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Vaclav Kubelik | xxxx | Rafael Kubelik |
- Mais M'sieur Claude… Que
le grand maestro Rafael Kubelik déjà connu du Deblocnot ait eu un frère jumeau,
pourquoi pas, mais quel est l'intérêt de la chose ?
- Regardez bien Sonia, Vaclav,
son frère, était acteur et doit vous rappelez un personnage de série que l'on
voit depuis près de 60 ans à la télé……
- Maintenant que vous le
dites… Je réfléchis… C'est vrai on dirait Bernardo, le serviteur muet de
Zorro, la série culte et cucul de Disney…
- Bingo mon petit, le
monde de la musique, du cinéma ou de la télé offre des destins parallèles,
drôle d'histoire pour les frangins Kubelik nés en 1914…
- Ils se ressemblent
incroyablement, mais si le chef d'orchestre a connu une grande célébrité,
pourquoi son frère jouait simplement un serviteur muet ?
- Quand on est originaire
de Bohème, on parle un anglais pittoresque, d'où une carrière de mime dans un
pays de refuge pour deux hommes qui fuirent aux USA les dictatures européennes…
- Houhou, j'attends la
suite de cette drôle d'histoire…
Jan Kubelik |
C'est
rigolo ces séries TV inusables même si simplettes… Zorro, et son mini masque,
tellement petit que les personnages devraient consulter un ophtalmo d'urgence…
On se demande comment pendant 78 épisodes (US), personne ne reconnait don Diego de la Vega ? Même
taille, même corpulence, même voix et surtout la fine moustache brillantinée…
RDV tous les dimanches sur FR3 depuis 2018 (3ème diffusion sur cette
chaîne après M6, vraiment culte), même les arrières petits fils des gamins comme
moi qui découvrir dès 1965 cette série créée en
1957 en NB sur l'écran de l'ORTF se passionnent pour ces épisodes aux scénarios pour le moins itératifs…
Juste
une entrée en matière pour en arriver au sujet du jour. En feuilletant un vieil exemplaire de la revue
Diapason de 2014 qui proposait un hommage au chef d'orchestre Rafael Kubelik qui aurait eu 100 ans cette
année-là, le rédacteur avait mentionné ce petit détail people et cocasse : la gémellité
entre le maestro et l'acteur interprétant Bernardo,
le serviteur, pour ne pas dire complice, du cavalier masqué.
Tous
les mélomanes connaissent l'homme Rafael en tant que chef d'orchestre. Le mahlérien qui
gravait pour DG l'une des premières intégrales des symphonies en parallèle de
Bernstein œuvrant pour CBS, Bernard Haitink pour Philips et aussi Solti pour DECCA dans les années 60-70. Une
seconde intégrale en Live sera captée pour Audite plus tardivement. Quatre
articles lui ont déjà été consacré dans le blog : La Moldau de Smetana (avec sa biographie -
Clic), Le Stabat Mater et la 7ème symphonie de Dvorak, et récemment
Taras Bulba de Janacek. (Index) Et oui, beaucoup de compositeurs tchèques que l'artiste a
si bien servis.
Rafael le maestro |
Rafael Kubelik avait vu le jour en 1914 en même temps que Vaclav (La famille Kubelik
aura huit enfants 😳). Ne me demandez pas qui est
"sorti" le premier, mes sources ne détaillent pas l'évènement à ce
niveau 😀. Déjà que j'ai dû fouiner dans
des sites bizarres en anglais et même des articles en tchèques (merci les
traducteurs automatiques). Si, comme je l'avais déjà raconté, Rafael va suivre le chemin du papa, le violoniste
et compositeur Jan Kubelik, et devenir le
maestro si connu, Vaclav
suivra des études plus classiques. Pas du tout passionné par la musique – les familles
Capuçon sont rares – il s'intéresse au théâtre dès les années de collège. Lorsque son frère part pour le conservatoire
de Prague, certains étés, ils se retrouvent pour monter entre camarades des
spectacles musicaux comme l'opéra de quatre sous de Kurt Weil (ils ne pourront plus s'adonner
à ce genre de fantaisie quand la peste brune aura envahi en 1938 le pays, Weil
étant interdit comme tous les compositeurs juifs).
