Il y aura toujours une guéguerre entre les inconditionnels des
Rolling Stones et les acharnés des Beatles. J’appartiens à la deuxième
catégorie au grand dam de ceux qui écoutent les pierres qui roulent.
J’aime
les Beatles. Mon coup de foudre a été quand j’ai
entendu à la radio «I Saw Her Standing There» mais
pas à l’époque de sa sortie en 1963… bien après. Je suis un grand admirateur
des Beatles, c’est un secret de polichinelle et
comme j’aime écrire sur eux, j’ai tiré au hasard un album parmi les 36 différents
que comporte ma (petite) collection et... l’album «Magical Mystery Tour» est sorti. Il y a peu de
temps, j’avais parlé du Film «Help !»
de Richard Lester avec les Beatles. Deux ans plus tard, les quatre garçons
remettent le couvert mais en mettant les mains dans le cambouis. Ils
s’impliquent dans la réalisation, dans le scénario et même Ringo sera le directeur de la photographie. Les Beatles se croyaient intouchables ; que tout ce
qu’ils touchaient se transformerait en or. Mais au lieu de vouloir combler
leurs accumulations de richesse en vue du bonheur parfait tel le roi Midas, à vouloir désirer trop ardemment quelque chose d'inaccessible, il subiront le supplice de Tantale.
«Magical Mystery Tour» est un
téléfilm de 50 minutes sur fond d’histoire de voyage organisé à travers la
campagne anglaise, un film moyen avec une suite de sketchs très inégaux. Des séquences toutes plus barrées les unes que les autres. Les Beatles n'ont plus rien à prouver et profitent du tournage pour
laisser totalement libre cours à leur imagination. La plupart du temps, les
consignes sont données aux assistants la veille pour le lendemain, et comme les
Beatles sont entourés de cadors en devenir,
parmi lesquels Terry Gilliam, tout se passe pour
le mieux. «Magical Mystery Tour», c'est
un peu les Beatles à
la sauce Monty Python ; ici on voyage en pleine absurdie et surtout ne cherchez pas à
comprendre un sens à tout cela. La Beatlemania avait dû rendre l'Angleterre aveugle
jusqu'aux cinéphiles pour que ce machin de cinquante minutes voit le jour. Il y
a des éclats d'inspiration, mais ils sont disséminés dans
un joyeux bordel. Autant «A Hard Day’s Night» et «Help !» était reposant et
drôle, autant Paul qui aura l'idée dans l’avion qui le ramène au pays après un séjour au Etat Unis sera un ratage
et le premier échec des Fab Four. C'est très dommage, car certaines idées ne manquaient
pas de panache.
De scène cultes, comme John nourrissant à la pelle une vieille ganache à coup de spaghettis en sauce, moment précurseur des Monty Pythons 16 ans plus tard dans «Le sens
de la vie»
ou le clip de «The
Fool on the
Hill», simple mais visant juste, qui conduira McCartney en France dans une quasi-illégalité. Même si
ce film est drôle et surréaliste il y a surtout les chansons des Beatles qui rythment le film.
Trop en avance sur leur époque ? Trop loin dans le psychédélique ? Ce sera aussi la première fois qu'ils doivent se débrouiller sans Epstein. Même si on sent le truc pas vraiment abouti, ça reste cependant sympathique à regarder. Il faudra attendre trois ans pour les revoir sur un écran avec «Let It Be», les Beatles dans la vie réelle, dans leur chant du cygne.
Trop en avance sur leur époque ? Trop loin dans le psychédélique ? Ce sera aussi la première fois qu'ils doivent se débrouiller sans Epstein. Même si on sent le truc pas vraiment abouti, ça reste cependant sympathique à regarder. Il faudra attendre trois ans pour les revoir sur un écran avec «Let It Be», les Beatles dans la vie réelle, dans leur chant du cygne.
Mais quand on parle des Beatles, on parle surtout du groupe qui ouvrira des
brèches, qui évoluera dans sa musique alors que d’autres resteront toujours au
même niveau dans leurs compositions, mais je ne citerais pas de noms. Comme il n’est
plus question de partir en tournée, ils ont tout le temps pour peaufiner leurs
morceaux en studio. Les titres qui figurent sur «Magical Mystery Tour»
commenceront à prendre forme bien avant les visions de McCartney.
Ils vont longuement travailler sur deux titres initialement prévus pour «Sgt Pepper» :
«Strawberry
Field Forever» et «Penny Lane». L’album de «Magical Mystery Tour» serait
presque un Best of tant il contient de hit comme le morceau titre qui est un
message à peine dissimulé en faveur la drogue («Roll
up !»). «The Fool On The Hill» avec Macca
à la flûte à bec et le tin whistle irlandais. «Your Mother Should Know», «I Am The Walrus»
inspiré du poème de Lewis Carroll «Le Morse et le Charpentier» le chef d’œuvre
surréaliste de Lennon entre le dessin animé et
le trip à l’acide. «Hello Goodbye» Le titre qui fut N°1 le jour de
noël, la face A du 45 tour, la face B était le titre précédent. Autre chef d’œuvre
de Lennon «Strawberry Fields Forever», Strawberry Field
était un orphelinat près duquel John
jouait quand il était enfant. L'ambiance
surréaliste et onirique qui en résulte, augmentée du thème musical rappelant
les effets du LSD, fait de «Strawberry
Fields Forever» un des morceaux fondateurs du rock psychédélique.
«Penny Lane»
un petit morceau de McCartney, Penny Lane qui n'est pas seulement une rue, mais aussi un quartier
de Liverpool.
La chanson est construite comme une visite guidée
autour de Penny Lane, mettant en scène plusieurs personnages. «Penny Lane» et «Strawberry Fields» partagent le thème de la nostalgie de l’enfance de
leurs deux auteurs dans leur ville natale de Liverpool. Mais il y a
aussi quelques titres qui ont mal marché comme «Blue Jay Way» ou «Baby, You’re a
Rich Man» mais le sommet de l’album sera «All You Need Is Love» une
chanson de Lennon, elle est jouée et enregistrée
dans le cadre de la participation du groupe à Our World, la première émission en mondovision. «All You Need Is
Love» est une des chansons
les plus connues et symboliques de la carrière des Beatles,
et devient durablement l'hymne du Flower Power. Transformé en plateau de télévision, le Studio 1 d’Abbey Road
est décoré avec des pancartes portées par plusieurs participants, sur
lesquelles est inscrit le message des Beatles
dans toutes les langues, des dizaines de ballons gonflables, des fleurs partout.
Et dans les chœurs beaucoup d’amis comme les Rolling Stones, Eric Clapton,
Marianne Faithfull,
Keith Moon, Graham Nash,
et bien d'autres.
S’il vous prenait l’idée d’acheter
ce disque, prenez le pressage US, bien plus complet que le pressage anglais et
en vinyle, il était accompagné d’un livret de 24 pages agrémenté de photos et
du synopsis du film.
Je n’ai pas reparlé des images
subliminales sur la soi-disant mort de Paul
comme le n° de téléphone sur la pochette
quand on regarde le mot Beatles dans un miroir, Dans le titre «Your
mother should know» les quatre Beatles en costume
queue de pie blanc portent tous un œillet à la boutonnière, Seul celui de Paul est noir, les autres sont roses etc… !
reporter vous à ma chronique sur ce sujet (clic).
«Magical Mystery Tour» Un film
très moyen mais un album de première qualité !
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