour au Etat Unis sera un ratage et le premier échec des Fab Four. C'est très dommage, car certaines idées ne manquaient pas de panache.

De scène cultes, comme John nourrissant à la pelle une vieille ganache à coup de spaghettis en sauce, moment précurseur des Monty Pythons 16 ans plus tard dans «Le sens de la vie» ou le clip de «The Fool on the Hill», simple mais visant juste, qui conduira McCartney en France dans une quasi-illégalité. Même si ce film est drôle et surréaliste il y a surtout les chansons des Beatles qui rythment le film. 

Trop en avance sur leur époque ? Trop loin dans le psychédélique ? Ce sera aussi la première fois qu'ils doivent se débrouiller sans Epstein. Même si on sent le truc pas vraiment abouti, ça reste cependant sympathique à regarder. Il faudra attendre trois ans pour les revoir sur un écran avec «Let It Be», les Beatles dans la vie réelle, dans leur chant du cygne.

Mais quand on parle des Beatles, on parle surtout du groupe qui ouvrira des brèches, qui évoluera dans sa musique alors que d’autres resteront toujours au même niveau dans leurs compositions, mais je ne citerais pas de noms. Comme il n’est plus question de partir en tournée, ils ont tout le temps pour peaufiner leurs morceaux en studio. Les titres qui figurent sur «Magical Mystery Tour» commenceront à prendre forme bien avant les visions de McCartney. Ils vont longuement travailler sur deux titres initialement prévus pour «Sgt Pepper» : «Strawberry Field Forever» et «Penny Lane». L’album de «Magical Mystery Tour» serait presque un Best of tant il contient de hit comme le morceau titre qui est un message à peine dissimulé en faveur la drogue («Roll up !»). «The Fool On The Hill» avec Macca à la flûte à bec et le tin whistle irlandais. «Your Mother Should Know», «I Am The Walrus» inspiré du poème de Lewis Carroll «Le Morse et le Charpentier» le chef d’œuvre surréaliste de Lennon entre le dessin animé et le trip à l’acide. «Hello Goodbye» Le titre qui fut N°1 le jour de noël, la face A du 45 tour, la face B était le titre précédent. Autre chef d’œuvre de Lennon «Strawberry Fields Forever», Strawberry Field était un orphelinat près duquel John jouait quand il était enfant. L'ambiance surréaliste et onirique qui en résulte, augmentée du thème musical rappelant les effets du LSD, fait de «Strawberry Fields Forever» un des morceaux fondateurs du rock psychédélique.


«Penny Lane» un petit morceau de McCartney, Penny Lane qui n'est pas seulement une rue, mais aussi un quartier de Liverpool. La chanson est construite comme une visite guidée autour de Penny Lane, mettant en scène plusieurs personnages. «Penny Lane» et «Strawberry Fields» partagent le thème de la nostalgie de l’enfance de leurs deux auteurs dans leur ville natale de Liverpool. Mais il y a aussi quelques titres qui ont mal marché comme «Blue Jay Way» ou «Baby, You’re a Rich Man» mais le sommet de l’album sera «All You Need Is Love» une chanson de Lennon, elle est jouée et enregistrée dans le cadre de la participation du groupe à Our World, la première émission en mondovision. «All You Need Is Love»  est une des chansons les plus connues et symboliques de la carrière des Beatles, et devient durablement l'hymne du Flower Power. Transformé en plateau de télévision, le Studio 1 d’Abbey Road est décoré avec des pancartes portées par plusieurs participants, sur lesquelles est inscrit le message des Beatles dans toutes les langues, des dizaines de ballons gonflables, des fleurs partout. Et dans les chœurs beaucoup d’amis comme les Rolling StonesEric Clapton, Marianne Faithfull, Keith Moon, Graham Nash, et bien d'autres.
S’il vous prenait l’idée d’acheter ce disque, prenez le pressage US, bien plus complet que le pressage anglais et en vinyle, il était accompagné d’un livret de 24 pages agrémenté de photos et du synopsis du film.

Je n’ai pas reparlé des images subliminales sur la soi-disant mort de Paul comme le n° de téléphone sur la  pochette quand on regarde le mot Beatles dans un miroir, Dans le titre «Your mother should know» les quatre Beatles en costume queue de pie blanc portent tous un œillet à la boutonnière, Seul celui de Paul est noir, les autres sont roses etc… ! reporter vous à ma chronique sur ce sujet (clic).

«Magical Mystery Tour» Un film très moyen mais un album de première qualité ! 




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