mardi 31 décembre 2019

ANGE - Par les fils de mandrin (1976) - par Pat Slade



2020 sera pour le rock français l’année Ange. Pourquoi ? Parce que ce dernier fêtera son cinquantième anniversaire.




Un Ange au Paradis






Quel groupe français peut se targuer d’avoir cinquante ans au compteur ? Hormis Magma et Tri Yann… personne ! Ange est souvent apparu dans les pages du Déblocnot, quoi de plus normal, quand la longévité et le talent sont là, il faut en parler. Je ne voulais pas retracer leurs carrière (Chose que j’ai déjà faite), mais piocher dans ma discothèque un des albums qui représente bien ce qu’est le son Ange. Il me semble que beaucoup de fans aiment moins «Par Les Fils De Mandrin» que «Au-delà du Délire» en 1974 ou «Emile Jacotey» en 1975 ; pourtant c’est un album studio incontournable puisque étant le dernier constitué du quatuor historique BrezovarHaasChristian et Francis Decamps.

Encore un album conceptuel qui raconte une histoire. Le disque vinyle à sa sortie, à la différence du CD, avait une pochette qui s’ouvrait sur de magnifiques dessins de Philippe Umbdenstock et Philippe Huart, le tout agrémenté des paroles des chansons et la sous-pochette comportait un très long texte de Christian relatant l’histoire des différents titres. Et puis le dessin de la couverture restera célèbre, cette image de clown triste jouant de l’accordéon et au recto tout un groupe de personnages, des saltimbanques, des bohémiens (Christian y apparaît d’ailleurs deux fois !) et un emplacement blanc ou est écrit «Toi qui a écouté».

L’histoire n’a rien à voir avec Louis Mandrin le contrebandier exécuté en 1755, mais celle d’une bande offusquée par l’injustice humaine et qui, sous les ordres de leur chef Dorian dit «Le Mandrin», assaillira la haute bourgeoisie au profit des vieillards et des opprimés. Tout commence par le chant du coucou et des bruits de pas sur des feuilles mortes et le clavier de Francis qui fait son apparition crescendo. «Par les fils de Mandrin» une mise en bouche très lyrique et électrique, Jean-Michel Brézovar sort un bon solo de derrière les fagots. «Au Café du Colibri» Un genre de rock médiéval plutôt loufoque mais sympathique. «Ainsi s’en ira la pluie» un morceau très narratif et théâtral où Christian excelle dans le domaine et un final où le coté sombre du morceau s’estompe pour laisser un final très rock.

«Autour du feu» joli titre écrit par Daniel Haas et Christian, Guitare gitanes et harmonica de Jean-Pierre Guichard le batteur qui venait de remplacer Guénolé Biger et on sent à peine la différence tant sa maîtrise s’est adaptée au son du groupe. Un son qui est d’ailleurs plus clair et cristallin, plus aéré. «Saltimbanques» Encore un titre de Daniel et Christian, retour au moyen-âge avec un chant que l’on pourrait appeler de trouvère, des paroles délirantes mais incroyablement justes. 

«Des yeux couleurs d’enfant» C’est le premier titre d’Ange que j’entendrai dans ma vie et, à partir de ce moment-là, j’ai su que j’étais foutu ! Une musique qui a tout pour vous accrocher l’oreille avec les claviers de Francis, les paroles de Christian, les arpèges de Jean-Michel et la rythmique de Jean-Pierre et Daniel mettent de la couleur sur ce morceau, les deux frangins ont fait très fort. «Atlantis» Une longue suite poétique avec ses claviers oniriques et un final où Jean-Michel fera encore un solo pour sortir de cette fresque musicale. «Hymne à la Vie» Un titre en trois parties distinctes. Que dire sur ce morceau que tous les imbibés connaissent par cœur et qui restera l’hymne d’Ange. Christian est au sommet de son art, les arpèges à la six cordes. La passation de pouvoir sur deux coups de basse et la «Procession» commence avec Jean-Michel Brezovar à la flûte et toujours un rythme soutenue. Encore quatre coups de basse et l’«Hymne» final conclut ce merveilleux album. «Hymne à la vie» aura une magnifique version et prendra toute sa dimension sur l’album live «Tome VI» (chronique du 3/09).

Ange n’a peur de rien et «Par les Fils de Mandrin» sera adapté en anglais «By the Sons of Mandrin». Certifié disque d’or, il obtient le Grand Prix du disque de l’Académie Charles Cros en 1976. Cinquante ans plus tard, le père est toujours à la barre de son arche et viendra fêter les cinquante années de son navire le soir du 31 janvier 2020 au Trianon à Paris, j’y serai et de ce demi-siècle on en parlera dans nos colonnes.

HAPPY BIRTHDAY ANGE                         




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