mardi 23 avril 2019

SLADE "The Amazing Kamikaze Syndrome" (1983) - par Pat Slade



Encore une chronique sur un de mes groupes favoris. Je reviens à l’époque de leur résurrection quand le hard rock était presque au plus haut de sa popularité.




Le syndrome étonnant du Kamikaze




Je commencerai par l’anecdote de la photo en début de chapitre. Slade, pendant ses concerts, avait toujours l’habitude de lancer des rouleaux de PQ dans le public qui les relançait sur la scène. Sauf que pendant un concert en Pologne, les rouleaux lancés ne rejoignirent jamais la scène, l'objet étant une denrée rare dans ce pays, le public le gardait précieusement et repartait avec. 😀

A la fin des années 70, Slade est au creux de la vague et le succès des années 70 est loin derrière lui. Son dernier album «Return to Base» en 1979 est un échec et le groupe ne vit que sur les droits d’auteurs de Noddy Holder et Jim Lea, pourtant je trouve que l’album, même si il est très court (33 minutes pour 11 titres), est très agréable à écouter. 

Reading 1980
Mais le vent va tourner. Alors qu’au milieu des années 80 le groupe est sur le point de se dissoudre, le  groupe est présent en tant que spectateur au festival de Reading, on lui propose de se produire pour remplacer au pied levé Ozzy Osbourne. Jim Lea se rappelle : «Nous avons dû payer pour nous garer dans la zone publique. Sans les roadies, nous devions transporter notre propre équipement et nous avons même eu du mal à entrer dans les coulisses» Malgré l’échec de «Return to Base» et le manque de succès du groupe, le dimanche 24 août 1980, coincé entre le groupe de glam Girl et Def Leppard, leur entrée sur la scène a lieu sous une pluie de canettes, mais le groupe ne se laisse pas démonter et assure un set de 15 titres, il gagne le cœur de la foule et devient le groupe qui rencontrera le plus gros succès du festival. Les glam rockers étaient de retour et ils allaient le prouver.

En 1981 les membres du groupe sortiront deux albums «We’ll Bring The House Down» et «Till Deaf Do Us Part» où, musicalement, ils ont pris un virage très hard rock avec des titres tels que «Night Starvation», «When I’m Dancin’ I’Ain’t Fightin’», «Rock and Roll Preacher (Hallelujah I’m on Fire)» ou «Till Deaf Do Us Part». Slade a le vent en poupe et repart sur les routes. Un petit live en 1982 et l’année suivante, il va enregistrer «The Amazing Kamikaze Syndrome». Et enfin, après tant d’années, il va percer sur le marché américain.

Une pochette particulièrement laide, mais pas moins que celle de «Return to Base» qui était rouge monochrome et que celle destinée au marché américain et canadien sous le titre «Keep Your Hands Off My Power Supply», mais un design n’a jamais fait le contenu d’un album (Avec pour exemple «In the Court of the Crimson King» de King Crimson, une pochette "à chier" (désolé) mais un disque de légende !).

"Run Runaway"
«Slam the hammer down» vous écrabouille d’entrée ; tu as à peine le temps de le digérer que «In the Dog House» avec la voix de Noddy Holder te donne la pêche. Le sens de la mélodie du groupe fit qu’à l’époque le journal britannique de rock et de heavy métal Kerrang n’hésitera pas à parler des Beatles à titre de comparaison. «Run Runaway» le premier titre qui leur ouvrira les portes des charts américains. Un gig écossais avec une grosse rythmique rock derrière et le violon de Jim Lea. La vidéo sera souvent diffusée sur MTV ; Je ne vais pas détailler tout les morceaux mais je vais m’arrêter sur certains. «My Oh My» Le deuxième hit de l’album qui comme «Run Runaway» va s’incruster dans les charts (Il sera classé dans beaucoup de pays européen…sauf en France !). Une très calme et belle mélodie qui commence au piano avec un enchainement de batterie, de guitares et un chœur complètent ce morceau digne d’intérêt.

Le titre de l’album viendra de ce morceau «Ready to Explode». Noddy Holder avait lu un article dans un journal de sport où on parlait du «Complexe Kamikaze» chez les coureurs de grands prix. Un titre avec un concept. Bruits de courses automobiles et longue introduction très rock, viens ensuite un long monologue du commentateur : «Bonjour et bienvenue dans ce qui semble être une course très excitante aujourd’hui Parmi les meilleurs pilotes, on compte Noddy Holder de la Brahms et la Liszt Cup. Son coéquipier est l’un des types britanniques des Whildest, James Lea. Espérons que son bilan d'accident puisse être surmonté aujourd'hui. Et maintenant, je viens de descendre dans la gamme aux couleurs noir et or bien connues, Dave Hill, l’un des véritables Super Yob du sport automobile. Son coéquipier est Don Powell. Et, mon Dieu, d'où je suis assis, on dirait qu'ils sont prêts à exploser !». La musique débute sur les chapeaux de roue chantée par Jim Lea et Holder pour la partie du commentateur. Un morceau en plusieurs parties avec une accalmie de décibels pendant une minute, mais la nature reprendra le dessus jusqu’à la fin du morceau qui s’enchainera sur «(And Now The Waltz) C’est la Vie» Une chanson d’amour sentimentale avec un titre où le français apparaît pour la première fois dans une de leurs chansons «C’est la vie, ooh chérie, c’est la vie», c’est un peu cul-cul mais pas plus que «Michelle ma belle sont les mots qui vont très bien ensemble…» des Beatles, surtout que Noddy a un accent où tu peux y accrocher ton chapeau !

Sur les dix titres qui composent cet album, Slade a passé la surmultiplié avec un bon rock très hard et chaud bouillant ! Un disque pour te décrasser les oreilles. Je reviendrai sur Slade plus tard avec un album de 1985 «Rogues Gallery»  que j’aime beaucoup et qui pour moi sera le dernier grand album du groupe (Même si ils sortiront «You Boyz Make Big Noize» en 1987).

Avec «The Amazing Kamikaze Syndrome» Slade ne s'est pas fait hara-kiri, bien au contraire, ils ont rangé leur katana glam et ont sorti la lourde artillerie hard rock !    



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