Carl et sa mustang jaune |
L'idée n'est pas de présenter des séries en cours
comme Game of Thrones ou Le Bureau des légendes, séries "cultes",
bien faites, il faut l'admettre, quelque soit l'intérêt de chacun pour leur
thématique, les séries dont seuls les naufragés sur une île déserte ignorent la
diffusion ou ne peuvent pas regarder ou se procurer en DVD, saison par saison.
Il y a quelques mois, j'ai revu toutes les saisons de X-files, là aussi une série qui a marqué une
époque et un très large public. Rockin' m'a alors parlé d'une série assez
ancienne, une seule saison de vingt épisodes, titrée de manière assez vague Dossiers brûlants, confidentielle mais connue
des amateurs de réalisations un peu "barrées". Quel rapport ? Et bien
Chris Carter, le réalisateur et
surtout producteur de X-Files
était à l'adolescence fan de cette mini-série trouvant son inspiration dans le surnaturel flippant.
On devine la suite : l'idée de X-files
tournée vingt ans plus tard (9 saisons +2) aurait germée après avoir vu ces
histoires "d'épouvante" pour le moins bon-enfant et à la réalisation a priori… fauchée… Intrigué, je me suis procuré les 2 coffrets de DVD (certes 20
€ pièce mais 8 heures pour chaque dizaine d'épisodes).
Ron, Carl et Tony |
Quel intérêt pour ces scripts ? Faible car classique. Mais
la mise en scène, l'humour et le jeu hilarant des acteurs, Darren
McGavin en tête, font de chaque épisode un moment récréatif assez
savoureux. Le centre névralgique ou QG est INS, une antenne d'un groupe de
presse dans laquelle Carl
est censé rédiger des articles sur des sujets que son rédacteur en chef, Tony Vincenzo (Simon
Oakland), tentera en vain de lui imposer. Carl
est un entêté ingérable et bavard qui n'écoute que son instinct et surtout les
fréquences de la police. Dès qu'un crime bizarre est annoncé, il s'échappe de
la rédaction pour tenter de résoudre en solo une énigme mystérieuse. L'officier
de police de service le fout à la porte, il rentre par la fenêtre. On jette Carl par la fenêtre, il trouvera bien un
soupirail, une grille à franchir, le prince de l'obstination obsessionnelle. Il aura affaire à
l'un des maléfices énumérés avant, et… après mille embûches et
avoir risqué sa peau, il vaincra le mal… hélas après que toutes les preuves aient disparu, ce qui en fait pour ses pairs un incorrigible mythomane. Tony Vincenzo essayera bien de le virer
cent fois, mais le chef est un brave type, colérique mais grand cœur,
hypocondriaque en prime. Les armes de Carl
: un enregistreur à K7 et un mini-appareil photo à la pellicule souvent confisquée
par les autorités…
Hiiiiiiiiiiiiiiiiiii |
Côté réalisation, on oscille entre le burlesque de la
grande époque et Tex Avery. Carl
est un hyperactif dopé au café, engoncé dans un costard bleu délavé, portant une
cravate bleu mal nouée et surtout un galurin épuisé, sorte de panama informe
qu'il pose trop en arrière façon Marx Brothers… Au grand dam de Tony qui souhaiterait un personnel plus
classe… Carl, s'agite, court, fonce
à bord de sa mustang jaune tout en alignant les bons mots… La narration est
speedée : des scènes courtes et survoltées animées du babille non-stop de Carl qui par ailleurs assure en voix off et
sarcastique les commentaires sur les évènements. Une perle à propos de la mort
de deux bourgeoises richissimes tuées par un sorcier indien pour leur voler des
joyaux, "Les
deux enterrements se sont jouées à guichet fermé". Le dialoguiste est
vraiment en forme.
Les effets spéciaux sont aux antipodes des standards actuels. Du Grand-Guignol revu train fantôme. Le zombie a juste enfilé une combinaison de mécano marron maculée de tâches rouges et verdâtres, on voit la fermeture éclair 😂😂 !!! Peu importe, la frénésie de la mise en scène, les dialogues qui font mouchent, les gags improbables comme au temps du muet, l'empathie pour le quatuor du journal font le job. Des dizaines de personnages secondaires accentuent la volonté comique de la série. On croisera trois fois Jaws, le géant de James Bond, des flics bornés, des femmes très fatales… Franchement hilarant…
J'avais des craintes côté image vue l'époque… Le
label a fait un effort méritant pour numériser et offrir une photographie nette et
colorée. Curieusement, la voix française de Carl
en français (Marc
de Georgi) très nasale comme Daffy duck est plus drôle que celle de
l'acteur…
Je suis bon public, mais franchement merci Rockin pour
ces vingt séances kitsch de 50 minutes vraiment poilantes.
2 coffrets DVD chez l'éditeur Elephant films
(l'éditeur n'a pu mettre les 2 téléfilms pilotes. Les droits de "The Night
Stalker + The Night Strangler" étant possédés par MGM) :
L'épisode Retour aux sources (Le générique est
assez pourri, mal restauré, un mystère…). Plusieurs autres sont disponibles sur
You Tube pour rigoler (disponibles jusqu'à quand ?)
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