Vaclav Kubelik commence une carrière d'acteur, des
petits rôles dans les théâtres de Prague et de Brno. Les deux frères restent
très liés et vont poursuivre leurs carrières respectives pendant les années
terribles de la guerre. Les tchèques sont patriotes. Malgré un saut aux USA fin
des années 30 pour accompagner son père en tant que chef et pianiste, tournée propice à
une évasion pour un exil, Rafael tout comme Vaclav va tenter de survivre dans l'enfer
nazi, même après la mort de leur père en 1940. Rafael
devra prendre le maquis et abandonner son poste à l'opéra de Brno après avoir
refusé de saluer à la manière nazie Hans
Frank, Gauleiter de Bohème-Moravie, puis de Pologne, monstre pendu au procès de
Nuremberg pour une liste de crimes qui fait froid dans le dos. De son côté Vaclav organise des soirées poétiques clandestines
dans les caves où l'on y lit les auteurs interdits comme Hermann Hesse ou Stefan
Zweig.
Erich Wolfgang Korngold |
Pour
Vaclav qui maitrise encore mal l'anglais,
les temps sont durs. L'acteur aime le registre comique et il organise des soirées cabaret
pour la communauté des tchèques et autres slaves réfugiés aux USA. Bien que les
deux frères se voient entre deux avions (Rafael dirigera l'Opéra
de Covent Garden de 1955
à 1958), les liens familiaux ne se
délitent pas. Rafael a de nombreuses
relations dans l'univers musical Yankee qui compte nombre d'expatriés et parmi
ceux-ci un ami : Erich Wolfgang Korngold,
natif lui aussi de Brno. Korngold
a dû fuir l'Anschluss et la Shoah. À Hollywood, il vit ses dernières années (il
meurt en 1957). Il s'est fait une place au soleil comme compositeur de musiques de
film et d'œuvres classiques comme son célèbre concerto pour
violon que je vous avais proposé sous l'archet de Renaud Capuçon
(Voir la chronique – Clic). Très proche de Rafael, il va intercéder
pour trouver un job stable pour Vaclav
qui doit prendre un pseudonyme… Le destin prend un virage. Disney cherche un acteur doué pour le mime, à la bouille
sympathique, et non dénué d'humour. Bernardo
est né ! En fait dans les aventures de Zorro, Bernardo se fait passer pour
sourd alors qu'il n'est que muet, c'est pratique pour écouter aux portes…
Vaclav dans Bernardo |
Curieuse
destinée pour les jumeaux Kubelik,
l'un est resté l'un des maestros parmi les plus légendaires du XXème
siècle. L'autre est devenu dans la culture bon-enfant l'archétype du second
rôle que trois générations ont continué d'apprécier malgré la faiblesse des
scénarios. Les 39 épisodes diffusés en France sont toujours disponibles en DVD
(Ils ont été colorisés en 1992).
Vaclav aimait aussi la peinture et la photographie. Il s'éteindra
à Hollywood en 1982 d'une crise cardiaque.
Son frère Rafael lui survivra jusqu'en
1996 après une carrière
prestigieuse, dirigeant notamment l'orchestre de la Radiodiffusion
Bavaroise de 1961 à 1979,
succédant à Eugen Jochum qui l'avait
fondé.
- Une belle histoire de
fraternité M'sieur Claude…
- Oui Sonia, j'ai
l'impression d'écrire l'une des "belles histoires de l'oncle Paul"
publiées dans le journal Spirou dans les années 60…
Pour
conclure : un épisode de Zorro et un live avec Rafael Kubelik
dirigeant la 2ème
symphonie de Beethoven…
Ah étonnant, je croyais que l'acteur qui jouait Bernardo s'appelait Gene Sheldon.
RépondreSupprimerIl ne faut pas lire ce que l'on trouve sur Internet, c'est bourré d’erreurs...
SupprimerM'enfin, :o)
Tout a fait ! l'acteur qui jouait Bernardo dans la série des Zorro de Disney s'appelait Gene Sheldon (Nom d'artiste) et de son vrai nom Eugène Hume et est décédé en 1982
RépondreSupprimer...A moins que cette chronique ne soit qu'un poisson d'avril !!!!
RépondreSupprimerCe n'est pas un poisson d'avril mais une coquille sur le web...
RépondreSupprimerPoisson vs coquille, c'est vite arrivé...
Au vu de la photo de Jan Kubelik, dans les huit enfants qu'il a eu, il n'y aurait pas eu Jacques Brel non plus ? Je trouve une certaine ressemblance...mais non ! ce doit être une coquille du web !!!!
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