lundi 2 septembre 2019

ALAIN COULON «Les Nouvelles Histoires Chansons du Capitaine Grossebouche» (2019) - par Pat Slade



Je crois que j’aime mon facteur quand il m’apporte CD et autres petites choses affriolantes qui stimulent mon appétit de culture et de connaissance, qu'il soit musical comme littéraire. Alain Coulon fait partie de cette deuxième catégorie et en ma période de villégiature me voilà occupé à découvrir le monde qui est le sien.



Alain Coulon et Hélène Gerray




Les deux personnages sont liés, quand vous en voyez un, l’autre n’est pas loin derrière et vice-versa. Je me retrouve encore avec l’épineux problème d’écrire sur une personne que je connais physiquement et que je ne veux pas décevoir. Alain Coulon, je l’ai rencontré en février dernier au concert de sa compagne Hélène Gerray à  la librairie anarchiste Publico et ma route a croisé un personnage très sympathique. Tourangeaux de naissance, après un diplôme de journalisme et d’histoire et celui de tailleur de pierre, il exercera ce métier tout comme son père et ses grands-pères. Alain Coulon est un P.S.A (Personnage sympathique et atypique) qui rentrera dans l'univers de la culture comme on rentre en religion. Sculpteur, il sera attiré par l’écriture et la musique. En 1999, il publiera un recueil de poèmes «Un peu comme un bonsaï» et écrira ensuite des chansons. Il créera un spectacle autour du conte fantastique Le portrait de Dorian Gray (D’après Oscar Wilde) : «A larmes blanches». Un spectacle qu’il jouera avec son groupe.

Alain est-il  un peintre qui écrit ou un écrivain qui peint ? Dans son ouvrage de 2015 «Les petites histoires chansons du capitaine grosse bouche», l’alternance des styles et des humeurs prouve qu’il manie aussi bien la plume que le pinceau et vice-versa ! Coincé entre le naïf, le dadaïsme, le surréalisme et le fauvisme, que ce soit par la lecture comme par la peinture, c’est toute une palette d’impression qui vous stimule les sens. Sa peinture pourrait se définir comme un mélange de l’école de Pont-Aven, d’André Breton et les portraits du Douanier Rousseau.

En février dernier, alors que je rencontrais Alain pour la première fois, il m’offrit une plaquette de 20 pages contenant une nouvelle : «Le Domino» Une anecdote de journaliste localier parti couvrir le premier conseil municipal de Maurice Papon à Saint-Amand-Montrond. Lecture très agréable, détaillé ou l’humour se mélange à l’histoire. Pour être honnête, j’avoue ne pas avoir lu le premier livre «Les petites histoires chansons du capitaine grosse bouche». Mais en ce qui concerne le second, je me suis jeté dessus comme un mort de faim.

Série Eric Satie :"Trois poires en forme de morceau"
 «Les Nouvelles Histoires Chansons du Capitaine Grossebouche» commence comme une biographie. Celle d’un jeune homme qui se demande quel sera son avenir et ses premières prises de conscience politique : «El mundo unido jama sera vencido !». Un voyage contestataire en Italie suite à la chute d’Allende et retour en France pour l’appel sous les drapeaux pour les trois jours qui dureront trois mois pour obtenir la réforme P4. Entre chaque chapitre de sa vie, des poèmes font leur apparition. Une vie avec des interludes rafraîchissants, une vie réelle contée comme dans les recueils de Philippe Delerm (A lire : «La Première Gorgée de bière et autres plaisirs minuscules» et «Et vous avez eu beau temps ? La perfidie ordinaire des petites phrases»). Un examen où le débit des robinets et la vitesse des trains n’existent plus, mais sont remplacés par un invraisemblable problème de rouleau de papier toilette : «Etant un rouleau de papier WC de 115 mm de diamètre extérieur et dont le noyau central (le tube) mesure 35 mm de diamètre, dont la hauteur est de 90 mm de couleur rose : a) Déterminez la longueur et la surface du papier utilisable par l’heureux propriétaire du rouleau…» Et je ne retranscrirai pas les trois autres questions suivantes toutes aussi alambiquées. De toute manière, comme termine l’auteur : «Vous avez trois heures…».

Alain Coulon, peintre d'actualité
Des poèmes que n’aurait pas reniés Bobby Lapointe : «Carabiné carabin Qui caracole et qui s’y colle Quel cas rabbin Carabine ou pistole ?» De jolies petites choses qui tomberont aussi dans le libertinage avec un court poème appelé «Le Bracelet»… digne de Théophile de Viau. Pour ne pas tout dévoiler et laisser le plaisir aux lecteurs de découvrir ce charmant recueil, je ne peux vous dire que d’essayer de l’obtenir, vous ne serez pas déçus ! 160 pages qui ce lisent comme quand on boit une pinte de bière fraîche par temps de grosses chaleurs. Visiter la page d’Alain Coulon pour voir (Et même acheter) ses toiles et commander ses livres.
Et pour conclure, le 28 septembre, ce sera un retour à la librairie Publico pour un concert d'Hélène Gerray et encore une nouvelle rencontre avec Alain Coulon !!!!

Site : (L'atelier d'Alain Coulon)

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