jeudi 25 avril 2019

UNE LONGUE FILE DE CROIX (1969) Sergio Garonne, par Rockin'

"Une longue file de croix" est un western italien de 1969  avec derrière la caméra Sergio Garrone , ceci est son 3eme long métrage, on lui doit quelques westerns (Django le batard..) puis des films de guerre (ici Londres... la colombe ne doit pas voler) puis des giallo  à tendance sadiques /érotiques, et même de la nazisploitation, autant dire que celui ci est sans doute son meilleur avec Django le batard.
J'aime bien ce titre évocateur ("una lunga fila di croci") , à noter qu'on le trouve aussi en France sous le nom de "La corde au cou", je me demande bien pourquoi car il n'y a pas de pendaison...
Le thème est toujours d'actualité puisqu'il y est question du traffic d'ouvriers migrants entre le Mexique et les Etats Unis, ce à quoi le génial Donald a trouvé LA solution : construire un mur...
Comme le dit un riche exploitant dans le film "depuis cette fichu guerre de sécession, aucun nègre ne veut plus travailler pour nous, on est obligés de faire venir des péones" , traités comme du bétail et dont la vie ne vaut pas bien cher. L'intrigue tient sur un timbre poste: 2 chasseurs de prime -catégories pistoleros qui tirent plus vite que leurs ombres-  vont mettre fin au traffic et buter les méchants exploiteurs (pléonasme) , pour l'argent (beaucoup( mais aussi par conscience (un peu)  et  pour les beaux yeux d'une femme...(la belle Nicoletta Machiavelli (qui serait une descendante de ...Machiavel) que convoite l'ignoble trafiquant Fargo (Ricardo Garrone, frère du réalisateur)).
Mais le principal attrait du film ce sont les deux rôles principaux et en premier lieu   Anthony Steffen (1929-2004) , souvent raillé par ses détracteurs  pour la pauvreté de ses expressions. Si on sent que son modèle est l'étranger campé par Eastwood  dans les Sergio Leone, son jeu d'acteur n'arrive pas à la cheville de celui du Clint. Mais il a une belle gueule et un air de chien battu énigmatique et en ces années western son nom sur l'affiche remplissait les salles. Disons que juste en dessous des Giuliano Gemma, Franco Nero,  Lee Van Cleef  , Steffen appartenait à la deuxième division des tètes  d'affiche (avec Thomas Milian le cubain, Gian Maria Volonté, Georges Hilton, Gianni Garko, ...) . C'est une figure incontournable du genre avec plus de 25 westerns à son actif la plupart en vedette. Il naquit à l'ambassade du Brésil à Rome, fils de l'ambassadeur et de sang noble (son vrai nom est Antonio Luis de Teffé Von Hoonhottz et après quelques petits rôles sa carrière décolle en 1965. Après la décennie western on le verra dans quelques films d'horreurs et polars puis fortune faite il  met un terme à sa carrière dans les années 80 et se retire au Brésil où il demeurait très populaire. (à voir Les colts de la violence, Quelques dollars pour Django, Gentleman Killer, Killer kid, un train pour Durango, Django le batard...
En revanche le second larron William Berger était un très bon acteur autrichien (1928-1993), avec un coté dandy/ pince sans rire. Cantonné aux seconds rôles il apparaît dans  une douzaine de westerns dont Sabbata où il incarne "Banjo", dont le banjo trafiqué abrite un flingue, Keoma, le dernier Face à face, 5 gâchettes d'or plus des péplums, films d'aventures, polars. Ici il a un fusil à 7 canons, bien pratique pour dessouder du méchant à la chaîne et se trimbale avec un long manteau noir et une bible d'ou son surnom de "prédicateur".
Dans un autre rôle secondaire on trouve Mario Brega (1923-1994), une figure du western européen, ,taillé à la Bud Spencer, on le retrouve dans les Leone (la trilogie des dollars , il était une fois dans l'ouest et il était une fois en Amérique) ou encore Mon nom est personne et le grand silence de Corbucci.
L'amateur  appréciera ce film rythmé, avec  ses duels, ses trahisons, ses paysages, de beaux plans aussi (le cadreur  est Joe D'amato qui s'illustra ensuite avec prés de 200 films(!) de genre, érotique, cannibalisme, horreur.. ) , le duel final à trois (tiens, comme dans Le bon la brute et le truand) , le passage à tabac du héros (un passage obligé, dans lequel les bandits font creuser sa propre tombe à Steffen, mais rassurez vous ce sont eux qui y finiront).
Bref, un honnête western qui atteint 5.5 sur l'échelle de Rockin, qui comme celle de Richter
 en compte 9.

ROCKIN-JL





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