Hal Holbrook |
Bon
soyons honnête, ce n’est pas le film de l’année 1977, il y avait cette année-là comme disait Cloclo LA
GUERRE DES ETOILES de George Lucas ou ANNIE HALL de Woody Allen, selon les goûts. Mais CAPRICORN ONE n’en reste pas moins un film
intéressant, car à la croisée de différents genres. Il est réalisé par Peter
Hyams, un solide technicien, auteur du très bon OUTLAND (1981) avec Sean Connery,
dont il faut que je vous parle un jour, remake SF inavoué du TRAIN SIFFLERA
TROIS FOIS, ou de 2O1O qui faisait suite à vous savez quoi (car on n’est pas passé de
2OO1 à 2OO2 cela aurait été trop simple). Une carrière moins glorieuse ensuite avec divers métrages Jean Claude Vandamesques.
Dans
mes chroniques cinéma, j’essaie toujours de remettre le film dans son contexte,
sa thématique. Dans les années 70, aux USA, il y avait les thrillers à tendance
complotiste, on a causé ici de MARATHON MAN de John Schlesinger, LE DOSSIER ANDERSON de
Lumet (l'index des films dans le menu n'est pas fait pour les manchots). On pourrait citer LES TROIS JOURS DU CONDOR de Pollack, LES HOMMES DU PRÉSIDENT, CONVERSATION SECRETE de Coppola… On y dénonçait les magouilles du gouvernement pour mettre aux ordres les honnêtes citoyens. Arrivé sur les écrans un peu après la bataille, CAPRICORN ONE remet les pieds dans le plat !
A l’heure où l’on parle sans arrêt de fake news chères à Donald le Trump, le film de Peter Hyams bat tous les records. C’est aussi un film de spectacle, un divertissement bien foutu, avec quelques traces ADN du Nouvel Hollywood, la présence d’Elliott Gould n’y est pas étrangère (quand il jouait LE PRIVE sous la direction d’Altman). On pense aussi à LA PLANETE DES SINGES, avec les scènes d’astronautes en plein désert. Un bon gros mille feuilles…
A l’heure où l’on parle sans arrêt de fake news chères à Donald le Trump, le film de Peter Hyams bat tous les records. C’est aussi un film de spectacle, un divertissement bien foutu, avec quelques traces ADN du Nouvel Hollywood, la présence d’Elliott Gould n’y est pas étrangère (quand il jouait LE PRIVE sous la direction d’Altman). On pense aussi à LA PLANETE DES SINGES, avec les scènes d’astronautes en plein désert. Un bon gros mille feuilles…
Mais
de quoi donc cause-t-il donc, ce film ?
La
NASA est en surchauffe. Elle s’apprête à lancer le premier vol habité vers
Mars. Trois astronautes dans une capsule pour 259 jours de voyage, une paille
comparée au trajet Alésia-Chatelet pour les parisiens, avec option travaux/grève. Images classiques de la
salle de commandement, les experts, les journalistes, les familles des héros. Mais à deux minutes de la mise à feu, les trois astronautes sont priés de descendre
de leur capsule et sont confinés au secret. Y’a eu un bug. Annuler le
lancement serait un revers technologique et politique dont personne ne veut. La
capsule partira vide, et pour la retransmission des premiers pas de l’homme sur
Mars, une reconstitution en studio fera l’affaire… Sauf qu’un technicien NASA a
un sérieux doute… « Quand ils parlent depuis l’espace, la fréquence est
bizarre, on a l’impression qu’ils sont tout près » se confie-t-il à son
pote Robert Caulfield, journaliste.
S. Waterson, J. Brolin, OJ Simpson |
Combien de gens aujourd'hui remettent en cause l'alunissage du 21 juillet 69 ? On apprendra bientôt que l'Homme n'a jamais vécu sur Terre...
Elliott Gould |
Comme
on est dans un thriller, Robert Caulfield va donc enquêter. Complot, paranoïa,
tentative de meurtre, il échappe à tout. Son ami et indic de la NASA a disparu, semble ne
jamais avoir existé. Excellente scène où Caulfield se rend à son domicile où une femme
prétend y habiter depuis des lustres, le registre du proprio faisant foi. Là
où le scénario est diabolique, c’est que la capsule (vide) prend feu dès l’entrée
dans l’atmosphère. Le bouclier thermique était naze. Officiellement les trois héros de la nation sont donc morts. Sauf
qu’ils sont bien vivants…
Ca rappelle cette autre fake-new complotiste, aucun avion ne s'est écrasé sur le Pentagone le 11 septembre. Soit, mais les 120 passagers qui avaient acheté un billet, étaient montés dans l'avion... ben ils sont passés où ?
Ca rappelle cette autre fake-new complotiste, aucun avion ne s'est écrasé sur le Pentagone le 11 septembre. Soit, mais les 120 passagers qui avaient acheté un billet, étaient montés dans l'avion... ben ils sont passés où ?
Peter
Hyams est très habile lorsqu’il filme l’évasion des astronautes, il a le sens
du cadrage, le sens de l’espace dans les plans larges, pour filmer les trois
hommes dans le désert du Nevada pourchassés par des hélicos, qu’il filme comme
de gros insectes prédateurs, comme ce plan de Peter Willis gravissant une
montage, escalade harassante sous un soleil de plomb, conclue par un travelling
arrière-toute oppressant. Les poursuites aériennes possèdent le bon dosage d’adrénaline.
En
parallèle Peter Hyams marque à la culotte le journaliste détective Robert
Caulfield dans ses investigations, qui s’intéresse particulièrement à la femme
de Brubaker, (Brenda Vaccaro) et cette sortie en famille promise à leur fils. Il y avait effectivement
un message caché dans l’intervention du commandant…
Servie
par une distribution fameuse, Eliott Gould en tête, la moue insolente, clope
vissée au bec, une ribambelle de seconds couteaux habitués de ces productions
(Hal Holbrook) mais aussi Telly Kojak Savalas, Sam Waterson, O.J. Simpson, Karen
Black, Brenda Vaccaro vue dans MACADAM COWBOY.
CAPRICORN
ONE aurait sans doute gagné à être signé par un réalisateur plus pointu, mais c’est
du bon boulot, efficace, très marqué 70’s esthétiquement, ce qui ne gâte rien.
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