Les Beatles restera un groupe qui aura su faire évoluer la
musique. Pour ce qui est du cinéma, ce sera une autre paire de manches !
«Help !» Quand les Beatles Font leurs cinéma
Ringo le seigneur de l'anneau |
Après
«A Hard Day's Night» (Quatre garçons
dans le vent) de Richard Lester en 1964, une comédie mettant en scène les Beatles
et surtout la Beatlemania, l’année suivante, ils tournent un deuxième long
métrage qui sera une aventure comique qui suit les exploits du groupe alors
qu’ils tentent d’échapper aux griffes d'un culte mystérieux et maléfique. Humour
typiquement britannique, scènes burlesques et saugrenues, en marge de la musique. John, Paul, Georges et Ringo se
sont amusés devant la caméra. Le premier film en couleurs des Fab Four où Ringo tiendra le rôle principal piégé par un
certain anneau sacré. «Help !»
a été considéré par beaucoup comme une parodie des films de James Bond
avec ses despotes, ses inventeurs fous et une multitude d’endroits exotiques comme les Bahamas et les montagnes enneigés de l’Autriche. Richard Lester combine le sens de l’humour des
Beatles avec les pitreries d’un casting d’acteurs comme Leo McKern ou Victor Spinetti.
Ringo (le meilleur, ou du
moins le plus sympathique, acteur dans "A Hard
Day's Night") porte une nouvelle bague qui lui a été envoyée
par un fan. Il ne sait pas qu'elle appartient à un culte oriental et que le
porteur doit être éventré dans un sacrifice religieux. Ainsi commence une série nombreuse de scènes de poursuite idiotes, certaines meilleures que
d'autres. Le tournage des scènes «Chaudes»
vont commencer au Bahamas qui apparaissent vers la fin du film,
ils vont déambuler en bras de chemise alors que malgré un grand soleil, il
gelait à pierre fendre. Les quatre garçons n’auront même pas le droit de
bronzer pour que la teinte de leurs peaux soit raccord avec les scènes
suivantes.
Les Beatles n’étaient pas des enfants de chœurs et
pendant le tournage du film, ils en profiteront pour absorber beaucoup de
substance prohibés. Ringo s’exprimera à ce
sujet : «On a fumé une quantité diabolique
d’herbe pendant le tournage du film. C’était génial. Ça rendait les choses
encore plus rigolotes» Pour les scènes en Autriche, les Beatles
chaussaient pour la première fois des skis de leur vie. Richard Lester savait qu’après le déjeuner ils
n’étaient plus bons à grand-chose. L’après-midi, ils dépassaient très rarement
la première ligne du script. Dans la scène du curling, une des pierres est
supposée être une bombe et quand ils voient qu’elle va exploser, ils doivent
s’enfuir. Paul et Ringo
ont courus assez loin pour pouvoir s’arrêter et fumer un joint avant de
revenir, la scène à été coupée au montage.
Eleanor Bron et Georges |
Le premier contact avec l’Inde se fera avec «Help !»
Quand ils tournaient la scène du restaurant à Londres, un yogi leur donnera à
chacun un livre sur le yoga. Deux ans plus tard, Georges
se mettra au hatha yoga et s’intéressera à la musique indienne en regardant les
instruments sur le plateau. D'un faux hindouisme aux prairies
anglaises, un film complètement débile avec un humour décalé vraiment
poilant totalement dans le style burlesque absurde typiquement
britannique. On croirait presque que les Monty
Python s’en sont inspirés (Allez
savoir ?). Les passages musicaux sont, comme il se doit, somptueux, notamment John chez lui, un «Norwegian Wood» classieux ! «you've got to
hide your love away» joué dans l’immense salon des garçons (Ils rentrent par quatre portes différentes pour arriver dans la même pièce) en présence du seul rôle féminin du film Eleanor Bron et d’un jardinier (Il Tond le tapis en pelouse au pied du lit de Georges
avec des dentiers en jouet) qui jouera le solo de flûte (Solo joué par John
Scott flûtiste et saxophoniste de jazz).
John, Leo McKern, Eleanor Bron |
En gros, un film stupide, des
dialogues très stupides et des scènes vraiment stupides, en un mot tout ce que j’aime
dans l’humour britannique. Ce film est à l’image des Beatles, même si ils sont
meilleurs musiciens qu’acteurs, cet humour décalé et cet état d’esprit qui se
retrouvent dans leur musique et également dans leur manière de se
mouvoir devant une caméra.
Le film est bien évidemment
associé à l’album homonyme, il s’agissait du cinquième album des Fab Four.
Quatorze chansons originales et sept titres dont «Help !» et «Ticket to Ride»
qui apparaissent dans le film couvriront la première face de l’album vinyle. En
Face B on trouvera «Yesterday» et «Dizzy Miss Lizzy». En
fréquentant sur le tournage d’autres instruments comme le sitar, l’album «Help !»
sera une approche de leur album à venir «Rubber Soul» avec l’évolution de leurs
musiques.
A sa sortie le film aura une bonne
critique et c’est Ringo qui se taillera la part du
lion, 60 % des personnes interrogées estiment que c'est lui qui a
le plus de présence dans le film. Le Melody Maker ira jusqu’à
écrire «Sir
Laurence Olivier should watch
for Ringo !» (Sir
Laurence Olivier devrait surveiller Ringo!).
Pour preuve que les Beatles ont de l’humour : au
générique de fin, le film est dédié à la mémoire
d’Elias Howe pionnier de la machine à coudre en 1846.
Des Beatles en acteurs, et il ne
reste aucun signe de leur vraie nature si ce n'est la cohésion qui régnait
encore dans le groupe, et les substances absorbées qui sont apparemment
responsables de leur diction pâteuse, un pur plaisir juvénile et enivrant, exaltant, marrant,
craquant... un parfait moment de la première partie de carrière du plus grand
groupe de pop qu'ait porté cette terre.
A voir en VO ou en VOSTF bien sur !
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