Waouh, je ne sais pas quel sera l'état de la planète quand
vous lirez en plein mois d'août ce petit billet ? Là, 26 juin, merci la
canicule. Je suis face à mon clavier à chercher mes mots pour ce mini papier
consacré à l'un des meilleurs poèmes symphoniques de Liszt,
ou l'un des moins mauvais suivant l'avis des mélomanes au sujet du genre
inventé par le compositeur, genre trèèès caractéristique du romantisme.
Peut-être qu'après avoir publié ces lignes, la chaleur
m'aura transformé en une bouillie infâme de chair fondue comme le docteur fou
dans Air froid, une nouvelle glaçante du romancier et auteur de contes horrifiques
H.P. Lovecraft… Bon, j'ai encore la force d'écrire des âneries et des jeux de
mots, tout espoir est permis.
Venons-en au sujet, sinon Sonia va encore me dire que
j'abuse du remplissage et Nema me reprocher de plonger dans le verbeux. Pas tendres les
filles avec papi Toon…
Un article assez complet avait été dédié au premier
poème symphonique écrit par Liszt,
"ce
que l'on entend sur la montagne" inspiré par un poème de Victor Hugo. (Clic) Un autre papier avait en
son temps permis d'écouter Les préludes, (Clic) le 3ème dans l'ordre de
composition des 13 poèmes et une mise en musique d'un texte de Lamartine. Dans les deux cas, je soulignais que hormis quelques pages un peu allégées, ces œuvres ne sont pas de la dentelle
symphonique, notamment l’inexplicablement populaire Les Préludes, une instrumentation à donner le tournis au percussionniste chargé des cymbales. Et il y a encore
plus fanfaronnant comme Héroïde Funèbre ou La bataille des
Huns…
Orpheus est le 4ème opus de la série. Il n'est pas
inspiré par un poème mais Liszt le proposait comme ouverture alternative de l'opéra de Gluck éponyme : Orphée et Eurydice daté
de 1762 pour la version italienne et
1774 pour la version française.
danse des esprits (Pina Bausch) |
Gluck avait
déjà composé sa propre ouverture très exaltée, mais seulement quatre minutes…
Est-ce que cette durée ne correspondait plus au standard du milieu du XIXème
siècle ? La question est posée. Liszt
imagine sa pièce orchestrale comme un nouveau prologue pour cet opéra. L'histoire
ne dit pas si l’ouverture a été utilisée en tant que telle. On ne gâche pas, et
voici un poème symphonique prêt à l'emploi…
Liszt ne
pouvait envisager une orchestration apocalyptique comme dans la Dante Symphonie
ou Les Préludes.
Exit grosse caisse et cymbales. L'orchestre est similaire à celui prévu au
siècle des Lumières par Gluck.
Picolo, 2 flûtes, 2 hautbois, 2 clarinettes, 2 bassons, 4
cors, 2 trompettes, 3 trombones, 1 tuba, timbales, 2 harpes et les cordes. Classique, du
costaud comme effectif mais pas du cyclopéen pour ce drame mythologique de
l'amour fou.
Les gravures des poèmes symphoniques de Liszt ne sont pas légions, deux intégrales
des années 70 dominent la discographie, celle de Bernard
Haitink et celle-ci de Kurt Masur.
Donc, pas trop de choix, nous retrouvons une interprétation captée avec
l'orchestre du Gewandhaus de Leipzig dirigé
par son chef de l'époque, Kurt Masur.
Kurt Masur |
Vidéos. Successivement : 1 - Orpheus. 2- L'ouverture de Gluck dans la version en français de 1956 avec Leopold
Simoneau dans le rôle-titre et Hans
Rosbaud au pupitre. (Inégalée dans cette édition francophone à
mon sens, simple avis). 3 - danse des esprits ou "ballet des
Ombres heureuses" toujours par Hans
Rosbaud. Seigneur, que l'illustration de la vidéo est débile !!!
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